Bagdad mon amour / histoire de l’art en conflit Le musée irakien sans murs, entre destruction et réinvention du patrimoine

Latif Al Ani, Shorja Street, Bagdad, 1950 (détail) © Latif Al Ani, courtesy Ruya Foundation

Cette journée d’étude dédiée à la crise du patrimoine en Irak s’inscrit dans le cadre du domaine de recherche « Histoire de l’art mondialisée ». Elle a été conçue et sera animée par Morad Montazami, membre du collectif GAP-INHA, chercheur et historien d’art, commissaire de l’exposition du même nom présentée à l’Institut des Cultures d’Islam (28 mars-29 juillet 2018).

Depuis 2007, l’INHA soutient au sein du domaine de recherche « Histoire de l’art mondialisée » plusieurs programmes prospectifs et bibliographiques dédiés aux enjeux critiques et patrimoniaux de l’histoire de l’art des pays de langue arabe et parfois dans leurs territoires. C’est au sein de cette dynamique qu’a été créé en 2015 l’observatoire Globalisation, art et prospective (GAP), un programme qui réunit et soutient les activités de recherche et de médiation d’un collectif plurilingue de chercheurs en histoire de l’art et acteurs de la scène artistique internationale. Cette journée est la première des quatre journées dédiées aux travaux de ce collectif programmées en 2018.

« Bagdad mon amour » - Une histoire de l’art en conflit : Le musée irakien sans murs, entre destruction et réinvention du patrimoine, a pour ambition d’appréhender les aspects historiques et contemporains d’une histoire de l’art et de l’architecture en Irak au prisme des multiples conflits, historiques, culturels, symboliques et politiques qui l’ont traversée. Si Bagdad a été une « capitale de la modernité arabe », elle est aussi et en raison des multiples ravages qu’elle a subis, au cœur d’une crise patrimoniale sans précédent. L’exposition qui porte son nom nous permet de l’éprouver. Comment penser les traces encore visibles de la destruction, à l’heure où différentes stratégies de reconstitution, de réinvention et de « database museums » montrent déjà leurs effets ?

Les intervenants de cette journée, qui représentent aussi différentes générations, toutes aux prises avec un héritage en péril, interrogeront l’histoire des avant-gardes en Irak, le musée des antiquités de Bagdad, véritable « monument » du renouveau post-Indépendance irakien des années 1930, devenu un symbole paradoxal de l’« antique modernité » ; mais aussi la collection d’art moderne instrumentalisée sous l’ère Saddam Hussein. Les pillages de ces collections donnent lieu à autant de spéculations illicites que de véritables programmes scientifiques et patrimoniaux par des acteurs irakiens et non-irakiens (notamment au sein des universités britanniques et américaines).

Par la qualité de témoins et d’acteurs de ces invités, ce programme souhaite faire l’expérience d’un dialogue inédit sur ces questions en réunissant artistes, historiens de l’art et de l’architecture, archéologues et poètes.

En partenariat avec l’Institut des cultures d’Islam

Responsable scientifique

  • Morad Montazami (Tate Modern / Globalisation, art et prospective)

Intervenants

  • Salah Al Hamdani
  • Ismail Fattah
  • Himat
  • Omar Mohamed
  • Mehdi Moutashar
  • Ahmed Naji
  • Caecilia Pieri (Observatoire urbain de l’Institut français du Proche-Orient)
  • Christine Rebet 
  • Fatima Yassir Husain
  • Ala Younis

Programme de recherche

Globalisation, art et prospective, sous la direction de Zahia Rahmani (domaine Histoire de l’art mondialisée).

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Informations pratiques

30 mai 2018 - 9h30-18h30

Galerie Colbert, salle Giorgio Vasari
Institut national d’histoire de l’art
2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris

entrée libre dans la limite des places disponibles