Digital Millin : l’Italie dessinée de l’Antiquité au Néoclassicisme

Ce programme, mené avec la BnF, travaille à l'élaboration d'une édition numérique des nombreux dessins réunis par Aubin-Louis Millin lors de son voyage en Italie en 1811 et qui en documentent les vestiges et monuments de l'Antiquité classique, mais aussi du Moyen Âge et de la Renaissance. Ils sont dus à des peintres et artistes locaux ou étrangers, et forment un panorama exceptionnel sur le patrimoine italien du début du XIXe siècle.

Archéologue et historien de l’art français, directeur du Magasin encyclopédique, auteur des Antiquités nationales et du Voyage dans les départemens du Midi de la France (1807-1811), Aubin-Louis Millin (1759-1818) fit, à 52 ans, son premier et unique voyage en Italie et s’aventura jusque dans les régions inexplorées du Mezzogiorno. À côté des monuments de l’Antiquité classique, il s’intéressa de près à ceux moins connus du Moyen Âge, de la Renaissance et de l’époque moderne. Là, il parvint à réunir plus de 4000 dessins et relevés qu’il confia à de jeunes artistes locaux ou à des artistes étrangers au premier rang desquels le peintre prussien Franz Ludwig Catel (1778-1856). Ce vaste corpus, qui ne fut jamais publié, a été dispersé après sa mort entre divers fonds et dans les divers départements de la Bibliothèque nationale. Les études conjointement menées par l’Inp, la BnF, et la Sapienza – université de Rome depuis 2008 ont permis le récolement de ces dessins qui, précisément datés et consciencieusement reproduits, dressent un point précis de la situation patrimoniale de l’Italie au début du XIXe siècle, de Turin à la Calabre.

Afin de redonner vie au projet inachevé de Millin, la BnF et l’INHA se sont associés, depuis 2016, pour porter un projet de base de données interactive regroupant l’intégralité des dessins retrouvés. L’outil, ouvert à l’ensemble de la communauté scientifique, permettra l’identification des monuments reproduits, l’étude de leur état actuel mais aussi la constitution d’une documentation importante permettant de faire le lien entre les œuvres disparues ou aujourd’hui isolées de leur contexte d’origine. La publication éditorialisée numérique de l’exceptionnelle documentation dessinée issue du voyage en Italie de Millin touche à divers domaines de l’histoire, de l’archéologie et de l’histoire de l’art et concerne une audience particulièrement large, internationale entre autre, que la diffusion en ligne permettra d’atteindre.

Partenaires scientifiques

  • Gennaro Toscano, conseiller scientifique et culturel pour le projet Richelieu, BnF
  • Corinne Le Bitouzé, adjoint au directeur du département, chargée de collections : estampes du XVIIIe siècle, département des estampes et de la photographie, BnF
  • Louise Detrez, chargée de collections archéologiques, département des monnaies, médailles et antiques, BnF