Atelier de recherche "Lieu de l'art"Proposition à envoyer avant le 22 avril 2019

Appel à contribution

Appel à contributions pour l'atelier de recherche "Lieu de l'art" organisé les 7-8-9 octobre 2019 à l'INHA par Marcovaldo, collectif de jeunes chercheurs accueillis à l'INHA dans le cadre de la résidence INHALab à partir de septembre 2019.

Compris comme un espace physique et sémantique spécifique où l’œuvre d’art acquiert le.la spectateur.rice, le lieu de l’art pose le problème de la relation entre la forme d’expression artistique et le contexte dans lequel cette expression se fait. Se libérant de l’attitude moderniste qui comprend une œuvre comme autonome et auto-référentielle, les artistes à partir des années 1960, explorent la capacité de l’art d’interroger ses liens avec les contextes de la vie sociale, politique, culturelle. La forme de leur œuvre manifeste son appartenance au lieu dans lequel elle est créée et révélée au public, elle rend opaques les circonstances de sa mise en vue. Refusant les principes d’exposition tels qu’ils sont établis par les institutions artistiques existantes, les artistes questionnent leurs enjeux idéologiques ainsi que le système de valeurs dont elles font partie. La critique institutionnelle forme une stratégie artistique importante. Elle stimule, à son tour,

l’apparition des pratiques artistiques nouvelles qui se réalisent dans les espaces radicalement différents. Les artistes créent et présentent leurs œuvres dans les ateliers et appartements, dans la ville et dans la nature en plein air, dans les squats et cafés, dans les zones industrielles désaffectées et dans les institutions alternatives (artistiques et non-artistiques). Considérant ces lieux comme de nouveaux espaces d’exposition, les artistes saisissent et explorent leur potentiel matériel et symbolique, ils.elles l’intègrent dans les réflexions et les procédés de leur travail. La configuration précise de chaque lieu contient en elle une certaine fonction sociale ; or, l’art qui s’y crée, s’y greffe et réorganise le système de relation qui y existe. S’appropriant les caractéristiques phénoménologiques, sociales et discursives du lieu, les artistes cherchent à y produire des situations, des expériences nouvelles. Ainsi, la nouvelle topographie artistique pose la question de nouveaux espaces sémantiques au sein desquels opère l’art contemporain. 

Quels lieux les artistes, choisissent-ils.elles pour présenter leurs œuvres? Quel est leur champ de références? Dans quelles pratiques sociales intègrent-ils.elles leur création ? Quels sont les effets politiques? Qui devient le.la spectateur.rice de l’oeuvre et dans quelles circonstances ? Quelle réaction l’oeuvre produit-elle ? Comment peut-elle incliner le mode de vie et les pratiques quotidiennes des acteurs impliqués dans le processus de création et de perception de l’oeuvre ?

Comment l’oeuvre se positionne-t-elle par rapport au milieu institutionnel existant ? Quel impact peut-elle avoir sur la politique des institutions ? Comment reconfigure-t-elle les pratiques d’exposition? Comment ces pratiques artistiques influencent-elles les valeurs esthétiques ? Comment changent-elles le statut et la fonction de l’oeuvre d’art dans la société ? Nous souhaitons étudier à travers ces questions, l’art en Europe à partir des années 1960 jusqu’à nos jours.

L’espace géographique et culturel de l’Europe se caractérise par une tension perpétuelle entre la facilité de circulations et d’échanges, d’une part, et la rigidité des frontières, de l’autre. C’est dans cette tension qui joue également sur les conditions économiques et idéologiques, que se forment et évoluent les formes d’expression et les systèmes de production artistique. Une multitude de régimes politiques et sociaux dans lesquels sont inscrites les stratégies artistiques, détermine ainsi la spécificité du lieu de l’art, de son fonctionnement et, par conséquent, des formes d’expression et d’action artistique. En effet, la portée que les nouvelles formes artistiques prennent dans la culture et dans la vie d’une société, le type d’espace que les artistes rendent opérationnel, les formes d’interaction qui s’y créent – ces problèmes ont des profils très distincts dans les régions différentes de l’Europe. Ce chantier permet donc de confronter les optiques variées et de mettre en question les modèles stéréotypés (par exemple, l’opposition binaire de l’époque de la guerre froide entre la liberté de création et la soumission de l’art à une doctrine dominante).

Comment postuler ?

Comité d'organisation 

Cet appel s’adresse aux doctorant.e.s, jeunes chercheur.e.s et chercheur.e.s confirmé.e.s. Pour intervenir aux ateliers de recherche, merci d’envoyer votre proposition de communication (titre et résumé d’environ 300 mots), accompagnée d’une brève notice biographique, avant le 22 avril 2019 à l’adresse email : lieudelart @ gmail.com (lieudelart @ gmail.com) . Le comité d’organisation vous informera du résultat de sélection au plus tard le 6 mai 2019.

• Anna Battiston (Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
• Sasha Pevak (Paris 8)
• Natalia Prikhodko (CERCEC-EHESS)

Les langues de travail seront l’anglais (de préférence) et le français. Une publication des actes est envisagée. Compte tenu des contraintes du budget, les frais de voyage et d’hébergement peuvent être remboursés pour un nombre limité de participant.e.s. Lors de l’envoi des propositions, vous êtes prié.e.s d’indiquer si votre venue est conditionnée par une prise en charge de vos frais de voyage et/ou d’hébergement.

Avec le soutien de CERCEC-EHESS, Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l'Université Paris 8

Atelier de recherche du 7 au 9 octobre 2019 à l'Institut national de l'histoire de l'art 

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Call for papers : workshop "Place of art" organised by Marcovaldo, in the frame of INHALab, research residency supported by INHA from september 2019

Understood as physical and semantic space where the artwork acquires its spectator, theplace of art raises the problem of the relation between the form of artistic expression and the context in which this expression is produced. Since 1960s, artists discard the modernist attitude which considers artwork as autonomous and self-referential: they rather explore the art’s capacity to question its connections with the social, political and cultural contexts. The form of these artworks manifests their belonging to the place in which they were created and revealed to the public, it makes the circumstances of display opaque.

The artists refuse the principles of exhibition which were established by the existing artistic institutions and question their ideological tasks as well as the system of values they are part of. Thus, the institutional critic constitutes an important artistic strategy. It stimulates in turn the emergence of new artistic practices which appear and develop in radically different spaces. The artists create and present theirs works in studios and apartments, in the city and in nature, in squats and in cafes, in abandoned industrial sites and in alternative (artistic and non-artistic) institutions.

Considering these places as new exhibition spaces, the artists seize their material and symbolic potential; they include it into their reflexion and working process. The particular configuration of each place contains in it a certain social function; and the art created there happens to be inserted in it, reorganizing the system of relations which exists there. Appropriating phenomenological, social and discursive characteristics of the place, the artists seek to produce new situations and experiences. So the new artistic topography raises the question of the new semantic spaces in which the contemporary art operates.

The project aims to analyse how the choice of the place where the artist creates and shows his artwork influences the form of artistic expression, as well as its socio-cultural impact.
Which places do artists choose to present their artworks? What is their referential field? Into which social practices does their creation integrate? What are the political effects? Who becomes the spectator of the artwork and in which circumstances? What reaction does the artwork generate? How can it impact the way of living and the everyday practices of the actors involved in the process of creation and perception of the artwork? How is the artwork positioned in regards to the existing institutional milieu? What kind of impact could it have on the cultural politics of the institutions? In which way does it reconfigure the exhibition principles and approaches? How do such artistic practices influence aesthetic values? How do they change the status and the function of the artwork in society ?

The project intends to examine these questions in the field of the European art from 1960s to nowadays. The geographical space of Europe is characterized by a perpetual tension between the facility of circulation and exchange, on the one hand, and the rigidity of the borders, on the other. The forms of artistic expression and the systems of artistic production are formed and evolve in this tension which also influences economic and ideological conditions. The multitude  of political and social regimes in which the artistic strategies are embedded, determine the specificity of the place of art, of its functioning and, consequently, of the forms of artistic expression and action. Indeed, the role of the new artistic forms in the life and the culture of a society, the type of space the artists operate in, the forms of interaction they produce – these problems have very distinct pattern in different regions of Europe. Hence, this study field permits to confront various perspectives and to question stereotyped models (such as the binary opposition between the “freedom of creation” and the “submission” of art to a dominant doctrine).

How to apply ? 

Organising committee 

This call adresses PhD students, young and confirmed researchers. To participate in the workshops, please send a proposal (about 300 words) and a short biography before the 22nd April 2019 to the email: lieudelart @ gmail.com (lieudelart @ gmail.com). The organising committee will inform you about the selection results by the 6th May 2019. 

• Anna Battiston (Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
• Sasha Pevak (Paris 8)
• Natalia Prikhodko (CERCEC-EHESS)

The working languages are English (preferably) and French. A possibility of publication is considered. In view of the budget constraints, the travel and accommodation costs could only be covered for a limited number of participants. When you send your proposal, please specify if your coming would depend on the reimbursement of the travel and/or accommodation costs.

With the suport of CERCEC-EHESS, Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l'Université Paris 8

Workshop from 7 to 9 october 2019, Institut national d'histoire de l'art, Paris