La situation en Autriche ou l’art (im-)possible de la restitutionSéminaire « Patrimoine spolié pendant la période du nazisme (1933-1945) – Recherche de provenance à l’échelle internationale »

Arno Gisinger, photographie de la série Invent arisiert, 2000

Séminaire « Patrimoine spolié pendant la période du nazisme (1933-1945) – Conséquences, mémoires et traces de la spoliation » : « La situation en Autriche ou l’art (im-)possible de la restitution »

Invent arisiert — titre évoquant inventaire et aryanisation — est une installation de 648 photographies, réalisée en 2000 à la demande du Mobilier national autrichien. Arno Gisinger a photographié les objets personnels volés à huit familles juives en 1938, avant de les retourner à leurs propriétaires soixante ans plus tard. Cette oeuvre s’inscrit pleinement dans sa réflexion sur la représentation visuelle de l’Histoire. Invent arisiert est exposé une première fois en 2000 au Hofmobiliendepot à Vienne et montrée en 2014 au Centre Pompidou dans le cadre du Nouveau Festival. Lors de sa conférence, l’artiste revient sur la genèse du travail et sa réception 20 ans plus tard. Son exposé entrera en dialogue avec le travail de Pia Schölnberger, historienne, qui nous parlera de la politique de recherche et de restitution d’oeuvres d’art spoliées, en Autriche.

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Intervenants

Arno Gisinger (photographe, Paris),

Pia Schölnberger (commission pour la recherche de provenance en Autriche, Vienne)

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A propos du séminaire

Après un premier cycle de séminaires « Patrimoine spolié pendant la période du nazisme (1933-1945) » en 2019, consacrées à la recherche de provenance dans différents pays, musées ou collections, le séminaire poursuit l’étude de quelques cas particuliers, aborde de nouveaux pays et s’intéresse à la situation de certaines galeries. Pour cette deuxième année, le séminaire, organisé en lien avec l'Institut national du patrimoine et la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 du ministère de la Culture, élargit la réflexion au contexte, à la signification et aux conséquences des recherches de provenance et des restitutions d'œuvres d'art. Si la nécessité de la recherche et des restitutions des biens spoliés pendant la période nazie s’est désormais, et heureusement, imposée, cette quête suscite encore critiques et interrogations. Les questions sont nombreuses : pourquoi recherche-t-on les œuvres d'art ? pourquoi s'intéresse-t-on aux œuvres d'art plus qu'à d'autres biens spoliés ? quelles sont les conséquences d'une restitution pour les descendants de personnes spoliées ? qu'est-ce que restituer veut dire, pour les descendants des spoliés, qui se retrouvent aux prises avec une mémoire parfois difficile à affronter, ou pour les musées, qui voient partir une œuvre jusque-là exposée au public ? Le séminaire s'intéressera également aux artistes et écrivains inspirés aujourd'hui par les thèmes de la spoliation, de la disparition et de la recherche des traces. Au côté des chercheurs de provenance, des historiens de l’art et des juristes, ces créateurs font vivre le souvenir des hommes et des femmes qui furent spoliées ; ils retracent et font revivre autrement le parcours des biens et de leurs anciens propriétaires dépossédés.

Voir le programme complet du cycle de conférences

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Informations pratiques

9 janvier 2020- 18H30-20H
Galerie Colbert, auditorium
Institut national d'histoire de l'art
6, rue des Petits-Champs ou 2, rue Vivienne
75002 Paris

Entrée libre