Pour une approche croisée des manuscrits arabesSéminaire « Monuments et documents de l’Afrique ancienne »

Pages liminaires d’une copie du livre de prières le Dalâ’il al-Khayrât de Muhammad b. Sulaymân al-Jazûlî (m. 1465), Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc, Rabat.

Séminaire « Monuments et documents de l’Afrique ancienne : recherches en cours en histoire, histoire de l’art et archéologie » : « Pour une approche croisée des manuscrits arabes : histoire de l’art, codicologie et usages du livre postmédiéval en Occident musulman (Maghreb/Afrique de l’Ouest) »

À ce jour, le manuscrit enluminé produit dans l’Occident musulman (Maghreb/ Afrique de l’Ouest) demeure le parent pauvre de l’étude de l’histoire de l’art du livre islamique post-médiéval, les recherches s’achevant d’ordinaire à l’aube du xe/xvie siècle conduisant ainsi à un profond déséquilibre historiographique. Le désintérêt pour les siècles suivants est régulièrement justifié par le postulat d’une stagnation des innovations dans l’art du livre dans cette région, lequel serait dû à un hermétisme local se traduisant par une inlassable répétition de formules héritées de l’époque médiévale. Toutefois, un examen minutieux révèle l’émergence de nouvelles tendances artistiques au Maghreb dans le cadre de scriptoria dont l’existence est attestée non seulement par les témoignages manuscrits mais aussi par les sources historiques. Certains ateliers jouissaient d’un rayonnement qui dépassait les frontières de leur pays et réalisaient de luxueux manuscrits pour des princes et des dignitaires étrangers, tandis que les archives attestent des échanges et de la circulation d’artisans du livre, s’adaptant aux goûts du pays d’accueil. D’autres artistes, à l’exemple du calligraphe marocain al-Qandusi, se sont fait un nom et ont mis en place des innovations techniques ou esthétiques.

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Intervenante

Hiba Abid (EHESS / CESOR)

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À propos du séminaire

Ce séminaire teste et confronte hypothèses et méthodes pour montrer comment les sciences humaines écrivent aujourd’hui le passé de l’Afrique. L’objectif est de présenter et discuter les recherches en cours sur l’Afrique ancienne, entendue dans un sens très large de la Préhistoire jusqu’au précontemporain, prenant en compte aussi bien les régions au sud du Sahara que celles du nord. Il s’agit non seulement d’établir une veille sur les tendances actuelles de la recherche mais surtout de voir comment celle-ci peut se faire en situation de pénurie documentaire dans une interdisciplinarité en acte. Ce séminaire permet aussi de mobiliser et rassembler les recherches sur l’Afrique pré-contemporaine pour créer un lieu d’échanges et dynamiser le champ.

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Informations pratiques

8 janvier 2020 - 9H30-12H30
Galerie Colbert, salle Giorgio Vasari
Institut national d'histoire de l'art
6, rue des Petits-Champs ou 2, rue Vivienne
75002 Paris

Entrée dans la limite des places disponibles