Images paradigmatiquesCycle SPEscies au Centre André Chastel

Cette seconde séance de conférences du cycle SPEscies est consacrée à l’analyse de la formation des représentations de l’animal et à l’étude de la construction de topiques iconographiques dans les sciences naturelles, de l’Antiquité tardive aux époques moderne et contemporaine. Stavros Lazaris et Santiago Aragon discuteront des différentes fonctions et utilisations des images dans l’enseignement de la médecine et de la zoologie à travers une approche transculturelle et diachronique.

  • Santiago Aragon (Sorbonne Université) « Du papier à la peau : les collections historiques de taxidermie »

Au début du XIXe siècle, l’amélioration des techniques en taxidermie permet l’établissement de riches collections de référence dans les muséums et les universités. Les animaux naturalisés constituent une nouvelle et attrayante représentation de la vérité d’après nature. Couverts de poils ou de plumes, ils donnent une apparence de vie aux gravures et facilitent l’observation des traits caractéristiques sous tous les angles. Montages et images deviennent ainsi complémentaires et constituent des visuels connus et reconnus. Lors de l’intervention, les premiers pas dans la constitution d’une collection à caractère pédagogique, celle de la Faculté des Sciences de Paris, seront analysés.

Santiago ARAGON
Maître de conférences en biologie animale et histoire des sciences à la Faculté des Sciences de Sorbonne Université. Il s’intéresse à l’histoire de l’enseignement de la zoologie, un choix thématique influencé par son activité en tant que responsable de la collection d’animaux de l’université. La culture matérielle des sciences est son principal outil méthodologique. Cette vision de la recherche historique lui permet d’établir des ponts stables avec de disciplines comme la muséologie et la muséographie. Il a publié en 2014 Dans la peau d’un animal. Le Muséum d’Histoire naturelle de Madrid et ses collections de taxidermie.

  • Stavros Lazaris (CNRS) « La transmission visuelle des savoirs zoologiques à Byzance. »

Il sera question dans la présente communication de la nature de certaines images tirées de quelques œuvres zoologiques byzantines et de l’usage réel que pouvait en faire le lecteur byzantin. On abordera dès lors aussi le profil type des lecteurs des œuvres scientifiques au Moyen-Age pour pouvoir, in fine, se pencher sur les raisons du développement d’une pensée visuelle zoologique à Byzance.

Stavros LAZARIS
Chercheur au CNRS, ses travaux concernent l’histoire de la civilisation byzantine, à travers l’étude de documents originaux relatifs à l’histoire des sciences et des techniques et de l’histoire des textes et des images. Depuis sa thèse de doctorat publiée chez Brepols en 2010, il travaille sur l’illustration médiévale et sa place dans la transmission du savoir médical à Byzance. Les équidés et leur rôle dans l’armée et l’économie dans l’Antiquité tardive et à Byzance constituent un autre thème majeur de ses recherches. Il a également consacré une partie de ses travaux scientifiques aux cultures visuelles et, depuis son HDR publiée chez SISMEL en 2016 il s’intéresse à la christianisation de la littérature scientifique païenne.

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Informations pratiques

28 mars 2018 - 18H-20H
Galerie Colbert, salle Ingres
Institut national d’histoire de l’art
2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris

entrée libre

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