Pierre-Charles Trémolières (1703-1739). Un peintre discret au siècle des LumièresRencontre du Centre André Chastel

"La Poésie" de Pierre-Charles Trémolières, coll. Musée d'Art et d'Histoire de Cholet, cliché Mathilde Richard, agglomération de Choletais

La carrière de Pierre-Charles Trémolières, qui fut un artiste discret et qui mourut prématurément, n’est pourtant pas sans relief. Elle est à redécouvrir aujourd’hui après l’exposition qui lui a été consacrée à Cholet en 1973. Les cercles dans lesquels il gravita, les protections dont il bénéficia, lui et ses descendants, auprès du comte de Caylus, l’obtention de grandes commandes à Lyon, mais aussi ses réalisations pour l’hôtel de Soubise permettent de renouveler la traditionnelle monographie d’artiste grâce à l’histoire sociale de l’art.

La vie de Pierre-Charles Trémolières est surtout connue grâce aux biographies de Pierre-Jean Mariette et Antoine-Joseph Dézallier d’Argenville. La date de sa naissance n’est pas déterminée de façon certaine. L’Éloge du comte de Caylus rapporte qu’il fut formé à ses débuts dans l’atelier de Jean-Baptiste Van Loo. Par la suite Pierre-Charles Trémolières passa six années, de 1729 à 1735, comme élève de l’Académie de France à Rome. Il y côtoya François Boucher, Carle Van Loo ou encore Michel-Ange Slodtz et Edme Bouchardon. Mort prématurément en 1739 à Paris, Pierre-Charles Trémolières a laissé des œuvres essentiellement décoratives. On relève ainsi, outre une série de tableaux d’autels réalisés pour des églises et des ordres religieux lyonnais, deux ensembles de dessus-de-porte, (l’un est encore en place à l’hôtel de Soubise à Paris, et l’autre est conservé au musée d’Art et d’Histoire de Cholet, sa ville natale) pour lesquels il fut le plus souvent reconnu. Ce sont les années parisiennes, de 1736 à 1738, qui permettent de mieux caractériser son œuvre. L’artiste a alors entre trente-trois et trente-six ans, et son évolution au cours de ces trois dernières années fut rapide. Ses compositions légères, aux formules picturales élégantes et aux accords délicats de couleurs, firent apparaitre les influences subtiles de François Lemoyne ou de François Boucher.

La difficulté à identifier ses œuvres ou à le situer sur la scène artistique du XVIIIe siècle est certes reliée à sa mort prématurée, mais peut aussi découler de sa situation sociale et familiale peu habituelle et de ses origines assez mystérieuses. Il n’est pas issu d’une grande famille d’artistes et son long séjour romain, en tant qu’élève à l’Académie de France à Rome, qui ralentit sans doute sa production, est une circonstance essentielle de l’interprétation de son œuvre entier.

Intervenant

  • Anaïs Semour, invitée par Christine Gouzi

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Informations pratiques

16 mai 2018 - 18H30-20H
Galerie Colbert, salle Ingres (2e étage)
Institut national d’histoire de l’art
2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris

entrée libre

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