Quelle mondialisation ? Étude de cas : l’art russe de l’époque postsoviétique

mardi 16 octobre 2007
18h
Entrée libre

Institut national d'histoire de l'art
salle Vasari
2 rue Vivienne
75002 Paris
accès : 6 rue des Petits Champs

Si le triomphe de la mondialisation a partie liée avec la chute du Mur de Berlin, il nous faut convenir que la Russie en est un des éléments clés. Mais que signifie la mondialisation dans la Russie d'aujourd'hui ? Les débats idéologiques et artistiques en proposent quelques versions, l'une d'elles consiste à valider le fait que cette mondialisation est voulue par le pouvoir Russe en place, comme une possibilité de rejouer à travers la construction d'un État fort, le contrôle de cette construction par ce même État. C'est ce que valide le nouvel "art du régime", vecteur de la volonté de l'État de proposer par le « dessus » une nouvelle universalité. Cet art ignore les valeurs locales et particulières, il reprend la langue de la modernité globale, et c'est pourquoi il se fonde sur les images de « masse-moyenne » et de la publicité mondialisée.
Une des réponses à cela est l'art qui ne veut pas être stérilement global, et qui refuse le devenir authentique « local », qui mène à une régression. Cet art se veut singulièrement radical car il relève plutôt de l'imperceptible et échappe aux considérations citées plus haut. Une autre réponse, polémique certainement, serait une tentative de proposer une autre généalogie de la modernité, rappeler que l'expérience soviétique communiste était, au fond, un autre modèle de mondialisation. Cependant cette position rencontre l'objection de certains artistes Russes, qui doutent de la productivité aujourd'hui de l'expérience soviétique. Selon eux, la mondialisation actuelle est le résultat et « la rencontre de deux dégénérations » de la modernité : la soviétique et la libérale. À cela s'ajoute une autre proposition, à la mondialisation autoritaire "par le dessus", il faut opposer une mondialisation démocratique "d'en bas".

Viktor Misiano est conservateur et critique d'art. Spécialiste reconnu de l'histoire artistique contemporaine russe, il est le fondateur et rédacteur en chef de la revue « Moscow Art Magazine » (Moscou), et de « Manifesta Journal. Journal of Contemporary Curatorship » (Amsterdam-Ljubljana). Organisateur de plusieurs expositions internationales d'art contemporain, il est professeur invité à l'université d'État pour les Humanités de Moscou, au Bard College (Center for Curatorial Studies), à côté de New York, au Royal College of Fine Art, à Londres, et au NABA (Nuova Accademia di Belle Arti), à Milan. Nommé en 2007 docteur honoraire de l'université d'Art et de Design d'Helsinki, il est actuellement chercheur invité de la Fondation de France à l'INHA, dans le cadre du programme de recherche « Art et mondialisation ».