Les cours de cinéma du Forum des images hors les murs

Un spécialiste de cinéma analyse un grand film chaque mercredi à 18h30 du 4 avril au 6 juin 2007

entrée libre

Galerie Colbert
Auditorium
2 rue Vivienne
75002 Paris
accès : 6 rue des Petits Champs

Accueillie à l'Institut national d'histoire de l'art, la deuxième saison de cours de cinéma du Forum des images privilégie une approche chronologique d'oeuvres tournées à Paris.
Pendant une heure, un spécialiste du cinéma (enseignant, critique, professionnel de l'audiovisuel) partage découvertes et enthousiasmes autour d'un film et l'analyse d'un point de vue historique et esthétique. Sous la forme d'une conférence largement illustrée d'extraits, chaque cours invite à voir et revoir des réalisations majeures de l'histoire du cinéma.

Pour tous renseignements complémentaires : www.forumdesimages.fr

  • Mercredi 4 avril à 18h30 : La Chienne analysée par Marc Vernet

La Chienne de Jean Renoir - l'histoire de la déchéance d'un employé de banque minable, marié à une mégère, qui croit naïvement pouvoir refaire sa vie avec une jeune prostituée - marque un tournant dans l'oeuvre du cinéaste. Adapté d'un roman de Georges de La Fouchardière et réalisé au début du parlant (1931), le film offrit à Michel Simon l'un de ses plus beaux rôles, celui d'un petit bourgeois jaloux, assassin et veule.

Auteur de nombreux essais sur le cinéma, délégué général de la BiFi de 1992 jusqu'en 2006, Marc Vernet est professeur à l'Université Paris VII.

  • Mercredi 11 avril à 18h30 : Sérénade à trois analysé par Jacqueline Nacache

Chef-d'oeuvre d'Ernst Lubitsch (1933), notamment par la richesse de ses dialogues, Sérénade à trois raconte l'histoire de deux hommes et une femme qui décident d'habiter ensemble, selon un pacte “d'amitié chaste”. Le film évoque la possibilité d'être doublement amoureux, mais aussi l'amitié entre hommes : des thèmes universels dont la légèreté et la maîtrise du cinéaste font oublier le sérieux.

Critique et maître de conférences à l'Université Paris VII, Jacqueline Nacache est l'auteur d'une biographie de Lubitsch (Edilig, 1987).

  • Mercredi 18 avril à 18h30 : Les Enfants du paradis analysé par Michèle Lagny

La direction de Marcel Carné, les dialogues de Prévert, le jeu des acteurs ont fait de ce film, tourné pendant l'Occupation et sorti en 1945 dans la France libérée, une oeuvre emblématique du réalisme poétique. Tourné dans de superbes décors, ce grand classique du cinéma français relate les amours contrariées de la belle Garance et du mime Deburau dans le Paris de 1830.

Michèle Lagny, professeur d'histoire de la culture et du cinéma à l'Université Paris III, est spécialiste des relations entre histoire et cinéma.

  • Mercredi 25 avril à 18h30 : Les Diaboliques analysé par Jean-Baptiste Thoret

Une atmosphère noire et inquiétante, une tension et un climat d'angoisse font de ce film machiavélique de Henri-Georges Clouzot, porté par de remarquables acteurs, un chef-d'oeuvre du suspense. Tiré d'un roman de Boileau-Narcejac - la maîtresse et la femme d'un homme odieux et tyrannique ourdissent un complot pour l'empoisonner -, Les Diaboliques (1954) est l'un des premiers films d'épouvante français.

Jean-Baptiste Thoret dirige la revue “Panic”. Critique de cinéma, il est aussi enseignant à l'Université Paris VII et auteur de plusieurs ouvrages.

  • Mercredi 2 mai à 18h30 Masculin féminin analysé par Alain Bergala

À travers les tribulations sentimentales d'un jeune un peu paumé incarné par Jean-Pierre Léaud, Jean-Luc Godard ébauche les traits d'une certaine jeunesse des années soixante (le film date de 1966) : la vie dans les cafés, les discussions sur la guerre du Viêt Nam, la contraception et l'amour libre. La construction en saynètes rend bien l'état d'esprit d'une génération tiraillée entre le militantisme et la chanson yéyé.

Alain Bergala est critique, réalisateur et enseignant. Spécialiste de l'oeuvre de Godard, il vient de publier “Godard au travail” (Cahiers du cinéma, 2006).

  • Mercredi 9 mai à 18h30 : Belle de jour analysé par Noël Simsolo

Mêlant adroitement rêve et réalité, Luis Buñuel brosse un portrait de femme ambigu et troublant, que l'exercice du vice transfigure. Une adaptation subtile du roman de Joseph Kessel, datant de 1967, hymne à la beauté de Catherine Deneuve dont le visage consumé par la luxure et la culpabilité reste inoubliable.

Noël Simsolo est réalisateur, essayiste et critique.

  • Mercredi 16 mai à 18h30 : À nos amours analysé par Rémi Fontanel

À nos amours de Maurice Pialat (1983) capte par le biais d'une improvisation subtilement contrôlée le portrait poignant d'une adolescente désabusée, Suzanne, qui multiplie les amants mais ne va nulle part. Une fable sublime et violente sur les passions humaines qui marque l'éclosion d'une jeune actrice : Sandrine Bonnaire.

Rémi Fontanel est enseignant à l'Université Lumière Lyon-2. Membre de la revue “Cadrage”, il est le rédacteur en chef du site internet www.maurice-pialat.net

  • Mercredi 23 mai à 18h30 : La Haine analysé par Frédéric Bas

Formellement très travaillé (noir et blanc, montage style clip, mouvements de caméra incessants), construit en saynètes, et porté par un trio de comédiens remarquables, le deuxième film de Mathieu Kassovitz relate la journée de trois copains, le Juif impulsif et violent, le “Beur” bavard et le Noir pacifique. Tournée en 1995, une oeuvre “coup de poing” sur la banlieue et sa violence quotidienne.

Frédéric Bas est historien de formation. Enseignant, il est aussi critique de cinéma à la revue “Chronicart”.

  • Mercredi 30 mai à 18h30 : Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain analysé par Alexandre Tylski

Grand succès populaire en 2001, le film de Jean-Pierre Jeunet raconte le destin d'une serveuse timide et idéaliste qui répand amour et bonheur dans son entourage. La mise en scène inventive, les dialogues à la Prévert et la musique de Yann Tiersen servent cette comédie romantique reposant sur une vision rêvée de la vie dans le quartier Montmartre.

Alexandre Tylski est directeur de la revue “Cadrage” et auteur de livres, d'essais, d'interviews et de bonus DVD dédiés au cinéma.

  • Mercredi 6 juin à 18h30 Renaissance analysé par Gilles Ciment

Ce film d'animation de Christian Volckman (2006) en noir et blanc conjugue 3D et motion capture (capture de mouvements de comédiens) de manière révolutionnaire. Dans le Paris labyrinthique de 2054 (où chaque fait et geste est contrôlé et filmé), un policier se lance sur la piste d'une scientifique qui a été enlevée. Au-delà de son esthétique, le film traite de préoccupations actuelles : trust pharmaceutique, manipulations génétiques...

Gilles Ciment a collaboré à de nombreuses publications critiques ou historiques sur le cinéma d'animation et la bande dessinée.

Cours suivi exceptionnellement de la projection du film.