Lancement du programme RETIB

Francisco de Zurbarán, La Promenade de saint Joseph et de l’enfant Jésus, huile sur toile, vers 1635, Paris, église Saint-Médard © Ville de Paris – COARC / Emmanuel Michot

Ce programme de recherche, mené par le musée du Louvre et l’Institut national d’Histoire de l’Art (INHA), a pour objet d’identifier, d’étudier et de faire connaître les peintures espagnoles et portugaises conservées dans les collections publiques françaises. Les premiers résultats de ce recensement seront publiés en 2022 dans une base de données disponible en ligne pour la communauté scientifique et le grand public via l’application AGORHA. Ce recensement prend la suite du projet BAILA (Base d’Art Ibérique et Latino-Américain) lancé en 2011 sous la direction scientifique de Guillaume Kientz. Pour cette nouvelle phase du projet, il a été décidé de répertorier uniquement les peintures de chevalet. Les bornes chronologiques restent les mêmes, du début du XIVe siècle à 1870, date de la crise de succession de la Couronne d’Espagne qui constitue une rupture politique et précipite la guerre franco-prussienne. Cette date est aussi celle de la naissance du peintre Ignacio Zuloaga (1870-1945) qui joua un rôle fondamental dans les échanges entre Paris et Madrid, ouvrant la voie aux peintres espagnols de la modernité, à commencer par Picasso.

L’ambition du projet est de susciter un regain d’intérêt en France pour la peinture ibérique et de porter de nouveaux regards sur ce pan méconnu des collections publiques. Outre Greco, Zurbarán, Ribera, Velázquez et Goya, la péninsule ibérique a vu naître de nombreux artistes talentueux et prolifiques. A ce jour, plusieurs centaines d’œuvres ont été repérées dans l’ensemble du pays, mais aucune ressource ne permet de dresser un panorama complet de la peinture espagnole et portugaise en France.

Des toiles de Francisco de Zurbarán, d’Antonio de Pereda ou de Claudio Coello dans les églises franciliennes

L’année 2021 est dédiée au recensement de la région Ile-de-France. Outre l’étude des peintures publiées mais mal ou incomplètement identifiées, l’enjeu est également de publier des peintures inédites grâce à un vaste travail bibliographique, à des missions sur le terrain, en collaboration avec la Direction régionale des affaires culturelles, les conservateurs de musées et les universitaires hispanistes. Hormis les musées - rappelons que le Louvre conserve l’une des plus importantes collections de peinture anciennes espagnole au monde en dehors de l’Espagne- les églises franciliennes possèdent certains joyaux de l’art ibérique. Plusieurs découvertes récentes dans les Yvelines ou dans le Val-de-Marne nous amènent à penser que ce corpus peut s’avérer assez riche. La constitution d’un comité scientifique permettra de recueillir l’avis d’experts français et étrangers et de faire connaître les recherches en cours. A la suite de la mise en ligne des notices des peintures conservées en Ile-de-France, une table ronde sera organisée en 2022 afin de présenter les premiers résultats de cette enquête.