Votre fréquentation de la bibliothèque ?

Je fréquente la bibliothèque depuis 1998. J’ai découvert le lieu à l’occasion d’un stage dans une maison de vente. J’ai appris à aimer ce bel espace, avec son décor si différent des autres bibliothèques de travail. Les lampes en opaline, les rayonnages qui courent le long des murs ovales, sont autant d’éléments qui ne laissent pas indifférents. J’ai vite pris l’habitude de venir régulièrement, été comme hiver. Le froid hivernal reste difficile à supporter et empêche parfois de travailler sereinement. Mais aux beaux jours, la douceur de la lumière qui filtre au travers de la verrière est d’une rare poésie. Tout y semble plus feutré qu’ailleurs, hors du temps. Et c’est ce rapport si particulier au temps qui constitue, à mon sens, la grande force de ce lieu.

Votre place préférée ?

J’ai une préférence pour les places du fond, car il y a moins de passage et surtout moins de bavardages.

Un souvenir insolite de la salle de lecture ?

Je me souviens de la fin de ma thèse, lorsque je corrigeais mon manuscrit. Le personnel de la bibliothèque était aux petits soins avec moi, et n’hésitait pas à m’apporter beaucoup de livres. C’était comme si toute une équipe soutenait mon travail. Tout à coup, la doctorante que j’étais n’était plus solitaire, mais travaillait avec tout un groupe. Plusieurs membres de la bibliothèque sont ainsi venus assister à ma soutenance. C’était très touchant.

Une grande trouvaille dans les collections ?

La majeure partie des trouvailles que j’ai pu faire ne provient pas de ses fonds. Par contre, je tiens à souligner la bonne qualité de la collection de livres traitant de l’art italien, indispensables à mes travaux.

A lire absolument ces jours-ci ?

Le catalogue de la jolie exposition Ornements, XVe-XVIIIe siècles. Chefs d’œuvre de la collection Jacques Doucet, publié sous la direction de Lucie Fléjou et Michaël Decrossas. Les contributions sont passionnantes et les illustrations, toutes issues du fonds patrimonial de la bibliothèque, sont d’une rare qualité. C’est un livre à la fois destiné aux spécialistes mais aussi aux curieux, tant il stimule l’esprit.

Votre sujet du moment ?

Je travaille aujourd’hui à retracer l’histoire de la Banque royale, qui prenait place sur le site du Quadrilatère Richelieu vers 1720. Cet épisode mal connu intervient lorsque l’hôtel de Nevers, qui courrait le long de la rue de Richelieu, à été transformé en banque d’état avant de laisser place à la Bibliothèque royale, peu de temps après. Je cherche ainsi à reconstituer l’histoire de cette institution, son rapport au lieu déjà existant, son décor intérieur et extérieur, et son importance pour l’art français du XVIIIe siècle.

Vos souhaits pour l’avenir de la bibliothèque ?

Le principal inconvénient de la bibliothèque reste, à mon sens, sa faible amplitude horaire. Il serait bon d’améliorer ce point, afin d’éviter les longues files d’attente qui apparaissent vers 11h.

Contact

Christine Camara, service des Services aux publics