Célébration du bicentenaire de la publication du livre de Claude-Nicolas Ledoux

Dans le cadre du programme de recherche en histoire de l'architecture intitulé « histoire des théories de l'architecture », l'INHA collabore depuis trois ans avec le centre Ledoux afin de développer la connaissance du livre d'architecture au XVIIIe siècle. Suite aux trois journées d'étude organisées par Dominique Massounie (DATES), l'INHA soutient le colloque « Ledoux », qui aura lieu à Paris le 3 et 4 décembre 2004.

Le titre du livre de Ledoux, explicite, annonce une réflexion sur l'étendue sociale et politique de l'art de l'architecture. Pourquoi ? De quelle motivation profonde ou, au contraire, de quel semblant de justification ce testament (il est unique dans la littérature d'architecture) témoigne-t-il, en affichant cette parité entre le domaine de la création artistique et le vaste champ de l'anthropologie ou de l'histoire de l'humanité ? Philosophe, mais avant tout artiste-architecte qui revendique le recours à la libre imagination, Ledoux témoigne-t-il pour rendre compte de son œuvre édifié dans la pierre ou projeté sur le papier, ou bien pour léguer à la postérité l'image d'une trajectoire artistique combative et d'une création idéale ?

Véritable œuvre d'art, en soi, par la qualité littéraire très étonnante de son texte et la grande beauté de ses illustrations à l'eau-forte, le livre de Ledoux n'a jamais vraiment fait l'objet, pour lui-même, d'une étude contextualisée, ni par rapport aux publications d'architecture contemporaines de son auteur, ni par rapport aux antécédents qui pouvaient servir d'inspiration ou de modèles à la régénération de l'architecture, alors souhaitée.

Formé par le fameux J.-F. Blondel, académicien comme lui, Ledoux se montre très critique de l'architecture de son temps tout en vouant à l'Antiquité, régénératrice, une admiration sans bornes. En considérant son livre de 1804 comme un héritage des Lumières, proposer la traduction du Vitruve de Perrault (dans sa 2e version augmentée de 1684), comme point de départ des observations analytiques et comparatives, revient à considérer, d'une part, la référence livresque à l'antique comme thème majeur de la théorie de l'architecture du 18e siècle et, d'autre part, à envisager celle-ci à partir de la plus grande synthèse critique et prospective dont elle fut l'objet après deux siècles de renouveau classique italo-français.

Les thèmes du colloque sont abordés selon une unité méthodologique rigoureuse, en fonction des questionnements suivants : spécificités éditoriales des ouvrages, nature de l'engagement des auteurs dans la théorie pure ou l'exercice de l'architecture, caractéristiques des rapports entre l'illustration et le texte, nature du langage textuel adapté à la théorie, à l'enseignement, au projet et à sa réception, perception critique et perspectives historiographiques actuelles. Vingt-deux communications se répartissent en quatre grandes rubriques thématiques : la réinterprétation des écrits théoriques associés au passage du 17e au 18e siècle, la diffusion de la pensée architecturale française à travers l'Europe des Lumières, les publications sur les programmes d'architecture et la ville et, enfin, les nouvelles perspectives des études ledolciennes.

Renseignements / contacts :

  • Daniel Rabreau : darabrea@club-internet.fr
  • Dominique Massounie : dommassounie@aol.com

Centre Ledoux-Université de Paris-I
Institut national d'histoire de l'art (INHA)
2 rue Vivienne 75002 Paris

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