Piranèse ou l’Épaisseur de l’histoireAlain Schnapp

Les gravures de Piranèse agrandissent ou réduisent à plaisir les monuments, elles jouent de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, elles tordent les perspectives et modulent les premiers plans comme si le graveur, conscient de ses effets, ployait les monuments à son propre plaisir pour les faire parler à sa place. Dans ce texte concis, Alain Schnapp observe les représentations de la via Appia produites par l’artiste. Il y célèbre la puissance d’analyse par le trait du graveur, et voit dans ses dessins des chefs-d’œuvre de l’art antiquaire et des études archéologiques avant la lettre.

Alain Schnapp, archéologue et historien de la culture, a été professeur d’archéologie grecque à l’université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne et directeur général de l’Institut national d’histoire de l’art (2001-2005). Actuellement membre correspondant de l’Institut archéologique allemand, il a été professeur invité à Princeton, Stanford, Naples, Pérouse, Cambridge, Los Angeles, Bâle, Heidelberg, Cologne et Aarhus. Ses recherches ont porté sur l’anthropologie de l’image en Grèce ancienne, l’histoire de l’archéologie et l’étude urbaine des cités et territoires du monde grec ; il élabore aujourd’hui une anthropologie de la pratique des ruines. Il est l’auteur notamment de La Conquête du passé. Aux origines de l’archéologie (1993), Guide des méthodes de l’archéologie (2002) et Ruines. Essai de perspective comparée (2015).

48 p. | ill. | 11 x 16,5 cm
ISBN : 978-2-917902-42-4
Prix : 7 €
Sortie le 13 juin 2017
Disponible en librairie et en ligne sur le Comptoir des presses d’universités

Les gravures de Piranèse agrandissent ou réduisent à plaisir les monuments, elles jouent de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, elles tordent les perspectives et modulent les premiers plans comme si le graveur, conscient de ses effets, ployait les monuments à son propre plaisir pour les faire parler à sa place. […] John Wilton Ely a attiré l’attention sur cette remarque de Piranèse : “Les ruines parlantes ont rempli mon esprit d’images que des dessins précis ne m’auraient jamais permis d’exprimer.” Les ruines savent parler à qui sait les entendre et c’est cette force même qui s’incarne dans les gravures du maître et dans les commentaires qui les accompagnent. (p. 12-13)