Pierre Francastel, l’hypothèse même de l’art1er mars – 6 mai 2010

Quarante ans après la disparition de Pierre Francastel, il est légitime de s'interroger sur la place qu'il a occupé et occupe encore dans l'histoire de l'art en France, et il est naturel que ce rôle échoie à l'INHA, dont la Bibliothèque abrite ses archives.

Affiche de l'exposition

Une activité pluridisciplinaire

L’activité de Pierre Francastel ne s’est pas limitée au domaine strict de l’histoire de l’art ni à l’enseignement. Il a assumé des fonctions éditoriales, en tant que directeur de la collection « Signes de l’art », aux éditions Klincksieck, et des fonctions institutionnelles au sein de la Commission nationale chargée de préparer l’établissement de l’Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, mise en place par André Malraux en 1964. Il s’est aussi intéressé de près à l’histoire du cinéma en tant que membre, de 1948 à 1952, de l’Institut de filmologie de la Sorbonne, aux côtés de personnalités comme Georges Sadoul, Georges Friedmann ou Edgar Morin.

Le porte-parole de l’École de Paris

Pierre Francastel a été l’inlassable et courageux défenseur des artistes de ce que l’on appelle la Seconde ou la Nouvelle École de Paris, en particulier des peintres ayant participé aux expositions, à Lyon et à Paris, du groupe Témoignage, puis, en 1941, sous l’Occupation, à l’exposition Vingt jeunes peintres de tradition française à Paris, à la galerie Braun : Jean Bazaine, Maurice Estève, Charles Lapicque, Jean Le Moal, Alfred Manessier, Gustave Singier…  qui étaient en proie à de vives attaques de la presse, notamment collaborationniste

Un homme engagé

En septembre 1939, la déclaration de guerre surprend Pierre Francastel à Strasbourg, où il enseigne à l’université depuis 1936. Il suit le repli de cette université à Clermont-Ferrand, qu’il quitte bientôt, inquiété par la Gestapo, pour prendre le maquis puis se réfugier dans le Cantal avec son épouse. Deux de ses ouvrages écrits pendant la guerre, non exempts d’un vif nationalisme, s’en prennent directement à l’idéologie pangermaniste et à ses applications dans le domaine de l’histoire de l’art : il s’agit de L’Humanisme roman et surtout de L’Histoire de l’art instrument de la propagande germanique (ce livre immédiatement censuré ne sera imprimé qu’en 1945).

Commissariat

  • Thierry Dufrêne

Publication

Pierre Francastel. L'hypothèse même de l'art
Sous la direction de Thierry Dufrêne
© INHA, 2010
120 pages
ISBN : 9782917902066