Sami BoufassaChercheur invité

Septembre - Novembre 2021 

Sami Boufassa est maître de conférences en histoire de l'architecture à l'Université A. Mira à Bejaia. Il est architecte (Université de Constantine) et docteur en philosophie  (Université Jean Moulin Lyon3). Ces dix dernières années, ses cours et ses recherches portent sur l'histoire de l'architecture en Algérie durant le XIXe et XXe siècles. C'est-à-dire la période coloniale (1830-1962) et la période post-coloniale (1962-2020). Son travail est une réflexion historique et critique de l'évolution spatiale en Algérie. Son intérêt ne se limite pas à la seule échelle architecturale mais englobe aussi la politique coloniale d'aménagement des villes et des centres de colonisation. à coté de cela, ces derniers travaux s'orientent spécifiquement vers l'histoire de l'habitat pour Algériens à l'époque coloniale. de l'apparition des Smalas au XIXe siècle jusqu'au cités de recasement durant la guerre d'indépendance (1954-1962). 

Publications

• Le village nègre en Algérie. Expression d’une altérité spatiale oubliée, Italie, article publié dans ' Multiethnic cities in the mediterranean world:history, culture, heritage', AISU International ISBN 978-88-31277-00-6 Redazione: giugno 2019
• Lecture historique de l’architecture à travers la philatélie postcoloniale en Algérie. Symboles et revendications d’un nouvel État, France, article publié dans la revue ‘Profils’ N. 1/2018.
  
• L’architecture des établissements thermaux en Algérie durant le XIXe siècle: reflet ethnocentrique du système colonial, Italie, article publié dans la revue ‘Diacronie. Studi di Storia Contemporanea’ N. 33, 1/2018    
• Le pavillon de l’Algérie à travers les expositions coloniales, internationales et universelles, Italie,article publié dans la revue ‘Diacronie. Studi di Storia Contemporanea’N. 19, 3|2014
• La façade coloniale, le cas de Bejaia,  article publié dans actes du colloque ‘Bejaia, ville d'histoire et de civilisation 2012’, Algérie, publications de la faculté des sciences humaines et sociales, 2013, ISBN: 978-9931-9141-0-5.

Projet

Le  design et l'artisanat néo mauresques en Algérie du début du XXe siècle

Le projet au sein de l’INHA portera sur l’analyse de l'activité de création dans un domaine proche de l'architecture. Il s'agit du design néo mauresque apparu au début du XXe siècle en Algérie. Si les prémices du néo mauresque sont déjà lisibles au XIXe siècle, c’est au début du XXe siècle que dans les centres urbains apparaissent les premiers grands projets en architecture. A coté de cela, tout un mouvement littéraire, artistique et artisanal voit le jour et embellit l’espace algérien de différents objets, qui ont tous, un point commun : celui du référent identitaire local. Du bâtiment et des différents corps de métier (menuiserie, ferronnerie, plâtrerie, et autres) jusqu’aux panneaux publicitaires, le néo mauresque finit par investir le monde artisanal et industriel du pays.

Le design rénove le mobilier par la création de quelques entreprises familiales spécialisées (européennes et algériennes). Du mobilier moderne,  avec des touches arabesques, est exposé dans les grandes villes (Alger, Oran et Constantine).  Des ouvroirs sont inaugurés à travers tout le territoire. L’art ancestral du tapis, tout comme la céramique, connaissent une renaissance grâce à des artisans européens établis en Algérie. La publicité n’est pas absente, les lignes géométriques traditionnelles structurent des affiches et touchent l'imaginaire de cette société composite.

Il est important de mettre en évidence tout cet univers d'objets afin de mieux comprendre le style néo mauresque dans sa totalité. La participation commune et active entre artistes et artisans européens et algériens, fait de cette expérience, une exception historique face à la dichotomie sociale et séparatrice, voulue par le projet colonial.