Marie FRASERChercheuse invitée

Février - mars 2017

Marie Fraser est professeure en histoire de l’art et en muséologie à l’Université du Québec à Montréal, depuis 2007, et membre de Figura, centre de recherche sur le texte et l’imaginaire. Titulaire d’un doctorat en histoire de l’art de l’Université de Montréal, ses recherches portent de façon générale sur la transformation des régimes narratifs et temporels dans l’art contemporain. Elle étudie plus particulièrement les phénomènes de réactualisation et d’anachronisme à travers des œuvres, des expositions et des collections muséales. Ses travaux alimentent le  groupe de recherche CIÉCO : Collections et impératif évènementiel/The Convulsive Collections, qui réunit chercheurs universitaires et professionnels des musées dans un projet de développement de partenariat subventionné par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada – CRSH. Commissaire d’exposition, elle a organisé près d’une trentaine d’expositions au Canada et en Europe, dont celle du collectif BGL dans le pavillon du Canada à la 56ème Biennale de Venise. Elle a également été conservatrice en chef et directrice de l’éducation au Musée d’art contemporain de Montréal, de 2010 à 2013.

Projet de recherche

Dans le cadre de ce projet, ses recherches portent plus particulièrement sur les usages
évènementiels impliquant une réactualisation des collections et dont les impacts ont un effet sur la
construction de l’histoire et sur la relation du musée à sa propre histoire : les reconstitutions
d’œuvres et d’expositions de collections, les juxtapositions d’œuvres contemporaines et d’œuvres
historiques, les interventions d’artistes vivants dans des collections historiques, la mise en vedette
d’une œuvre dans des contextes particuliers, politiques ou sociaux, etc. Ces stratégies, qui cherchent
à inscrire l’évènement au cœur de la collection muséale, contribuent à une remise à jour des
collections dans de nouveaux récits et dans une nouvelle temporalité. Quels sont ces usages
évènementiels et à quand remonte leur origine ? Quelles conséquences ont-ils sur la mise en récit de
l’art et sur la relation du musée à l’histoire ? Quels impacts ont-ils sur le musée et ses fonctions de
recherche et de conservation ? Au-delà de leur dimension évènementielle, ces stratégies peuvent elles
se concilier avec le mandat scientifique des musées, ont-elles un potentiel critique, voire
auto réflexif qui inciterait le musée à réfléchir sur ses propres pratiques ? Des études de cas, une
recension ainsi qu’une chronologie des usages évènementiels tentent d’apporter des réponses à ces
questions.