De Rosset, Tomasz F.Chercheur invité dans le domaine "Histoire de l'art contemporain" (mai-juin 2014)

Biographie

Tomasz F. de Rosset est l'historien de l'art, professeur de l'Université Nicolas Copernic de Torun en Pologne (en tête de la Séction de muséologie et d'un Cours de la formation continue en muséographie à la Faculté des Beaux-Arts), membre : du Comité national polonais de l'ICOM, Conseil de progamation du Centre d'art contemporain „Signes du temps” à Torun (vice-président, 2006-2010), Conseil du Musée régional « Léon Wyczółkowski » à Bydgoszcz. Il est chercheur en histoire de la culture visuelle ainsi que l'histoire et la teorie de la collection (actuellement surtout de la collection d'art contemporain) ; ses recherches portent également sur les relations artistiques franco-polonaises aux XIXe et XXe siècles. Il était boursier et invité de la Fondation Andrew Mellon et la Fondation de la Maison des sciences de l'homme (1997, 2002-2003, 2005-2006, 2013). L'auteur de nombreux articles et essais dans les revues scientifiques et catalogues d'expositions.

Bibliographie

Kolekcja Andrzeja Mniszcha : od wołyńskich chrząszczy do obrazów Fransa Halsa, [Collection Mniszech : de coléoptères volhyniens aux tableau de Franz Hals], Toruń 2003.

Polskie kolekcje i zbiory artystyczne we Francji w latach 1795-1918 : między „skarbnicą narodową” a galerią sztuki, Toruń 2005.

Un aspect du patrimoine parisien : collections artistiques polonaises 1795-1919, Toruń : Wydawnictwo naukowe UMK, 2010.

Vente Zygmunt Radziwiłł (1865-1866) : contribution à l'histoire de la galerie de Nieborów, Bulletin du Musée national de Varsovie, t. XL, nr 2-4, Varsovie 1999.

« Un tableau représentant divers autres tableaux de plusieurs façons » : peinture française et ses maîtres en Pologne des XVIIe et XVIIIe siècles / „Obraz wyobrażający różne inne obrazy na wiele sposobów” : malarstwo francuskie i jego mistrzowie w Polsce XVII i XVIII wieku, dans : Ombres et lumières. Quatre siècles de peinture française, 1600-2000 (catalogue d'exposition, Château Royal de Varsovie), Paris 2005, s. 79-85.

Les Norblin : une dynastie franco-polonaise de collectionneurs, dans : Collections et marché d'art. en France,1789-1848 sous la dir. de M. Preti-Hamard et Ph. Sénechal, Rennes, Presse universitaire, 2005, p. 375-385.

Nation de nobles : image d'histoire de Pologne aux expositions artistiques en France au XIXe siècle, dans : Noblesse française–noblesse polonaise : mémoire, identité, culture XVIe-XXe siècles, sous la dir. de J. Dumanowski et M. Figeac, Pessac Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine, 2006, s. 89-99.

The Word of Kunstkamera, dans : Flowers of our Lives (catalogue d'exposition, Centre d'art contemporain « Znaki Czasu » de Toruń), Toruń : Centre d'art contemporain, 2008, s. 56-61.

GMV – collectionneur d'un genre particulier, dans : Ghislain MOLLET-VIEVILLE, Ma collection, Toruń : Wydawnictwo UMK, 2011.

Szkic o kolekcji prywatnej na obszarze publicznym Paryża dawniej i dziś/ Private Collections in the Parisian Public Sphere Past and Prezent, w : Agnieszka SKALSKA (red.), Sztuka nie-dawna. Kolekcja w muzeum/ Art not long Past. Collection in Museum Łódź : Muzeum sztuki, 2012, s. 54-88.

Projet de recherche

Le Paris des années 1955-1965 aux yeux des artistes polonais.

La décennie 1955-1965 constitua une période très importante pour l'histoire de l'art polonais. Le rejet de la doctrine du réalisme socialiste conduisit en quelques années à une amélioration significative du niveau des réalisations artistiques. C'était en même temps l'époque d'un « dégel » politique et d'une léger assouplissement du « rideau de fer » qui séparait alors la Pologne du monde démocratique. Les artistes commencèrent à partir à l'étranger pour renouveler leurs contacts d'avant la guerre et pour prendre connaissance des tendances les plus récentes de l'art Occidental. Une grande partie d'entre eux, si ce n'est la majorité, choisit Paris comme destination, ce qui s'inscrivait dans une longue tradition de la culture polonaise, tradition renforcée à la charnière des XIXème-XXème siècles et dans la période de l'entre-deux-guerres (le « Comité de Paris » : de jeunes étudiants de l'Académie de Cracovie : Cybis, Waliszewski, Czapski, Potworowski qui se rendirent à Paris pour y continuer leurs études sous la direction de Pankiewicz). La capitale française, auréolée d'une sorte de mythologie artistique, était à leurs yeux le centre mondial de l'art et de la culture, ce qui avait une forte signification après les expériences de la guerre et de l'époque de la terreur stalinienne. Ils venaient à l'occasion de l'exposition de leurs œuvres, pour continuer des études artistiques, ou plus rarement à titre privé : que ce soient des artistes parmi les plus célèbres, comme Jan Lebenstein, Alina Szapocznikow, Tadeusz Kantor, Władysław Hasior, ou des artistes de second ordre ; certains y restaient pour s'y installer, d'autres rentraient en Pologne. A partir de la moitié des années 1960 les contacts entre les artistes polonais et la France devinrent permanents, mais en Pologne la période libérale se termina, la tension politique augmenta, jusqu'à sa culmination lors des événements de 1968-1970 (protestations d'étudiants et d'ouvriers réprimées par les autorités communistes). Il serait particulièrement intéressant d'analyser et de tenter d'interpréter la perception du Paris ville aux yeux des artistes polonais, de le voir dans leur perspective, pendant la dernière période où le mythe de cette ville comme centre mondial de l'art était encore vivant. En effet les succès européens de Robert Rauschenberg (à la Biennale de Venise) et d'autres artistes américains firent que dans une grande mesure elle perdit son rôle central de capitale mondiale de l'art moderne en faveur de New York.