Bianchi, Ilaria Chercheuse invitée dans le domaine "Histoire de l'art médiéval" (janvier-février 2014)

Biographie

Historienne de l'art (maîtrise d'histoire de l'art, Université de Bologne, 1995), Ilaria Bianchi est actuellement attachée temporaire de recherche (assegnista di ricerca) auprès de la Scuola Normale Superiore de Pise. Après un diplôme de spécialisation post-lauream en Histoire de l'art (Université de Bologne, 1999), elle a soutenu une thèse de doctorat d'histoire de l'art moderne portant sur « L'età della Controriforma a Bologna : Gabriele Paleotti teorico e committente » (Université de Bologne, 2007) et prépare une thèse post-doctorale en histoire de l'art de la Renaissance intitulée : Jean Goujon : itinéraire artistique (École Pratique des Hautes Études, Directeur d'études : Mme Sabine Frommel). Attachée temporaire de recherche auprès de l'Université de Bologne de 2002 à 2005 et de 2008 à 2010, elle a été chargée de recherche auprès de l'Université d'Urbin en 2012 dans le cadre du Projet de Recherche d'Intérêt National PRIN 2009 « Il collezionismo aristocratico nella capitale settentrionale dello Stato Pontificio : le famiglie senatorie bolognesi tra Cinque e Ottocento » coordonné à niveau local par Giovanna Perini Folesani. Autrice de monographies et de nombreux essais, elle a participé et collaboré à l'organisation scientifique de plusieurs colloques scientifiques internationaux. Ses recherches portent sur l'histoire et la critique d'art, notamment sur le dialogue entre la peinture bolonaise et la littérature emblématique au XVIe siècle, sur la théorie des arts visuels à l'âge de la Réforme catholique et sur l'histoire des commanditaires et du collectionnisme à Bologne entre le XVIe et le XVIIIe siècles. Parmi ses centres d'intérêt figure le rôle des Académies, centres névralgiques de la circulation des modèles artistiques et théoriques ainsi que de l'érudition archéologique. Ilaria Bianchi a été invitée à l'INHA dans le cadre du domaine d'Histoire de l'art médiéval (programme « Le musée des Monuments français d'Alexandre Lenoir, histoire et collections »).

Bibliographie

  • La politica delle immagini nell'età della Controriforma. Gabriele Paleotti teorico e committente, Bologne, Editrice Compositori, 2008.
  • Iconografie accademiche. Un percorso attraverso il cantiere editoriale delle Symbolicae Quaestiones di Achille Bocchi, Bologne, Clueb, 2012.
  • La quadreria settecentesca della Sacrestia di San Petronio, Siaca Edizioni, Cento (Ferrara), 2012.
  • « Gabriele Paleotti e il ritratto del cardinale », in Domus Episcopi. Il Palazzo Arcivescovile di Bologna, sous la dir. de R. Terra, Bologne, Minerva, 2002, p. 161-167.
  • « Nicolò dell'Abate e Achille Bocchi : un'ipotesi per la storia “pinta sul camino” di palazzo Torfanini », in Nicolò dell'Abate. Storie dipinte nella pittura del Cinquecento tra Modena e Fontainebleau, catalogue de l'exposition sous la dir. de S. Béguin et F. Piccinini, Cinisello Balsamo (Milan), Silvana Editoriale, 2005, p. 125-131.
  • « Le cere anatomiche di Anna Morandi Manzolini tra Bologna e l'Europa », Il Carrobbio, XXXII, 2006, p. 129-145.
  • « Gabriele Paleotti committente di “molte pitture” : la cripta e la cappella di famiglia in San Pietro a Bologna », actes du colloque international Domenico e Pellegrino Tibaldi. Architettura e Arte a Bologna nel Secondo Cinquecento (Bologna, 5-7 décembre 2006), Venice, Marsilio 2011, p. 191-198 et 370.
  • « Le Symbolicae Quaestiones di Achille Bocchi tra Bologna e l'Europa », in Crocevia e capitale della migrazione artistica : forestieri a Bologna e bolognesi nel mondo (secoli. XV e XVI), sous la dir. de Sabine Frommel, Bologne, Bononia University Press, 2010, p. 395-407.
  • « La collezione di Filippo di Alfonso Hercolani principe del Sacro Romano Impero (1663-1722) », in Crocevia e capitale della migrazione artistica : forestieri a Bologna e bolognesi nel mondo (sec. XVIII), sous la dir. de S. Frommel, Bologne, Bononia University Press, 2013, p. 85-108.
  • « Saints and martyrs “in sì strane guise tormentati”. The frescos by Bartolomeo Cesi and Camillo Procaccini in the crypt of Saint Peter's Cathedral in Bologna », in Autopsia : Blut- und Augenzeugen. Extreme bilder des christlichen Martyriums, sous la dir. de Carolin Behrmann et Elizabeth Priedl, Wilhelm Fink, 2014, München, p. 127-143.

Projet de recherche

Les objectifs de la recherche sont l'itinéraire artistique de Jean Goujon et ses relations avec l'art bellifontain et l'Italie, afin d'enrichir la réflexion sur son rôle dans l'art français des années 1540-1550, mais également d'éclaircir l'apport qu'il pourrait avoir fourni aux arts à Bologne, où il est mentionné pour la dernière fois en 1563-1564. Sur la figure de Jean Goujon règnent encore des nombreuses zones d'ombre, à partir de sa biographie, de laquelle on connaît peu de notices, étalées sur deux décennies, entre 1540 et 1560. Il apparaît pour la première fois à Rouen (Saint-Maclou et tombeau de Louis de Brézé, dans la cathédrale). Vers la fin de 1542, il travaille à Écouen comme « architecte du connétable Anne de Montmorency ». Ensuite il réalise les illustrations de la traduction du Vitruve de Jean Martin, publiée en 1547, et collabore aux travaux pour l'entrée royale de Henri II en 1549, parmi lesquels figurent ses célèbres reliefs de la fontaine des Innocents. À son activité parisienne appartiennent aussi certaines de ses œuvres maîtresses : les reliefs du jubé de l'église de Saint-Germain-l'Auxerrois (aujourd'hui au Louvre), ceux qui décorent l'aile Lescot du Louvre et le Portique des Caryatides de la Salle du Louvre. Lorenzo Penni qui l'a rencontré dans son exil bolonais, le désigne comme « tailleur de reliefs », ce qui explique les difficultés qu'on a encore aujourd'hui à identifier avec certitude ses travaux éventuels à Bologne, mais également à discerner son intervention personnelle dans les œuvres précédentes la collaboration avec Lescot, à Rouen et à Écouen. Les deux axes principaux de la recherche porteront sur l'énigme de la formation de l'artiste et sur l'étude des œuvres de l'artiste qui figurent dans le Musée de Monuments français d'Alexandre Lenoir. Une attention particulière sera donnée à la contextualisation de son langage et à la confrontation avec la simultanée production figurative et littéraire (la Déploration du Christ appartenant autrefois aux Reliefs du jubé de Saint-Germain l'Auxerrois, la Dalle funéraire d'André Blondel de Rocquencourt, et, de son atelier, les reliefs de pierre provenant de l'attique sud de la Cour carrée détruit en 1806 : Assistant du sacrificateur, Cimon et Pero, Le fils du juge prévaricateur, Les deux Licteurs, Le Sacrificateur (Numa ?), Le fils de Zaleucus se crevant un œil).