Tedeschi, LetiziaChercheuse invitée dans le domaine "Histoire de l'architecture" (septembre-novembre 2013)

Biographie
Directrice de l'Archivio del Moderno de l'Académie d'architecture de Mendrisio (Université de la Suisse italienne) depuis 1996, Letizia Tedeschi a fondé cet institut dont elle a défini les objectifs, la philosophie et l'activité scientifique. Elle fait partie du Collège des professeurs du Doctorat de recherche en Histoire de l'art de l'Université La Sapienza de Rome, et de l'École doctorale en cultures et transformations de la ville et du territoire – Section histoire et conservation de l'objet d'art et d'architecture – de l'Université Rome III. Elle est membre du conseil scientifique de l'École Nationale Supérieure d'architecture Paris-Belleville,ainsi que du Conseil scientifique de l'École en doctorat d'histoire des arts de l'Université Ca' Foscari-IUAV de Venise. Elle a fait partie de la Commission de la Suisse italienne du FNSR (Fonds National Suisse pour la recherche scientifique) de 1998 à 2002 ; en 1996, on lui a demandé de faire partie de la Commission de recherche de l'Académie d'architecture de l'Université de la Suisse italienne.
Elle a dirigé et fait connaître plusieurs expositions et congrès d'études internationaux, et elle est l'auteur de nombreuses publications centrées aussi bien sur le XVIIIe siècle (la culture architecturale en Russie de Catherine II à Alexandre Ier, le rôle clef de l'Antique dans la culture classique européenne et sa transmission à travers des personnalités singulières, ainsi que d'autres thématiques du classicisme, etc.) que sur le XXe siècle (affronté par thèmes transversaux et de longue haleine, et par approfondissements monographiques de personnalités singulières).

  • L. Tedeschi-N. Navone, sous la direction de, Dal mito al progetto. La cultura architettonica dei maestri italiani e ticinesi nella Russia neoclassica, Mendrisio, 2004, voll. 2.
  • L. Tedeschi, La cultura architettonica e il culto dell'antico nella Roma del Settecento. Vincenzo Brenna, i suoi anni romani : 1741-1780, in L. Tedeschi- P. Angelini-N. Navone, sous la direction de, La cultura architettonica in Russia da Caterina II a Alessandro I, Mendrisio 2008, pp. 401-450.
  • L. Tedeschi- F. Graf, sous la direction de, L'Istituto Marchiondi Spagliardi di Vittoriano Viganò, Mendrisio 2009.
  • L. Tedeschi-B. Reichlin, sous la direction de, Luigi Moretti (1907-1973). Razionalismo e trasgressività tra barocco e informale, Milano 2010.
  • L. Tedeschi-F. Repisthi, sous la direction de, Luigi Canonica (1764-1844) architetto di “utilità pubblica e privata”, Milano 2011.
  • L. Tedeschi, Vincenzo Brenna and his drawings from the antique for Charles Townley, in : D. R. Marshall-S. Russell-K. Wolfe, Roma Britannica. Art Patronage and Cultural Exchange in Eighteenth-Century Rome, London 2011, pp. 257-269.
  • L. Tedeschi, Rappresentare l'antico : le Vestigia delle Terme di Tito e loro interne pitture, in : W. Curzi-C. Brook, Roma e l'Antico. Realtà e visione nel ‘700, Skira, Milano 2011, pp. 39-44.
  • L. Tedeschi-D. Rabreau, sous la direction de, L'architecture et l'Empire entre France et Italie, Mendrisio Academy Press-Silvana Editoriale, Milano 2012.
  • L. Tedeschi, Modanature e sand-casting. L'incontro newyorkese di Le Corbusier e Nivola, in M. Talamona, sous la direction de, L'Italia di Le Corbusier, Milano 2012, pp. 313-329.
  • L. Tedeschi, Lo stile, la parte, l'intreccio. Il disegno architettonico dall'antico come modello di ‘gusto' nella seconda metà del XVIII secolo, in G. Campitelli-C. Mazzarelli, sous la direction de, ‘Roma fuori di Roma'. L'esportazione dell'arte moderna da Pio VI all'Unità, Roma 2013 (in stampa).

Bibliographie

Projet de recherche

La réception des modèles architecturaux français à Milan pendant l'ère napoléonienne (1805-1815). Quelques précisions autour de la figure du vice-roi Eugène de Beauharnais

L'étude énoncée ici se propose d'approfondir un aspect particulier d'un thème plus général qui fait partie d'un projet de recherche pluriannuel touchant notamment à la réception des modèles architecturaux français à Milan pendant l'ère napoléonienne (1805-1815), la ville étant devenue dès 1805 capitale du royaume d'Italie.
On souhaiterait en effet étudier et faire ressortir l'apport du vice-roi Eugène de Beauharnais et de sa cour à travers le réexamen des sources des archives et des imprimés français pour analyser le rôle que celui-ci a joué dans la réorganisation générale de la ville de Milan. Les objectifs de cette vérification, qui met en œuvre les sources imprimées, celles des archives et l'architecture projetée et construite à Milan sous le gouvernement français, sont multiples. Dans le but d'évaluer, par le biais de l'analyse ponctuelle des relations explicitées ou dissimulées par chacun des lexiques architecturaux d'un groupe d'architectes en activité au sein du Milan napoléonien, l'apport effectif de la « culture architecturale française » à la nouvelle scène milanaise, il est nécessaire de vérifier l'existence ou non d'un projet coordonné général qui répondait, dirions-nous aujourd'hui, à un dispositif urbanistique, sous la direction du gouvernement français. À travers l'analyse de la correspondance entre Eugène de Beauharnais et Napoléon dans les années 1805-1815, on examinera pour ce faire l'évolution des relations personnelles que le vice-roi entretint avec l'empereur, pour permettre de mieux cerner la participation effective de Napoléon aux questions milanaises. En dernière analyse, on confirmera une « présence » française qu'il ne faut pas sous-évaluer. Avec comme fin ultime la nécessité de redéfinir l'affirmation, parmi les apories, interpolations et autres débats, d'une phénoménologie architecturale « moderne » d'empreinte essentiellement française dans le Milan capitale du Royaume d'Italie.
En précisant certains aspects de la scène milanaise dans toute sa complexité au temps de la création du Royaume d'Italie, on souhaite en outre éclaircir quelle a été, au-delà des Alpes, la réception de la culture française qui, dans l'ordre, conditionne la politique et la société urbaine, conduit à la réforme des institutions milanaises, comme l'Académie des Beaux-Arts de Brera, modifie en partie la manière de projeter et de construire de l'époque en contribuant ainsi au renouvellement de la profession même d'architecte.
Grâce notamment à des apports d'une importance indiscutable comme les « répertoires » de Percier et Fontaine, cette nouvelle culture finit par remodeler en termes particuliers l'organisation architecturale de certaines zones urbaines fondamentales du Milan napoléonien, comme le Forum Bonaparte, le Palais Royal de Milan, la Villa Reale de Monza et son parc, etc., contribuant de la sorte au nouveau visage de la ville. Pour conclure, l'apport français effectif à ce nouvel agencement peut être enfin ultérieurement vérifié et approfondi en s'efforçant d'analyser dans cette optique le travail d'architectes singuliers comme Luigi Cagnola, ou Luigi Canonica, et, à titre secondaire, Giuseppe Pistocchi, Giuseppe Barberi et bien d'autres.