Iamurri, Laura Chercheur invitée dans le domaine Pratiques de l'histoire de l'art (mars-avril 2013)

Biographie
Laura Iamurri est docteure en histoire et critique d'art. Chercheure en histoire de l'art contemporain, elle est membre de l'École doctorale « Cultures et transformations de la ville et du territoire » de l'Université de Roma Tre, section Histoire et conservation des objets d'art et d'architecture.

Elle est chargée, depuis 2005, de l'enseignement d'histoire de l'art contemporain à la Faculté de Lettres, où elle a été aussi coordinatrice Erasmus pour les étudiant.e.s d'archéologie et histoire de l'art (2006-2012). Membre du groupe de recherche coordonné par le prof. Antonello Negri (Université de Milan) dans le cadre du PRIN (Programme de Recherche d'Intérêt National) 2008 [recte 2010-2012] ; la recherche nationale – qui réunit les universités de Milan, Florence, Udine et Roma Tre – a pour objet La multiplication de l'art et ses images. Culture visuelle en Italie.

Ses recherches portent sur les relations France-Italie dans l'entre-deux-guerres, les revues en tant que lieux d'intersections et de croisements de parcours intellectuels et artistiques et les expositions comme expressions privilégiées des politiques artistiques. Elles comprennent également les relations entre création contemporaine et histoire de l'art.

Ses autres thèmes de recherche sont la mémoire de la Shoah et de l'antifascisme au mitan du siècle ; les réseaux d'artistes, revues, critiques et galeries des années 1960 et 1970, notamment en Italie et en relation avec les mouvements politiques, féminisme inclus ; l'histoire de l'histoire de l'art et les débuts des études historiques sur l'art moderne.

Bibliographie
« Art History in Italy : Connoisseurship, Academic Scholarship and the Protection of Cultural Heritage » dans Matthew Rampley, Thierry Lenain, Hubert Locher, Andrea Pinotti, Charlotte Schoell-Glass et Kitty Zijlmans (dir.), Art History and Visual Studies in Europe. Transnational Discourses and National Frameworks. Leiden : Brill, à paraître en 2012.

« Lionello Venturi à Paris : antifascisme et histoire de l'art moderne » dans Catherine Fraixe, Lucia Piccioni et Christophe Poupault (dir.), Vers une Europe latine. Acteurs et enjeux idéologiques des échanges culturels entre la France et l'Italie fasciste, actes des journées d'études de Paris, Université Columbia à Reid Hall, 18-19 juin 2009. Paris : Peter Lang, à paraître en 2012.

« Espressionismo e identità ebraica : il caso Modigliani alla XVII Biennale di Venezia e la "Scuola Romana di Via Cavour" », dans Dominique Jarrassé et Maria Grazia Messina (dir.), Expressionnisme : la construction de l'autre. France et Italie face à l'expressionnisme, actes du colloque de Rome, Villa Médicis, 8-9 mai 2010. Paris : Esthétique du divers, 2012, p. 153-165.

« Voix d'artiste : image de soi et processus créatif dans les entretiens des artistes italiens avec Carla Lonzi » dans Éric Darragon et Bertrand Tillier (dir.), in Image de l'artiste, actes du colloque de Paris, INHA, 17-18 juin 2010, édition numérique Territoires contemporains, nouvelle série, n°4 : http://tristan.u-bourgogne.fr/UMR56...

« Carla Lonzi sul "marcatré" » dans Lara Conte, Laura Iamurri, Vanessa Martini (dir.), Carla Lonzi, Scritti sull'arte. Milano : /edizioni, 2012, p. 705-723.

Lionello Venturi e la modernità dell'impressionismo. Macerata : Quodlibet, 2011.

« Peinture française pour lecteurs italiens : la modernité dans L'Arte, 1930-1935 » dans Yves Chevrefils Desbiolles et Rossella Froissart (dir.), Les revues d'art. Formes, stratégies et réseaux au XXe siècle, actes du colloque d'Aix-en-Provence, Cité du Livre, 1-3 avril 2008. Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 2011, p. 241-253.

« L'arte italiana e la Shoah » dans Marcello Flores, Simon Levis Sullam, Marie-Anne Matard-Bonucci, Enzo Traverso (dir.), Storia della Shoah in Italia, vol. II : Vicende, memorie, rappresentazioni. Torino : UTET, 2010, p. 446-479.

« Questions de genre et histoire de l'art en Italie », Perspective, 4/2007, p. 716-721.

« Lionello Venturi e la storia dell'impressionismo, 1932-1939 », Studiolo, 5/2007, p. 77-95.

« "Après l'art moderne" : esposizioni, critici e riviste dalla crisi dei primi anni '30 alla Esposizione italiana del Jeu de Paume », Cahiers d'Histoire de l'Art, 3, 2005, p. 124-136.

Projet de recherche
La réception de l'art italien dans les revues françaises, 1935-1939 L'étude des revues françaises constitue un chapitre indispensable dans le cadre plus large d'une recherche portant sur l'art italien, sur les fonctions que le régime fasciste lui a attribué et sur sa réception en France dans la seconde moitié des années Trente. Le projet que je propose vise à vérifier sur les revues d'art l'état de la réception de l'art italien dans la seconde moitié des années 1930, depuis les expositions de 1935 (Exposition d'art italien. De Cimabue à Tiepolo, Paris, Petit Palais, 1935 ; Exposition de l'art italien, XIXe et XXe siècle, Paris, Musée du Jeu de Paume, 1935) jusqu'à la guerre.

En 1935, les réactions de la presse française sont enthousiastes à l'égard de l'exposition d'art ancien, plus nuancées par rapport à l'art moderne. Le début de la nouvelle politique coloniale italienne va bientôt changer la nature des relations diplomatiques entre les deux pays, ce qui ne reste pas sans conséquences sur les politiques culturelles et artistiques. Pourtant, à l'Exposition Internationale des Arts et des Techniques dans la Vie Moderne, la participation italienne n'est pas marginale. Dans les années suivantes, faute de grandes expositions spectaculaires, il faut chercher les traces de la considération de l'art italien plutôt dans les rubriques consacrées aux expositions dans les galeries.

Les revues à examiner et à dépouiller sont nombreuses et différentes sous plusieurs aspects : diffusion, niveau culturel, relations avec les institutions, internationalisation, positions par rapport à l'avant-garde. Les collection de périodiques de la bibliothèque de l'INHA et la mise en ligne des répertoires des Cent revues francophones d'histoire et de revues d'art dans la première moitié du XXe siècle et des Expositions dans les musées français (1900-1950) permettent d'envisager une collaboration rapprochée avec l'équipe du domaine de recherche Pratiques de l'histoire de l'art.

Une première liste des revues a été mise à point. Il s'agit de périodiques à caractère fortement diversifié, qui offrent des points de vue différents à plusieurs égards : certains sont décidément situés dans le champ de l'art contemporain, d'autres sont plutôt « généralistes », d'autres, encore, font partie du réseau des bulletins institutionnels. La typologie des articles qui y sont publiés est extrêmement variée elle aussi, allant des compte rendus d'expositions aux réflexions sur les arts à la fin de la crise, des annonces à quelques observations – plutôt rares à vrai dire – qui rappellent aux lecteurs passionnés les conséquences des décisions politiques sur les arts.