Adandé, Joseph Chercheur "Profession Culture", invité dans le domaine "Pratiques de l'histoire de l'art" (septembre-novembre 2012)

Biographie

Joseph Codjovi Etienne ADANDE est aujourd'hui titulaire d'un Doctorat d'Etat soutenu devant l'Université de Lomé en Janvier 2012 sur « L'humour dans les arts plastiques africains, traditionnels et contemporains ».

Enseignant de carrière, il est Maître Assistant du CAMES. Il a fait ses études jusqu'à la maîtrise en Histoire à l'Université d'Abomey Calavi en République du Bénin. Il détient un DEA et un Doctorat de Troisième Cycle de l'Université de Paris I, Panthéon Sorbonne où il a étudié avec feu le Professeur Jean Laude et Mme le Professeur Fanette Roche à l'UER d'Art et d'Archéologie.

Il enseigne depuis 1986 l'histoire de l'art et s'intéresse surtout à la création comme révélatrice d'un champ mental. Il a publié quelques articles et se propose désormais d'écrire des ouvrages sur l'art en Afrique. Il a participé à de nombreux séminaires aussi bien au Bénin qu'ailleurs dans le monde. Il s'intéresse au patrimoine matériel et immatériel et a apporté son soutien à la réalisation de nouvelles expositions dans les musées de la R. Bénin entre 1996 et 2000. Il est membre de quelques associations professionnelles et est membre fondateur de l'AICA du Bénin.

Bibliographie

Adande Codjovi : "Les grandes tentures et les bas-reliefs du Musee d'Abomey" memoire de maitrise d'histoire, UNB FLASH, 1977, 255 p, ill, cartes.
Adande C E Joseph : « Les toiles appliquees de Koffi Gahou » in SEPIA, revue culturelle et pédagogique francophone, no 19, 1995, pp 55-59
Adande C E Joseph : « Étude exploratoire sur les tentures royales d'Abomey », projet Graphismes africains », Agence de la Francophonie, 1998, rapport scientifique et corpus.
Agheci, N, 1932 : « Emblèmes et chants » in Anthropos 27, 417-22
Ahlin, B & Kouaovi M, 1980 : Proverbes et dictons du Benin, Maisons-Alfort, 156 p
Akoha B, : « Les pictogrammes en pays fon » in Langage et pédagogie, special no *
Anquetil, J, 1980 : L'artisanat créateur au Benin, ACCT, 95 p, ill, cartes
Assogba, R P E, 1994 : Le musée d'histoire de Ouidah. Découverte de la Cote des esclaves, Maubeuge, ed. Saint-Michel, 46 p, ill
Bay, E,G, 1987 : « Metal Arts and Society in Neneteeth and Twentieth Century Abomey » in Discovering the African Past : Essays in Honor of Daniel F Mc Call Ed Norman R Bennett, 7-31. Boston. Boston University African Studies Center
Burton,R, 1966 : A mission to Glele, King of Danhomey. Ed. C.W. Newburry.London : Routledge and Kegan Paul
Delange J, 1967 : Arts et peuples de l'Afrique Noire, NRF Gallimard 272 p, ill, cartes

Projet de recherche

La toile appliquée dans l'ancien royaume du Danxomè, communément appelée « tenture », occupe une place de choix dans les arts de cour de ce royaume. Fondé dans les années 1625, il s'est « éteint » sous les feux nourris de la colonisation française en 1898, la reddition de son dernier roi Behanzin au Colonnel Dodds, signant la fin des hostilités qui ont tout de même duré quatre années.

En général, on estime que c'est la sculpture qui est le meilleur de ce que le continent africain a offert à l'humanité. Les Cubistes, dit-on, ont su faire en sorte que l'Afrique par ce truchement soit présente dans l'imaginaire des autres peuples, les européens en particulier. Mais tous les peuples africains ne sont pas sculpteurs. En tout cas, ils ne sont pas tous créateurs des grandes sculptures qui ont tant séduit aux 19ème et 20ème siècles. C'est le cas du peuple Fon du Danxomè qui a choisi de s'exprimer essentiellement par la toile appliquée. Elle a été en effet utilisée pour montrer en couleur les noms forts des rois du Danxomè ; elle est intervenue pour célébrer l'amitié lorsque l'on perd un parent ou un ami. Nous la retrouvons dans la chapellerie et les chaussures. Dans chacun de ces cas, la toile appliquée s'appuie sur des picto-idéogrammes ; elle combine, comme dans les rébus, les sons pour faire voir des objets physiques, des concepts, et même montrer ses dieux.

Cet art nécessite la maîtrise de ce qui est ailleurs le « dessin ». Elle exige que l'on soit tailleur de toile. Elle demande que l'on ait le sens des couleurs dont la combinaison crée ce contraste agréable à la vue sans lequel il n'y aurait pas d'art. Elle montre que l'association des couleurs chaudes et froides n'est pas que connaissance académique.
Son caractère entièrement local se retrouve dans les sources orales qui nous apprennent qu'elle est née sans doute dans les couvents vodun contrairement à ce qui se vit dans le pays Fante, pas si loin, où les origines en seraient occidentales et auraient puisé leur inspiration dans les drapeaux des bateaux européens qui y accostaient en grand nombre au XIXème siècle.

Le projet dont je suis porteur est l'achèvement d'un ouvrage sur cet art : en effet, les quatre premiers chapitres ont déjà été écrits. Il en reste deux qui gagneraient à l'être rapidement. Je compte aussi profiter de ce séjour pour rassembler les images et trouver un éditeur.