Khmelevskikh, Irina Chercheuse dans le programme "Profession Culture" (septembre-novembre 2011)

Biographie

Née à Novossibirsk en 1969, Irina Khmelevskikh achève en 1997 son cursus à l'Académie des Beaux Arts I.E. Repine de Saint-Pétersbourg en ayant obtenu le diplôme d'histoire de l'art. En 2009, elle soutient sa thèse de doctorat sur les fresques de Fra Angelico à San Marco et la tradition artistique dominicaine à l'Institut de recherche scientifique d'histoire de l'Art de l'Académie des Beaux Arts de Moscou. Depuis plus de dix ans, Irina Khmelevskikh travaille comme conservatrice au Département des livres rares de la Bibliothèque de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, où elle s'occupe de l'histoire des collections. Elle achève actuellement le catalogue raisonné de La bibliothèque d'architecture de Pierre le Grand.

Bibliographie

1. « The linear perspective and the metaphysic of light in the “Annunciation” of Fra Beato Angelico”, Conference by M.V.Dobroklonsky, Academy of Art, St.-Petersburg. 2000, p. 27-30. 2. « The fresco « Crucifixion with Saints » in the Chapter room of Florence convent San Marco » // Individual. Nature. Society. XII International Conference of young scientists, Saint-Pétersbourg, 2001, p. 445-449. 3. « Frescoes in cells of the convent San Marco in Florence » // Medieval society : social-political and cultural aspects, summary of proceedings of the XX Conference of students, post-graduate students, and scientists, Université de Saint-Pétersbourg, 2002, p. 64-65. 4. The frescoes By Fra Angelico in the cells of the San Marco's convent in Florence and media revolution // Vestnik Tcheljabinskogo universiteta, Tcheljabinsk, Vyp. 27, № 36 (137), 2008, p. 183-188. 5. Fra Angelico and Sacre Rappresentazioni // Izvestija Rossijskogo Gossoudarstvennogo universiteta im. A.I. Gerzena. Saint-Pétersbourg, № 12 (86), 2008, p. 144-146. 6. « Tracts by perspective : between a scientific book and a craft handbook » // Conference by E.I. Golzman, St.-Petersburg : Academy of Sciences Library, 2007, p. 58-67. 7. « Institution of the Eucharist » in the Dominican tradition : dogmatic, liturgy, mystery // The scientific play. Collected articles of the scientific conference. Kursk, 2006, p. 39-49. 8. « Deux livres d'antiquités romaines de Bartoli-Bellori et leur traduction en russe dans la Bibliothèque de Pierre le Grand » // Cahiers du monde russe 2010/1, Vol. 51, p. 101-120. Traduction en russe et introductions raisonnées de textes fondamentaux en histoire de l'art : 9. On diverse Arts. Treatise of Theophilus. The book of the mystery. Secrets of the Craft, St.-Petersburg, ed. Azbooka, 2007. 10. E. Panofsky, Perspective as symbolic form. St.-Petersburg, ed. Azbooka, 2005.

Recherche

Le voyage de Pierre le Grand en France en 1716-1717 et les nouveautés qu'il y découvrit, modifièrent profondément sa vision de l'architecture russe, notamment la construction des domaines de Peterhof et de Strelna dans les environs de la nouvelle capitale. À partir de ce moment, Versailles devint le modèle jugé comme le plus « convenable » pour la résidence du tsar. Les traces de ce changement dans les penchants esthétiques de Pierre le Grand se reflétèrent dans sa bibliothèque qui s'enrichit de nombreux livres, estampes et dessins figurant des châteaux, des palais et des jardins de Paris et ses environs et surtout de Versailles. Pour cette bibliothèque avaient été achetés les recueils de gravures de G. Perelle, A. Félibien, J.-B. A. Le Blond, Le Nôtre, P. Le Pautre, D. Marot, J. Berain, publiés notamment chez N. Langlois, G. Demortain et F. Mariette. Outre les ouvrages destinés aux praticiens de la construction, le tsar achetait aussi des traités théoriques en grand nombre. L'ambition de Pierre Le Grand était également d'échanger et de partager avec le monde académique parisien (la Sorbonne, la bibliothèque de l'université, l'Imprimerie royale, le Collège des Quatre Nations, des manufactures, des tapisseries, des ateliers, un théâtre anatomique etc.). Le séjour de Pierre I dura moins de deux mois mais ce délai assez court donna une forte impulsion à la réception de la culture française sur le sol russe. À partir de ce moment, le goût français devint l'un des plus importants paradigmes culturels et conserva son poids jusqu'à nos jours en Russie. Le travail sur les sources françaises que je me propose d'entreprendre permettra de révéler la provenance de nombreux recueils de la collection du tsar ; d'étudier sa correspondance avec des imprimeurs et des libraires ; d'attribuer une part de la production imprimé anonyme ; et, surtout, de reconstituer les projets liés à la présence de Pierre I à Paris que sont la complétion de sa bibliothèque et son organisation en vue de l'ouverture au public. Cette ouverture, finalement réalisée en 1718, constitue un cas exceptionnel pour l'époque.