Sur les cimaises : prêts des collections de l'INHA - janvier - mars 2024La bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art mène une politique de diffusion de ses collections par le prêt d’oeuvres aux institutions culturelles françaises et étrangères.

 Redon, Odilon (1840-1916), "Dans le Rêve". 10 lithographies en noir, 1879. Bibliothèque de l'Institut National d'Histoire de l'Art, collections Jacques Doucet.

Louis Janmot, le Poème de l’âme

Paris, musée d’Orsay - du 11 septembre 2023 au 7 janvier 2024 

Le musée d’Orsay, en partenariat avec le musée des beaux-arts de Lyon, présente une exposition consacrée au Poème de l’âme de l’artiste lyonnais Louis Janmot (1814-1892). Commencé à Rome en 1835 et poursuivi jusqu’à la fin de la vie de l’artiste, ce poème est le projet d’une vie, à la fois pictural et littéraire, qui illustre en 34 compositions le parcours initiatique d’une âme sur la Terre. Conservé dans son intégralité au musée des beaux-arts de Lyon, il fut qualifié par Henri Focillon « d’ensemble le plus remarquable, le plus cohérent et le plus étrange du spiritualisme romantique ». Outre la découverte de cette œuvre, l’exposition souhaite replacer le Poème de l’âme et son auteur à la croisée des influences aussi bien littéraires, religieuses, philosophiques qu’artistiques.

Cette œuvre fait en effet écho à celle de plusieurs artistes tels que Blake, Goya, ou encore Redon, dont la bibliothèque de l’INHA a prêté plusieurs œuvres : le frontispice et 4 planches lithographiées de l’album Dans le rêve, 1879 [cote INHA : FOL EST 222]. Le commissariat est assuré par Servane Dargnies-de Vitry, conservatrice peinture au musée d’Orsay, et Stéphane Paccoud, conservateur en chef, chargé des peintures et des sculptures du XIXe siècle au musée des beaux-arts de Lyon. 

Immigrations est et sud-est asiatiques depuis 1860

Paris, musée national de l’Histoire de l’immigration du10 octobre 2023 au 18 février 2024

L’exposition Immigrations est et sud-est asiatiques depuis 1860, dont le commissariat est composé de Simeng Wang, chargée de recherches au CNRS, et d’Emilie Gandon, conservatrice du patrimoine au musée national de l’Histoire de l’immigration, retrace les trajectoires collectives, mais aussi individuelles de migrants en provenance de l’Asie de l’Est et du Sud-Est, au rythme des grands bouleversements du monde, de 1860 à nos jours. Malgré les histoires très différentes des immigrations de l’Asie de l’Est et du Sud-Est en France, les regards extérieurs posés sur ces populations, quelle que soit leur origine nationale, sont souvent porteurs des mêmes stéréotypes. À la croisée de l’histoire, des arts, de la géographie, de la sociologie et de l’anthropologie, l’exposition porte une attention toute particulière aux questions de la déconstruction des stéréotypes et du croisement des regards, de l’orientalisme à l’occidentalisme.

Dans ce cadre est présenté un sous-ensemble dédié à Hàm Nghi, empereur d’Annam et peintre, pour lequel la bibliothèque de l’INHA prête le livret de son exposition tenue à la galerie Mantelet-Colette Weil du 15 au 27 novembre 1926 [cote INHA : CVA1/9251].

Le trésor de Notre-Dame de Paris, des origines à Viollet-le-Duc

Paris, musée du Louvre du 18 octobre 2023 au 29 janvier 2024

En lien avec l’achèvement des travaux de restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le musée du Louvre consacre une exposition à son trésor, et présente pour la première fois de nombreux documents sur son histoire depuis ses origines. Détruit et dispersé à la Révolution, puis reconstitué à l’occasion du sacre de Napoléon Ier, le trésor est également célèbre par les reliquaires conçus par Viollet-le-Duc sous le Second Empire. La bibliothèque de l’INHA prête à cette occasion une estampe de Nicolas Cochin. Celle-ci montre la procession de la chasse de saint Marcel du trésor de Notre-Dame de Paris venant se joindre à la chasse de sainte Geneviève [cote INHA : OC 59].

Le commissariat est assuré par Jannic Durand, conservateur général honoraire du patrimoine, Anne Dion-Tenenbaum, conservatrice générale et adjointe au directeur du département des Objets d’art, Florian Meunier, conservateur en chef au département des Objets d’art, et Michèle Bimbenet-Privat, conservatrice générale honoraire au département des Objets d’art du musée du Louvre. 

Fragments surréalistes. René Iché (1897-1954) et les poètes

Musée des beaux-arts de Quimper du 22 novembre 2023 au 18 février 2024

Le musée des beaux-arts de Quimper, en association avec la Piscine musée d’art et d’industrie de Roubaix et le musée Toulouse-Lautrec d’Albi, présente une exposition consacrée au sculpteur René Iché. Artiste engagé, vétéran de la guerre 14-18, membre de la Résistance au sein du réseau du musée de l’Homme, Iché compte parmi les représentants les plus importants de la sculpture moderne française, notamment du mouvement de la figuration européenne d’après-guerre. Très tôt proche des surréalistes, dont il partage les thèmes et les engagements, il côtoie Guillaume Apollinaire et Max Jacob. En parallèle avec les commémorations du 80e  anniversaire de la mort de ce dernier, l’exposition de Quimper portera sur les liens du sculpteur avec les écrivains et les poètes, l’accent étant mis sur le mouvement surréaliste. La bibliothèque de l’INHA prête à cette occasion trois documents issus de ses collections patrimoniales en relation avec Louise Hervieu et Max Jacob, amis de René Iché.

Le commissariat scientifique est assuré par Rose-Hélène Iché, petite-fille de l’artiste, directrice éditoriale de la revue Surréalismus

Chez Léonce Rosenberg, un décor mythique

Paris, Musée national Picasso-Paris du 30 janvier au 19 mai 2024

Le musée national Picasso-Paris (hôtel Salé) propose une exposition centrée sur la personnalité de Léonce Rosenberg (1879- 1947), célèbre marchand d’art de l’entre[1]deux-guerres, à travers l’exploration de son appartement parisien, situé au 75 rue de Longchamp dans le 16e  arrondissement. Pour la décoration de cet appartement, entre 1928 et 1929, il sollicita une douzaine d’artistes connus (Giorgio de Chirico, Max Ernst, Francis Picabia) et moins connus (Jean Viollier, Jean Metzinger), et il leur demanda de concevoir des œuvres dialoguant avec une sélection de meubles anciens et modernes. Jalon méconnu de l’histoire du goût, cet appartement, conçu comme un espace d’art total, incarne une proposition visionnaire et moderne des arts décoratifs. À cette occasion, la bibliothèque de l’INHA prête la revue Art et industrie de décembre 1930, présentée à la page de l’article « Cubisme et tradition chez M. Léonce Rosenberg à Paris ».

Le commissariat de cette exposition est assuré par Giovanni Casini, historien de l’art, en collaboration avec Juliette Pozzo, chargée de recherches au musée national Picasso-Paris. 

Murs d’images d’écrivains

Louvain-la-Neuve, Musée L du 1e février au 15 juin 2024

Murs d’images d’écrivains fait partie des « expositions singulières » organisées par le musée L (musée universitaire de Louvain[1]la-Neuve) pour valoriser la recherche universitaire en la diffusant auprès d’un plus large public. Son commissariat est assuré par Anne Reverseau, professeure à l’UCLouvain et directrice de recherche, et Jessica Desclaux, chargée de recherches au FNRS. Elle porte sur un dispositif singulier, le mur d’images, dont elle montre l’importance pour la création littéraire ou plastique des écrivains de la fin du XIXe  siècle à nos jours. Elle donne à voir la grande diversité de types d’agencements d’images, la façon dont les créateurs sélectionnent, déplacent, épinglent, confrontent et superposent des photographies, reproductions d’œuvres d’art, cartes postales, affiches, prospectus et autres images commerciales ou promotionnelles dans leur environnement immédiat de travail. Ces murs illustrés, composés plus souvent de reproductions que d’œuvres originales, font partie des coulisses de la création. Ils fonctionnent parfois comme des moodboards et des tables de montage, constitués ou non précisément pour un projet d’écriture – quand ils n’entrent pas dans la scénographie d’un écrivain, s’entourant, pour créer, des œuvres ou des portraits de sa famille intellectuelle.

Dans ce cadre, la bibliothèque de l’INHA prête six reproductions photographiques de peintures, dont cinq tirages au charbon, issues des collections de la photothèque Jacques Doucet. 

L’impressionnisme et ses femmes ignorées - Impressionism and its overlooked women

Charlottenlund, Ordrupgaard museum de Copenhague, du 9 février au 20 mai 2024

Le printemps 2024 célébrera le 150e  anniversaire de la première exposition impressionniste de 1874. À cette occasion, l’Ordrupgaard se propose de mettre en évidence la place des femmes, avec les œuvres de Berthe Morisot, Marie Bracquemond, Eva Gonzalès et l’artiste américaine Mary Cassatt. Le commissariat de cette exposition est assuré par Anne-Birgitte Fonsmark, directrice de l’Ordrupgaard, et Dorthe Vangsgaard Nielsen, conservateur principal.

Dans ce cadre, la bibliothèque de l’INHA prête quatre estampes de Mary Cassatt : Le Bain [cote INHA : EM CASSATT 1b], Le Thé de l’après-midi : La Visite [cote INHA : EM CASSATT 7], Jeune mère dans un parc devant un bassin : Auprès d’un étang [cote INHA : EM CASSATT 10], Mère et enfant : Robe verte [cote INHA : EM CASSATT 12]. 

Théodore Rousseau. La voix de la forêt

Paris, Petit Palais - musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, du 5 mars au 7 juillet 2024

Le Petit Palais présente une rétrospective de l’œuvre de Théodore Rousseau (1812- 1867). Cette exposition retrace la carrière du chef de file de l’école de Barbizon, qui, une génération avant les impressionnistes, joua un rôle fondamental dans l’affirmation de la nouvelle école française de paysage. Peintures, dessins, esquisses réalisés sur le motif ou en atelier permettent de saisir l’amour de Rousseau pour la nature, lui qui fit de la forêt de Fontainebleau son refuge, et en parcourut les sentiers et les sous-bois, à la recherche de modèles. Le thème de l’arbre, comme symbole de l’incarnation de la vie, est illustré grâce à la présence significative d’un ensemble de « portraits d’arbres ». Le défenseur de la forêt de Fontainebleau, autre facette de la personnalité du peintre, est aussi abordé, dans sa démarche « proto-écologique » propre à préserver la nature des dangers que représentent le tourisme ou l’industrie. La bibliothèque de l’INHA prête à cette occasion deux lettres adressées aux critiques d’art Charles Blanc et Théophile Thoré ; documents issus du fonds de manuscrits de la bibliothèque centrale des musées nationaux.

Le commissariat scientifique est assuré par Servane Dargnies-de Vitry, conservatrice des peintures au musée d’Orsay.

Betancourt, un ingénieur cosmopolite

Madrid, Bibliothèque nationale d’Espagne, du 7 mars au 19 mai 2024

À l’occasion du bicentenaire de la mort d’Agustín de Betancourt (1758-1824), la Bibliothèque nationale d’Espagne organise une exposition pour présenter l’héritage de l’un des principaux ingénieurs du siècle des Lumières en Europe. Ayant commencé sa carrière en Espagne, après des séjours en France et en Angleterre, il passe les dernières années de sa vie en Russie, où il participe à de nombreux chantiers de grande envergure et à la création d’une école d’ingénieurs. L’exposition illustrera ses travaux par un ensemble de plans, dessins, maquettes, peintures et ouvrages.

La bibliothèque de l’INHA prête à cette occasion un ouvrage montrant le rôle important de Betancourt dans les travaux d’échafaudage et de construction de l’immense chantier de la cathédrale de Saint-Pétersbourg, présentés comme de véritables prouesses de l’ingénierie moderne : Auguste Ricard de Montferrand, Église cathédrale de Saint-Isaac : description architecturale, pittoresque et historique de ce monument Saint-Pétersbourg, F. Bellizard et co., 1845 [cote INHA : PL RES 19].

Le commissariat de cette exposition est assuré par Daniel Crespo Delgado, professeur à l’université Complutense de Madrid et chercheur à la Fondation Juanelo Turriano.