Décès de Dominique Malaquais, historienne de l’art et politiste

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Dominique Malaquais (1964-2021) vient de nous quitter.

Historienne de l’art et politiste, elle avait commencé ses recherches par une thèse sur l’architecture du pouvoir en pays bamiléké aux XIXe et XXe siècles (Architecture, pouvoir et dissidence au Cameroun, Karthala, 2002). Enseignante dans de grandes universités américaines, elle était revenue en France comme chargée de recherche au CNRS.
Commissaire d’exposition tout autant que chercheuse, elle développait une approche politique des arts dans tous les sens du terme. S’ancrant dans des recherches au Cameroun, en Afrique du Sud, en RdC ou au Sénégal, elle revenait sans cesse aussi sur le questionnement du passé et de l’histoire par les artistes africains et avait notamment organisé l’intervention d’une douzaine d’entre eux pour interroger, dans les rues et les centres d’art de Paris, le thème de la sixième conférence européenne des études africaines (ECAS) en juillet 2015 : « Mobilisations collectives en Afrique : contestation, résistance, révolte », une manifestation intitulée Africa Acts.
Récemment, elle avait co-dirigé les publications Archive (re)mix : Vues d’Afrique (Presses Universitaires de Rennes, 2015) avec Maëline Le Lay et Nadine Siegert, et Afrique-Asie : arts, espaces et pratiques (Presses Universitaires de Rouen et du Havre, 2016) avec Nicole Khouri. 
En 2020 et 2021, l'équipe de la Cité internationale des arts l'a accueillie pour mener à bien différents programmes, notamment  « Dialogues Afriques »  avec Julie Peghini, Christine Douxami et Sarah Fila-Bakabadio, et plus récemment en septembre,  « Afriques : Utopies performatives » programmé dans le cadre de la Saison Africa 2020 et qui a réuni plus de quarante artistes et intellectuels issus du continent africain. 


Décédée ce 17 octobre, la voix de cette grande dame continuera à résonner sur plusieurs continents.