© INHA / Centre allemand d’histoire de l’art / La Découverte, 2011
307 p., 25 €
ISBN : 9782707169648

À l’époque de la Révolution française, l’image de l’androgyne fleurit dans l’art néoclassique français. À travers ces figures d’adolescents aux lignes féminines, la référence à l’idéal antique – cher à l’historien de l’art Winckelmann –, centré sur le corps et l’érotisme masculins, est reprise et largement sollicitée, non sans mélancolie. Les représentations des hermaphrodites côtoient ainsi de nouvelles entreprises scientifiques et culturelles visant à établir une nette différenciation des sexes.

Interrogeant les mises en scène artistiques de masculinités ambigües, des Lumières à la Restauration, Mechthild Fend rapproche les changements dans la société française liés à l’identité sexuelle des bouleversements politiques et sociaux de l’époque révolutionnaire. Dans le sillage de Michel Foucault, Judith Butler et Thomas Laqueur, cet essai illustré, au croisement de l’histoire de l’art, de la littérature et de l’histoire du corps et de la sexualité, met en lumière la fluidité des définitions du masculin et du féminin caractérisant cette période de transition.

Dans cette perspective, l’androgyne apparaît, notamment à travers les œuvres de David et de Girodet, comme une figure privilégiée, qui reflète et anime ce mouvement, avant qu’un régime normatif d’une binarité rigide ne s’établisse dans les premières décennies du XIXe siècle.

Traduit par Jean Torrent. Préface d’Élisabeth Lebovici.