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Le cercle et l’amibe. Le biomorphisme dans l’art des années 1930.
Biomorphisme : du grec bios, la vie, et morphè, la forme. Si elle identifie d’emblée les deux pôles entre lesquels oscillent les œuvres regroupées sous cette application, cette clarté étymologique rend mal compte d’une histoire et d’une définition flottantes qu’il s’est ici agi de préciser.
En retraçant les migrations du terme biomorphisme et ses implications ; en isolant les caractéristiques formelles de la tendance ; en l’envisageant dans son contexte, en particulier scientifique, dans l’histoire de l’art moderne, mais aussi dans ses prolongements, cette étude, à travers œuvres et textes, entend établir un panorama, le plus large possible, de la notion et de sa diffusion, à tous les champs de la création (peinture, sculpture, photographie, design et architecture), pendant l’entre-deux-guerres : une tendance transcourants repérable par des formes irrégulières aux contours souples et porteuses d’associations physiques autant que psychiques.
Sur cette base, des regroupements s’opèrent qu’interdisent les catégories usuelles et la polarisation du débat d’alors entre abstraction et surréalisme. Le biomorphisme y dessine une voie alternative qui, tout en étant contemporaine de la lecture formaliste de l’art moderne – en particulier par Alfred Barr –, contrebalance sa rigidité sur le mode de l’entre-deux et de l’oscillation entre recherche formelle et analogie créatrice, entre autonomie de l’art et référence au réel. Une telle position s’avère des plus riches à la lumière des propositions des artistes, en particulier américains, des années 1940 ; elle permet également de jeter un autre éclairage sur les années 1930 et de donner toute son ampleur à cette période communément dite de transition.
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