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an inadequate history of conceptual art
an inadequate historie of art est la seconde installation d’art contemporain présentée à L’INHA, après la Martha Rosler Library. Elle s’inscrit de manière très singulière dans la réflexion sur l’historiographie de l’art contemporain que mène l’institut dans le cadre de ses programmes d’archives d’artistes et d’archives orales qui sont menés au sein des domaines Histoire de l’art contemporain des XXe et XXIe siècles et Pratiques de l’histoire de l’art.
En 1998, Silvia Kolbowski a écrit à soixante artistes, leur demandant de participer à un projet inspiré par le regain d’intérêt pour l’art conceptuel. Quarante d’entre eux ont accepté de relever le défi de la proposition suivante : « Décrivez brièvement une œuvre d’art conceptuel, réalisée entre 1965 et 1975, dont vous n’êtes pas l’auteur mais dont vous avez personnellement fait l’expérience ou avez été témoin à l’époque ». La consigne était de ne nommer ni les œuvres « décrites » ni leurs auteurs, et surtout de ne faire aucune recherche sur ces œuvres. De même les vingt-deux locuteurs finalement retenus restèrent sans être nommés dans la présentation de l’enregistrement audio et vidéo de leurs témoignages. Afin de renforcer encore leur anonymat, Silvia Kolbowski procéda par disjonction dans la disposition de son installation : seules les mains des artistes interrogés restent visibles à l’image, et leur voix enregistrée est diffusée en un lieu où le film est hors du champ de vision du spectateur de sorte que celui-ci ne peut faire le lien entre la parole et l’image. Ainsi les phénomènes de déplacements (confusion de dates et d’œuvres), de condensation (associations de plusieurs œuvres entre elles), qu’a pu noter Silvia Kolbowski dans la parole uniquement fondée sur la mémoire des artistes interrogés agissent-ils, eux aussi, sur le spectateur.
Afin de traduire en livre ce dispositif mis en place par Silvia Kolbowski, les images des mains de chaque artiste ont été reproduites séparément de la transcription de leur parole. Quant à la transcription en langue originale et dans leur traduction en français, elle fut faite le plus fidèlement possible jusqu’à respecter leur oralité : les hésitations, les blancs, les bégaiements, les répétitions, le rythme, la respiration de chacun des locuteurs. La présentation l’œuvre est précédée d’une interview de Silvia Kolbowski, qui situe dans le contexte de l’histoire de l’art contemporain, de ses archives, de sa mémoire et de son écriture le geste profondément artiste mais aussi heuristique de Silvia Kolbowski.
L’INHA a présenté pour la première fois à Paris l’installation vidéographique de l’artiste américaine Silvia Kolbowski : an inadequate history of conceptual art. Cette exposition, qui s’est tenue du 15 avril au 2 juillet 2016, a permis de mettre en lumière l’importante réflexion formulée par les artistes et la production artistique contemporaine autour de l’archive, de la mémoire, de l’histoire orale et de la formation de l’histoire du point de vue des acteurs initiaux.
Commissariat
- Johanne Lamoureux (INHA, Directrice du département des Études et de la Recherche)
http://www.silviakolbowski.com/
Pour aller plus loin Communiqué de presse – an inadequate history of conceptual art de Silvia Kolbowski
Pour aller plus loin Dossier de presse – an inadequate history of conceptual art de Silvia Kolbowski