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MONTALEMBERT, Charles Forbes (comte de)
Mis à jour le 8 septembre 2010(15 avril 1810, Londres – 13 mars 1870, Paris)
Auteur(s) de la notice :
SAINT-MARTIN Isabelle
Profession ou activité principale
Homme politique, pair de France
Autres activités
Historien et historien de l’art, journaliste
Sujets d’étude
Art chrétien, primitifs italiens, patrimoine architectural (roman et gothique), monachisme
Carrière
1810 : naissance à Londres d’un père ayant émigré en 1792 et d’une mère de vieille famille écossaise (convertie au catholicisme en 1822)
1819 : décès de son grand-père James Forbes ; quitte l’Angleterre, rejoint ses parents à Stuttgart en Allemagne, puis en France
1824 : première rencontre avec Rio, son précepteur pendant quelques mois
1826-1827 : rhétorique et philosophie au collège Sainte-Barbe à Paris
1828 : séjour à Stockholm, où son père est nommé ministre
1829 : mort de sa sœur Élise
1831 : participe à L’Avenir ; entre à la Chambre des pairs, en raison de son âge, il ne siégera qu’en 1835 ; procès pour avoir ouvert une école libre ; voyage à Rome avec Henri Lacordaire et Félicité de Lamennais, les « pèlerins de la liberté »
1832 : voyage à Rome et Munich ; encyclique Mirari vos (condamnation des idées libérales de L’Avenir
1833 : préface de l’ouvrage Les Pèlerins polonais d’Adam Mickiewicz, blâmé par le Saint-Siège ; publication Du vandalisme dans l’art, lettre à M. Victor Hugo
1836 : Histoire de sainte Élisabeth de Hongrie ; mariage avec Anne de Mérode, fille de Félix de Mérode, grande figure du parti catholique belge
1843 : Du devoir des catholiques dans la liberté d’enseignement
1844-1846 : lutte contre le monopole universitaire ; organisation du parti catholique
1848 : élu député du département du Doubs
1850 : loi Falloux sur la liberté de l’enseignement
1851 : élu à l’Académie française ; soutien le plébiscite de Louis Napoléon
1852-1856 : rupture avec le Prince président ; publie Les Intérêts catholiques au XIXe siècle
1858 : procès intenté par le gouvernement pour un article du Correspondant, hostile à la politique impériale
1860-1865 : voyages en Allemagne, Hongrie, Pologne, Écosse, Espagne
1860 : Les Moines d’Occident, 2 vol. (trois autres avant 1868, les deux derniers posthumes)
1861 : mort de Lacordaire ; publication de Le Père Lacordaire
1863 : congrès de Malines ; Charles de Montalembert fait l’éloge de la liberté de conscience ; blâme de Rome
1868 : préparation du concile de Vatican, Montalembert hostile à l’infaillibilité pontificale
1870 : mort à Paris
Étude critique
Pour l’histoire de l’art, le nom de Charles Forbes, comte de Montalembert demeure indissociable de celui de son mentor et ami, Alexis-François Rio, tant tous deux furent unis dans la défense de l’art chrétien. Cependant la part de cet engagement dans la carrière des deux hommes est fort distincte : si elle fut majeure pour Rio, l’abondante bibliographie consacrée à Montalembert montre que l’homme politique, au regard de l’histoire, a pris le pas sur le jeune romantique enflammé contre les vandales, et nombre de ses notices biographiques négligent cet aspect de sa brillante carrière. Ses diverses activités ont en outre contribué à lier la mobilisation en faveur de l’art chrétien à un choix de société et à une vision catholique du monde qualifiée d’« ultramontaine » ou intransigeante. Or, la figure de Montalembert invite à nuancer tant une conception trop unilatérale de ce catholicisme, plus divers qu’il n’y parait, que les corrélations trop étroites entre esthétique et politique. Sur ce point, les options ont souvent divergé entre Rio, le jeune chouan, demeuré légitimiste dans l’âme, et le fils d’un noble émigré, né à Londres, qui fut toute sa vie farouchement attaché au libéralisme et dont l’éducation anglaise a pu favoriser l’intérêt pour une monarchie constitutionnelle. Plus tard, lorsque Montalembert entre en opposition avec le Second Empire, il est fort peiné de voir, en 1853, son fidèle ami accepter des missions diplomatiques et les positions autoritaires de Napoléon III. Peu après, il rompt avec ses anciennes relations de L’Univers et le militantisme de Louis Veuillot. Les catholiques libéraux, dont Montalembert fut un temps le chef de file, concilient, en effet, leur attachement sans faille à l’Église avec la volonté de faire tourner à son profit les acquis du monde moderne et le principe des libertés gagné en 1789. C’est à ce titre que Montalembert bataille pour la liberté de l’enseignement qui fut l’un de ses grands combats, mais aussi, au nom des libertés essentielles, contre l’esclavage dans les colonies, le travail des enfants, et pour la liberté des peuples, se passionnant pour la cause de l’Irlande, de la Belgique ou de la Pologne « crucifiée » qui lui est chère au point d’encourir, en 1833, un blâme du pape. Ce n’est pas, en effet, un des moindres paradoxes de ce catholique « ultramontain » que d’avoir à plusieurs reprises suscité la réprobation de la papauté. S’il s’est soumis après la condamnation de L’Avenir et de Lamennais, il n’hésite pas à la fin de sa vie à réclamer encore la liberté de conscience et celle de l’« Église libre dans l’État libre » (discours du Congrès de Malines en 1863 dont la teneur est condamnée par l’encyclique Quanta Cura et le Syllabus), puis à redouter comme une erreur fatale pour l’Église la proclamation du dogme de l’infaillibilité pontificale.
Loin d’être mineure au regard de tels enjeux, la réflexion sur l’art chrétien tient une grande place dans sa formation intellectuelle et dans la rénovation de la société qu’il appelle de ses vœux. Cet intérêt pour l’esthétique distingue sa démarche de celles de ses compagnons, Lacordaire et Lamennais, lors du voyage à Rome des « trois pèlerins de la liberté » partis, en 1832, défendre le journal L’Avenir. Le jeune Montalembert y découvre les catacombes et les églises médiévales et rejoint Rio, avec qui il gagne Munich. Complétant les voyages de jeunesse qui lui ont forgé une éducation européenne, ce parcours ancre ses réflexions sur l’art sur des impressions directes dont témoigne l’évocation souvent passionnée de ses visites dans les églises et musées et de ses rencontres avec les artistes et les penseurs du monde germanique (Friedrich Schelling, Franz von Baader, Joseph von Görres). Pour préciser le contexte des premiers écrits, il faut encore relever, outre ses échanges avec Rio, rencontré dès 1824 lorsqu’il fut quelques mois son précepteur, et bien que celui-ci note : « malgré l’attrait que ma conversation semblait avoir pour lui, je ne puis pas me flatter d’avoir influé sérieusement sur ses idées qui étaient dès lors très arrêtées » (Épilogue à l’art chrétien, I, p. 328-329), la vive impression laissée par une conversation avec Victor Hugo en 1830. Alors que ce dernier achève Notre-Dame de Paris, « il s’est mis à nous parler d’architecture. Il a été admirable et quant à moi il m’a ouvert une carrière qui m’était inconnue » (Journal intime, 16 juillet 1830). La publication de Du vandalisme en art est présentée comme une « lettre à M. Victor Hugo », auteur l’année précédente de Guerre aux démolisseurs. Publié dans la Revue des deux mondes (1er mars 1833), repris avec ses autres écrits sur l’art religieux sous le titre Du vandalisme et du catholicisme en art (1839), puis inséré en 1856 dans la réédition du Dictionnaire de l’abbé Jouve et enfin republié dans les Œuvres complètes (t. VI, 1861), ce premier pamphlet contient en germe les principaux thèmes d’une vision chrétienne de l’art. S’il salue Victor Hugo, Montalembert n’entend pas dénoncer seulement une indifférence coupable aux vestiges du passé mais encore un « sacrilège » (t. VI, p. 8) à l’égard ces églises où « nous allons adorer et prier là où vous n’allez que rêver et admirer » (t. VI, p. 76) et voit dans l’art du Moyen Âge un art « avant tout catholique » livré aux vandales ; la Restauration n’ayant fait, selon lui, qu’accentuer les désastres de la Révolution et de l’Empire.
Plaçant à égalité, pour leurs conséquences néfastes, les deux espèces de vandalisme moderne, celui des destructeurs et celui des restaurateurs, il n’épargne ni l’État ni le clergé ou les conseils de fabrique, « l’émeute, elle, ayant l’avantage de ne rien restaurer » (t. VI, p. 18). Ce tableau à charge est à comparer avec l’intérêt d’autres nations pour le patrimoine médiéval, telles l’Angleterre et l’Allemagne, où il se souvient de Sulpiz Boisserée. Derrière la dénonciation des restaurations malheureuses (Saint-Denis), des destructions (Saint-Bertin à Saint-Omer), ou des badigeons qu’un clergé ignorant fait appliquer pour blanchir les édifices gothiques, se profile un idéal de l’art religieux appelé à retrouver les formes issues des âges de la foi et à fuir le modèle des temples païens. Ses objections les plus vives portent sur la « masse informe » de l’église de La Madeleine ou l’« indécente coquetterie de Notre-Dame-de-Lorette », opposées à la noble simplicité du gothique, véritable église du peuple, loin des dorures et éclats dignes d’un théâtre ou d’un palais, incompatibles avec l’authentique prière des fidèles. Se trouvent alors posés les points essentiels de ses discours et écrits sur l’art et l’histoire : une critique virulente de la décadence d’un art catholique gagné par le paganisme, une réhabilitation du Moyen Âge comme modèle de société chrétienne, à l’instar de Novalis, auquel il consacre un article en 1831 (Œuvres, t. IV, p. 387-403).
Dès 1837, il affirme qu’« il n’y a pas d’art religieux en France, ce qui en porte le nom n’est qu’une parodie dérisoire », déplorant tout à la fois le style des tableaux exposés au Salon et la pratique des envois de l’État qui déshonorent les murs des églises (De l’état actuel de l’art religieux en France, Œuvres complètes, t. VI, p. 165). Ses attaques ciblent l’envahissement de la matière et de la chair, les formes triviales ou trop sensuelles qui s’opposent à la nature véritable de l’art chrétien car « le catholicisme n’a rien d’humanitaire, il n’est que divin » (t. VI, p. 167). Le contraste entre une Vierge d’Edmé Bouchardon et celle d’Édouard von Steinle, disciple de Friedrich Overbeck, illustre cet art chaste et pur animé par l’élan de la foi qui seul lui paraît digne du christianisme. Il le retrouve chez quelques peintres contemporains, tels André-Jacques-Victor Orsel, Émile Signol, Adolphe-Henri Périn, Adolphe Roger, ces Lyonnais dont l’intervention sauve en partie le décor de Notre-Dame-de-Lorette, mais par-dessus tout chez Overbeck, modèle de l’artiste pieux, dont la rencontre à Rome l’a tant marqué.
C’est de cette nouvelle école allemande, qu’il a admirée à Rome, Munich et Lübeck, que peut venir le renouveau de l’art chrétien parce qu’elle puise aux sources de la foi l’inspiration de l’artiste. Or juger de la qualité ineffable des œuvres, et reconnaître la valeur de l’art religieux, suppose d’autres critères que ceux qui valent pour l’art profane, estime-t-il, à l’instar de Rio. Aussi est-il, en France, un des premiers à apprécier la révolution esthétique à laquelle appelle De la poésie chrétienne dans son principe… (1836). Bien que les primitifs italiens n’aient pas été totalement ignorés, comme en témoignent les œuvres de Jean-Baptiste Louis Georges Séroux d’Agincourt, les critères de jugements esthétiques posés par Rio lui semblent bouleverser la hiérarchie commune des appréciations (Le Pérugin, Andrea Orcagna, Vittore Carpaccio… préférés aux errements d’un Michel-Ange ou d’un Titien…). Pour en diffuser les thèses, il en donne un compte rendu passionné dans L’Université catholique (« De la peinture chrétienne », 1837) ne négligeant pas toutefois la critique. Moins sensible que l’auteur à l’art des catacombes et au byzantin, il estime Giotto bien supérieur à Cimabue, déplore une injustice à l’égard de l’école siennoise et se montre plus réservé sur la peinture vénitienne, dont une partie a été gagnée également par le néo-paganisme que les Médicis ont propagé à la Renaissance, aussi se passionne-t-il pour la révolte de Savonarole. Mais il partage à l’essentiel des arguments sur la supériorité d’une école mystique et, quelle qu’ait été sa première admiration pour Raphaël, il s’accorde à y voir l’apogée mais aussi le début de la décadence d’un art qui, après la Dispute du saint sacrement, s’éloigne par trop de la pureté de foi d’un Fra Angelico, modèle à proposer aux peintres de la nouvelle école.
Ce compte rendu est bientôt suivi d’un tableau chronologique des écoles de peinture italiennes, afin d’offrir un guide de lecture qui en facilite l’usage. L’ambition de Montalembert n’est en effet pas tant de discuter de la théorie de l’ouvrage, qu’il juge d’emblée supérieur à celui de Karl Friedrich von Rumohr, que d’appeler à une modification des jugements de goûts et des pratiques artistiques. Aussi ne cesse-t-il, au fil des années, d’inciter son ami, d’abord découragé par l’indifférence française à l’égard de son livre, mieux reçu en Allemagne et en Italie, à poursuivre la rédaction de son grand œuvre. Dans le même esprit, joignant écriture et engagement dans l’action, il plaide pour la réhabilitation du Moyen Âge, alors injustement décrié, et tente de reconstituer à travers l’Histoire de sainte Élisabeth de Hongrie (1836) l’atmosphère de la piété de l’époque. L’ouvrage connaît un succès des plus vifs (multiples éditions et traductions tout au long du siècle) et l’auteur s’enorgueillit de recevoir un dessin d’Overbeck pour sa collection de Monumens de l’histoire de sainte Élisabeth (1840).
Cette hagiographie prélude à une plus vaste entreprise, l’histoire des Moines d’Occident depuis saint Benoît jusqu’à saint Bernard, occasion de peindre un âge d’or du christianisme, la fin du XIIe et le XIIIe siècle, notamment, vus dans un esprit mennaisien, comme un espace de liberté régulée, avec un équilibre de la hiérarchie des pouvoirs, dans lequel la papauté médiévale protège les peuples contre les excès des rois et garantit les libertés publiques. Chevalerie, franchises locales et corporations modèlent un ordre social-chrétien réalisant l’adéquation parfaite du beau et du vrai. Illustration de cet accord, les « services rendus à l’art par les moines » (chap. V, Livre XVIII), les dominicains tout particulièrement, ont permis l’éclosion d’un art spécifiquement chrétien. S’il donne les premiers linéaments de cette réflexion dans les Annales archéologiques dès 1847, l’ouvrage l’occupe jusqu’à ses derniers jours (les premiers tomes paraissent en 1860, les derniers seront posthumes). La critique en estime les qualités littéraires et lui assure le succès mais, en 1867 déjà, la Revue des questions historiques déplore la trop faible distinction entre la part légendaire et les faits avérés. Son apologie de l’idéal monastique se traduit aussi dans le siècle, proche de longue date de Lacordaire, rénovateur des dominicains, il est également en relation avec les jésuites et surtout soutient un temps l’œuvre de Dom Guéranger dans le rétablissement des bénédictins et le retour à une liturgie romaine. Ces différents engagements lui valent d’être caricaturé par Honoré Daumier (voir par exemple Capucinade. La pauvreté contente, lithographie de 1851).
Montalembert, en effet, ne se contente pas d’œuvrer pour le Moyen Âge par la plume : il poursuit son action en faveur de la protection des édifices au Comité historique des arts et monuments, où il est appelé par Narcisse-Achille de Salvandy en 1838, puis à la Commission des monuments historiques (il est exclu du premier par Hippolyte Fortoul en 1852 et du second, par décret impérial, en 1860). Il appuie en outre financièrement les Annales archéologiques d’Adolphe-Napoléon Didron et continue par ses discours à la Chambre des pairs sa lutte contre le vandalisme. Après s’être passionné très tôt pour Saint-Sernin de Toulouse, il appelle à sauver Vézelay et s’engage dans le débat sur la restauration de Notre-Dame de Paris (1845). Plus encore, ses liens avec l’abbé Fournier et l’architecte Lassus lors de l’édification de Saint-Nicolas de Nantes vont contribuer à la réflexion sur le néo-gothique et marquer, au-delà de la problématique de la restauration, l’intérêt pour ce style comme forme idéale de l’art chrétien, par sa noble simplicité, son économie exempte de luxe tapageur et sa parfaite adéquation au culte.
Au Congrès archéologique de France, à Troyes, en 1853, jetant un regard sur les progrès accomplis, Montalembert rend hommage à Arcisse de Caumont puis à François Guizot, Ludovic Vitet et Mérimée, enfin à Didron et Rio, dont l’apport lui paraît toujours décisif. Il se réjouit de voir « une nouvelle renaissance qui s’opère sous nos yeux, renaissance qui est la contrepartie de celle du XVe et du XVIe siècles » (Du vandalisme et du catholicisme en art, avant-propos à l’éd. de 1856). Homme d’action et d’initiatives, il estime à cette aune l’efficacité de ses écrits. Ses jugements artistiques privilégiant le sentiment religieux relèvent d’un vocabulaire plus affectif qu’analytique et sont trop empreints d’apologétique pour que la critique de son temps ne le lui ait pas reproché. Lui-même note plus tard que des nuances sont possibles. Mais son ambition était d’un autre ordre : « Découvrir […] une autre beauté que la beauté matérialiste et l’art païen du siècle de Louis XIV et de l’Empire. […] cette découverte n’a guère été faite que par les gens de lettres ou les voyageurs. La faire passer dans la vie pratique, la faire reconnaître par les artistes […], la faire comprendre par ceux qui commandent ou qui jugent les œuvres dites d’art religieux, voilà le difficile… » (Œuvres, t. VI, p. 165). Alors que François-René de Chateaubriand pouvait célébrer le « génie du christianisme » en prenant en art des exemples des plus divers, Montalembert a contribué à défendre une esthétique chrétienne spécifique, dont les principes furent repris dans maints ouvrages de vulgarisation d’archéologie et d’art sacré diffusés durant des décennies dans les séminaires. Si le thème de la décadence de l’art religieux après Raphaël devint ainsi une sorte de vulgate, cela ne doit pas faire oublier la diversité tant des réalisations artistiques que des positions catholiques, qui ne furent jamais toutes unifiées derrière cette seule option. Aussi dès la fin du siècle, la Société de Saint-Jean pour l’encouragement de l’art chrétien, héritière de la confrérie fondée par Lacordaire et proche à l’origine des thèses de Montalembert et Rio, donnera des critiques élogieuses d’œuvres naturalistes ou orientalistes.
Isabelle Saint-Martin, École pratique des hautes études
Principales publications
Ouvrages et catalogues d’expositions
- Mickiewicz Adam. – « Préface ». In Livre des pèlerins polonais, trad. du polonais par le comte de Montalembert, suivi d’un Hymne à la Pologne, par Félicité de La Mennais. Paris : Eugène Renduel, 1833, LXXV-176 p.
- Monumens de l’histoire de sainte Élisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe. Paris : A. Boblet, 1840 [le frontispice porte la date de « 1838 »].
- Histoire de sainte Élisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe (1207-1231). Paris : Debécourt, 1836, CXXXVI- 450 p. pl. ; puis Abrégé de l’Histoire de sainte Élisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe (1207-1231). Paris : Debécourt, 1841, 316 p.
- Du vandalisme et du catholicisme dans l’art (fragmens). Paris : Debécourt, 1839, VIII-268 p. ; republié in Jouve Esprit-Gustave (abbé), Dictionnaire d’esthétique chrétienne, ou Théorie du beau dans l’art chrétien, l’architecture, la musique, la peinture et leurs dérivés. Grenoble : Jacques Paul Migne, 1856, col. 1006-1228.
- Des intérêts catholiques au XIXe siècle. Paris : J. Lecoffre, 1852.
- Œuvres (1860-1868). I–III. Discours (1837-1852) ; IV-V. Œuvres polémiques et diverses (1860) ; VI. Mélanges d’art et de littérature (1861) ; VII-VIII. Histoire de sainte Élisabeth de Hongrie (1861) ; IX. Œuvres polémiques et diverses. Écrits postérieurs à 1861 (1868). Paris : J. Lecoffre, 1860-1868.
- Les Moines d’Occident depuis saint Benoît jusqu’à saint Bernard. I et II. 1860 ; III–IV–V. Conversion de l’Angleterre par les moines, 1868 ; VI et VII. 1877 posthumes. Paris : J. Lecoffre, 1860-1877.
- L’Église libre dans l’État libre [discours prononcés au Congrès catholique de Malines]. Paris : C. Douniol et Didier, 1863 ; rééd. préface de René Rémond, introd. de Louis Le Guillou. Dijon : L’Échelle de Jacob, 2006.
Articles
Les principaux articles et discours sur l’art de Montalembert ont été republiés par ses soins dans ses Œuvres, t. VI. Mélanges d’art et de littérature.
- I. « Du vandalisme en France. Lettre à M. Victor Hugo », p. 7-77 (Revue des deux mondes, 1er mars 1833).
- II. « De la peinture chrétienne en Italie, à l’occasion du livre de M. Rio (1837) », p. 78-143 (L’Université catholique, recueil religieux, philosophique, scientifique et littéraire, 1837, n°4, p. 123-152).
- III. « Tableau chronologique des écoles catholiques de peinture en Italie », p. 144-162.
- IV. « De l’état actuel de l’art religieux en France (1837) », p. 163-209. Revue des deux mondes, 1er décembre 1837, p. 592-616, et repris en introduction de la collection des Monuments de l’histoire de sainte Élisabeth, publiés par A. Boblet, 1838-1839.
- V. « De l’attitude actuelle du vandalisme en France (1838) », p. 210-249 (Revue des deux mondes, 15 novembre 1838).
- VI. « Le Conseil général de la Haute-Saône et les Ruines de Cherlieu (1841) », p. 250-255 (lettre à M. le directeur de la Revue d’architecture, octobre 1841).
- VII. « Chambre des pairs de France. Expropriation des monuments historiques (séance du 12 mai 1840) », p. 256-258.
- VIII. « Chambre des pairs. Constructions officielles (séance du 1er juin 1840) », p. 259-262.
- IX. « Chambre des pairs. Observations sur les édifices religieux (séance du 10 février 1842) », p. 263-265 (projet de loi ayant pour objet de céder l’église de la Madeleine à la Ville de Paris).
- IX. « Chambre des pairs (décoration du Palais de la Chambre des pairs, séance du 7 juin 1842) », p. 266-272, extrait du Moniteur, 8 juin 1842.
- X. « Rapport fait à la Chambre des pairs sur la restauration de la cathédrale de Paris (séance du 11 juillet 1845) », p. 272-287, extrait du Moniteur, 12 juillet 1845.
- XII. « Chambre des pairs. Discours sur le vandalisme dans les travaux d’art (séance du 26 juillet 1847) », p. 288-319, extrait du Moniteur, 27 juillet 1847.
- XIII. « Congrès archéologique de France tenu à Trois. Discours de clôture (14 juin 1853) », p. 320-327, extrait de l’Annuaire de l’Institut des provinces.
- XIV. « Notice sur le bienheureux frère Angélique de Fiesole », p. 328-337. Extraite de la seconde livraison des Monumens de l’histoire de sainte Élisabeth, publiés par A. Boblet, 1838-1839.
- XV. « De l’ancienne école de Ferrare, par M. Laderchi (1838) », p. 338-340.
- XVI. « L’Art et les Moines (1847) », p. 341-365, Fragments historique inséré en mars 1847 dans les Annales archéologiques, dirigées par M. Didron.
- XVII. « A letter adressed to a reverent member of the Camden society on the architectural, artistical, and archeological movements of the puseyites, 1844 (Funchal, Madère) », p. 366-384.
Bibliographie critique sélective
- Sainte-Beuve Charles-Augustin. – Portraits contemporains. II. Histoire de sainte Élisabeth par M. de Montalembert, 15 janvier 1837.
- Sainte-Beuve Charles-Augustin. – Causeries du lundi ; t. I. (lundi 5 novembre 1849), M. de Montalembert orateur ; rééd. in Allen Maurice, éd., Les Grands Écrivains français. XIXe siècle. Étude des lundis et des portraits classés selon un ordre nouveau et annotés par Maurice Allen. III. Philosophes et essayistes. Paris : Librairie Garnier Frères, 1926 [Montalembert voir p. 72-103, éd. 1930].
- Bazelaire Édouard (de). – « Du vandalisme et du catholicisme dans l’art ». L’Artiste, 1839, p. 280-282.
- Guizot François. – Discours en réponse au discours prononcé par M. le comte de Montalembert pour sa réception à l’Académie française, le 5 février 1852. Paris : Didier, 1852, 20 p.
- Gautier Léon. – « Les Moines d’occident ». La Revue des questions historiques, 1867, t. III, p. 548-556 ; 1870, t. VIII, p. 564.
- Rio Alexis-François. – Épilogue à l’art chrétien. Fribourg-en-Brisgau : Herder, 1870 ; Paris : Hachette, 1872, 2 vol.
- Cornudet Léon. – Le Comte de Montalembert. Lettres à un ami de collège, 1827-1830. Paris : J. Lecoffre, 1873, XXIII-297 p.
- Foisset Théophile. – Le Comte de Montalembert. Paris : Lecoffre, 1877 [voir chap. « Archéologie-histoire de Sainte Élisabeth », p. 106-170].
- Comte de Montalembert et Léon Cornudet. Lettres à un ami de collège, 1827-1830. Nouv. éd. augm. des réponses de Léon Cornudet, avec avant-propos et épilogue de Michel Cornudet. Paris : V. Lecoffre, 1884, XIV-469 p.
- Lecanuet (R.P. Édouard). – Montalembert. Paris : Poussielgue, 1895-1902, 3 vol. [voir chap. V. « Nouvelles Croisades contre les vandales pour l’art chrétien », p. 97-114].
- Meaux Camille (de). – Montalembert. Paris : Calmann-Lévy, 1897, III-311 p.
- Texier Hubert. – Correspondance de Montalembert et de l’abbé Texier. Paris : Firmin-Didot, 1899, XI-387 p.
- Correspondance de Montalembert et de Léon Cornudet, 1831-1872 [faisant suite aux Lettres à un ami de collège], avant-propos de Léon Cornudet son petit-fils. Paris : Champion, 1905, 358 p.
- Lefébure Léon. – Portraits de croyants au XIXe siècle. Paris : Plon-Nourrit et Cie, 1905, VIII-350 p.
- Bonnefon Paul, éd. – « Didron, lettres inédites à l’archéologue Didron (1839-1850) ». La Revue bleue, 1911, t. II, p. 449, 485, 516.
- Lallemand Pauline (de). – Montalembert et ses relations littéraires avec l’étranger jusqu’en 1840. Paris : Champion, 1927.
- Lallemand Pauline (de). – Montalembert et ses amis dans le romantisme (1830-1840). Paris : Champion, (1927) [voir chap. « Montalembert et Rio », p. 236-272].
- Goyau Georges et Lallemand Pauline (de), éd. – Lettres de Montalembert à Lamennais, soixante-quatre lettres. Paris : Desclée de Brouwer et Cie, 1932, XXVII-321 p.
- Bow Mary-Camille (Sister). – François Rio : sa place dans le renouveau catholique en Europe (1797-1874). Paris : Boivin et Cie, 1938, II-309 p.
- Trannoy André. – Le Romantisme politique de Montalembert avant 1848. Paris : Bloud et Gay, 1942, 624 p.
- Carré Jean-Marie. – « Michelet et Montalembert d’après leur correspondance inédite ». Revue des deux mondes, 1er novembre 1942.
- Derré Jean-René. – Lamenais, ses amis et le mouvement des idées à l’époque romantique (1824-1834). Paris : Klincksieck, 1962 [voir chap. « La Redécouverte de l’art et du passé chrétien », p. 615-678].
- Réau Louis. – Histoire du vandalisme. Les monuments détruits de l’art français. Paris : Hachette, 1959, 2 vol., 416 et 324 p.
- Foucart Bruno et Noël-Bouton Véronique. – « Saint-Nicolas de Nantes, bataille et triomphe du néo-gothique ». Congrès archéologique de France, 1968, p. 137-181.
- Montalembert Charles (de). – Catholicisme et Liberté : correspondance inédite avec le P. Lacordaire, Mgr de Mérode et A. de Falloux : 1852-1870. Gadille Jacques, dir., annotations et commentaires par Baron Pierre, Latreille André et Rancœur René. Paris : Éd. du Cerf, 1970, 448 p.
- Lamennais Félicité (de). – Correspondance générale, texte établi et annoté par Le Guillou Louis. Paris : Armand Colin, 1971-1981, 9 vol.
- Foucart Bruno. – « Un débat exemplaire : la reconstruction des jubés au XIXe siècle ». Revue de l’art, 1974, n° 24, p. 59-71.
- Dorra Henri. – « Montalembert, Orsel, les nazaréens et “l’art abstrait” ». Gazette des Beaux-Arts, 1975, p. 137-146.
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Sources identifiées
Dijon, archives départementales de la Côte-d’Or
Le fonds Varia a été microfilmé et est consultable, sur autorisation, aux archives départementales de la Côte-d’Or, principalement sous les cotes : 1 MI 791 R1 à R 59 ; 1 MI 108, R1 à R 14, l’inventaire est en cours
La Roche-en-Brenil, archives privées Montalembert, château de La Roche-en-Brenil (Côte-d’Or)
- 10 séries
- I. Papiers précieux (relations avec le pape, le roi, les puissances étrangères)
- II. Personalia (journal de 1822 à sa mort, et correspondance avec sa famille)
- III. Manuscrits
- IV. Bases et projets de travaux, analyses d’ouvrages lus entre 1823 et 1831 (n° 169-181) ; Les études catholiques (n° 190) de nombreux dossiers sur l’Église et la Liberté
- V. Correspondance reçue par Montalembert
- VI. Une centaine de correspondances avec les amis de jeunesse et mennaisiens dont : Rio, n° 405, Guéranger, n° 432 ; Ozanam, n° 464
- VII. Correspondance concernant les événements contemporains (politiques, fondation de Solesmes, etc.)
- VIII – IX. Papiers de famille et affaires
- X. Varia
Paris, Archives nationales
Pour les activités politiques de Montalembert, voir également les sources d’archives indiquées par A. Trannoy aux Archives nationales (F 18 318, dossier L’Avenir) et aux archives vaticanes (dossier Lamennais)