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Trois détourages de socles de bronzes d’Antoine-Louis Barye, [1902-1930]
Tous les jours 20 ans !
Pour les 20 ans de la création de l’INHA, les agents et agentes de l’institut ont sélectionné des documents entrés dans les collections de la bibliothèque ces vingt dernières années et vers lesquels leur cœur les portait. Patrimoniaux ou plus courants, ces documents seront exposés au centre de la salle Labrouste tout au long du mois de janvier 2022, à raison d’un par jour, accompagné d’un texte écrit par la personne qui l’a choisi. Ces présentations reflètent les rapports personnels que nous entretenons toutes et tous à l’art, à son histoire et ses sources, au-delà de la dimension scientifique. Vous retrouverez également ces textes au fil des jours sur le blog de la bibliothèque.
Galeries Georges Petit
Trois détourages de socles de bronzes d’Antoine-Louis Barye : Sanglier blessé, Taureau terrassé par un ours, sans titre, [1902-1930]
Crayon sur papier
INHA, Archives 166/5/1/2
Achat à la galerie Descours (Lyon), 1er octobre 2018, grâce au soutien de la Société des amis de la bibliothèque d’Art et d’archéologie (SABAA), avec un ensemble de papiers concernant le sculpteur
Trois tracés au crayon dessinant des formes oblongues sur papier filigrané.
Trois tracés que j’imagine comme autant de tentatives pour réussir la forme parfaite.
Le premier est chaotique comme si le dessinateur, perturbé dans son geste par son voisin poussant son coude par facétie, l’empêchait de réussir.
Le deuxième est hésitant, appliqué aussi, il participe de cette histoire de formes qui racontent quelque chose, mais quoi ?
Le troisième est abouti, achevé. Il n’a pas de titre, ça lui va bien.
Sur le premier est inscrit « Sanglier blessé », sur le deuxième « Taureau terrassé par un ours », sur l’autre, on l’a dit, rien n’est mentionné.
Où un taureau et un ours auraient-ils pu se rencontrer ?
Les titres ne correspondent pas à ce que l’on voit mais désignent les scènes animalières sculptées qui reposent sur les socles dont les dessins évoqués sont les contours.
Ces formes expriment le vide, l’absence d’objet. En même temps elles étouffent, écrasées par le poids du bronze.
Les titres évoquent des scènes frontales tandis que les empreintes des socles obligent à un tout autre point de vue. Les scènes sanglantes invisibilisées se voient du dessus.
Mais alors, qu’est-ce que je vois ?
Et où un taureau et un ours auraient-ils pu se rencontrer ?
Marie-Laure Moreau, service de la Communication