Les magasiniers pourraient vous parler longuement des fameux « refoulements » (mouvements de collections) dont les magasins sont régulièrement le théâtre. Si certains déplacements ne concernent que quelques dizaines de centimètres d’ouvrages, c’est parfois jusqu’à plusieurs centaines de mètres linéaires qui doivent être déplacés. Les plus grands mouvements sont ceux qui voient le départ d’une partie de nos collections au CTLes (Centre technique du livre de l’enseignement supérieur, situé à Bussy-Saint-Georges en Seine-et-Marne). En 2013, 300 mètres de collections ont ainsi été emmenés pour y être conservés. Ce déplacement quasi-annuel est rendu nécessaire par la saturation de nos espaces de stockage du fait des nouvelles acquisitions constantes (monographies et périodiques).

Pour les magasiniers, ces délocalisations ne sont évidemment pas sans poser un certain nombre de problèmes techniques. Les collections enlevées étant souvent disséminées à travers l’ensemble des magasins, les centaines de mètres linéaires libérés ne sont pas pour autant fonctionnels immédiatement. Un travail de réflexion est alors mené conjointement par les responsables des magasins et le chef de service pour décider d’une nouvelle implantation cohérente des collections.

Les refoulements peuvent alors commencer ! Avant le déplacement proprement dit des ouvrages, il faut tout d’abord préparer les armoires, c’est-à-dire tabletter en fonction du format des ouvrages à stocker (in-folio, in-quarto, in-octavo). Dans la mesure du possible, ces mouvements de grande ampleur sont programmés en période creuse de fréquentation, pour ne pas affecter les conditions de communication des ouvrages. Par ailleurs, la tâche des magasiniers est compliquée par trois facteurs :

  • la topographie des lieux (couloirs étroits, ascenseur irrégulier) ;
  • le format des ouvrages : les livres en histoire de l’art sont principalement publiés dans des formats in-quarto et in-folio, peu aisés à manipuler ;
  • le nombre important d’ouvrages à déplacer et à ranger en veillant au bon classement de ceux-ci.


Perspective sur les magasins du 6e étage, avril 2013. Cliché Émilie Groleau.

À côté de ces déplacements de grande envergure, des refoulements moindres sont aussi nécessaires lorsque des « trains » de reliure reviennent après avoir fait peau neuve : les livres reliés sont en effet plus épais qu’au départ et l’on doit alors déplacer quelques mètres de collections afin d’assurer un magasinage correct des ouvrages.

Un aspect non négligeable des mouvements de collections est le changement de la signalétique et des plans des magasins qu’ils entraînent. Certains magasiniers sont chargés de réaliser ces modifications. Les plans sont tenus à jour régulièrement, avant le déménagement prochain de la Bibliothèque en salle Labrouste. Cette délocalisation devrait résoudre la majeure partie des problèmes liés au manque de place dans les locaux actuels de la bibliothèque.

Xavier Prod’homme, service des Services aux publics