Vous, en quelques mots ?

J’ai terminé ma thèse en histoire de l’architecture moderne sous la direction du professeur Claude Mignot, intitulée : « Les chantiers de construction d’églises paroissiales à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles », soutenue à Paris-Sorbonne (Paris IV) en 2017.

J’enseigne à la faculté de Valenciennes à des étudiants en art plastique dans des domaines hors de ma spécialité, mais aussi à l’université de Rennes sur l’archéologie du bâti, qui m’est plus familière.

Par ailleurs, j’organise en auto-entrepreneur des visites guidées tous publics : monuments et promenades urbaines à Paris, Rome et ailleurs et des recherches en archives pour les architectes.

Eglise Saint-Sulpice - Escalier
Eglise Saint-Sulpice, escalier de la tour nord. Cliché Léonore Losserand

À côté de mes activités professionnelles, je fais partie de plusieurs associations, entre autres :

Votre fréquentation de la bibliothèque ?

Pendant ma thèse, j’ai peu fréquenté la bibliothèque en salle Ovale, à cause des problèmes de place, et parce que mon travail portait beaucoup sur les archives du XVIIe siècle.

Maintenant que je travaille sur plusieurs périodes chronologiques, du médiéval au XXe siècle, je trouve vraiment toutes les ressources nécessaires et ma fréquentation est régulière : une fois par semaine.

Plutôt salle Labrouste ou magasin central ?

Je suis obligée de travailler dans le magasin central pour une raison très technique : mon ordinateur a une prise incompatible avec les tables de la salle Labrouste, mais qui fonctionne avec celles du magasin central. En tant qu’historienne de l’architecture, aimant énormément les volumes conçus par Labrouste, je préférerais m’installer dans la salle ! Ceci étant, je travaille bien dans le magasin central à l’aspect un peu confiné et où, contrairement à la salle où tous les lecteurs sont alignés, il y a assez peu de vis à vis, voire pas du tout.

Par ailleurs ce repli permet aussi d’échapper aux rencontres inévitables … Paradoxe des bibliothèques : soit on travaille chez soi, mais on n’avance pas forcément, soit on est en bibliothèque avec plus de concentration, mais aussi le risque des distractions.

Un détail insolite dans la salle de lecture ?

J’aime les chouettes perchées dans les angles et les arbres en trompe l’œil.

Un détail m’amuse beaucoup : il s’agit des bustes de Delacroix et d’Ingres. C’est Bourdelle qui a réalisé celui d’Ingres, et c’est Dalou qui a réalisé celui de Delacroix : à priori, on ne les mettrait pas ensemble. Ce sont des contemporains qui se sont connus et qui maintenant sont placés côte à côte sur une étagère … Tel est le principe des bibliothèques de réconcilier – c’est peut-être un grand mot – des irréconciliables : on a tous les possibles et tous les impossibles.

Une grande trouvaille dans les collections ?

Globalement, c’est plutôt le fonds en libre accès qui me séduit. Fréquentant beaucoup par ailleurs la Bpi au Centre Pompidoupour cette raison, j’ai été ravie qu’un libre accès ait été installé à la bibliothèque de l’INHA. Cela m’évoque, dans un autre genre, les fichiers manuels aux multiples tiroirs, que je n’ai pas connus mais qui permettaient, lorsqu’on les feuilletait, de repérer d’autres titres. La conversion numérique de ces fichiers a certes permis la recherche par mot-clef, mais aussi restreint le champ des possibilités, me semble-t-il. Ce libre accès est donc une grande avancée pour la recherche.

 Léonore Losserand feuilletant un livre, 2018. Cliché Marc Riou.
Léonore Losserand dans le magasin central, 2018. Cliché Marc Riou

Je n’ai pas encore eu l’occasion de fréquenter l’espace Doucet. Cependant, j’ai pu découvrir de grands in-folios de planches : par exemple, Le style Empire de Marmottan. Dans ces ouvrages, les photographies sont d’excellente qualité, et on peut les reproduire avec une bonne résolution grâce au scanner.

Léonore Losserand, 2018. Cliché Marc Riou
Léonore Losserand, 2018. Cliché Marc Riou

Votre sujet du moment ?

Je mène toujours de front plusieurs sujets, à commencer par la poursuite de mes recherches post-thèse sur les églises parisiennes des XVIIe et XVIIIe siècles. Je publie un certain nombre d’articles.

Je suis occupée avec la préparation de mes cours sur l’histoire des institutions artistiques et sur l’art du paysage sans oublier la peinture des XVIIe et XVIIIe siècles et l’archéologie du bâti.

L’an dernier, j’ai dû réaliser des dossiers d’études historiques sur l’architecture en Martinique. Les piliers en fonte, la décoration d’inspiration byzantine et la lumière zénithale de la bibliothèque Schoelcher à Fort-de-France, construite par Pierre-Henri Picq, m’ont irrésistiblement rappelé la salle Labrouste.

Bibliothèque Schoelcher à Fort-de-France. Cliché Léonore Losserand
Bibliothèque Schoelcher à Fort-de-France. Cliché Léonore Losserand

Des souhaits de nouveaux services à la bibliothèque ?

À part le problème de prise d’ordinateur (je connais d’autres lecteurs dans le même cas), que j’ai du reste mentionné en répondant au questionnaire d’enquête auprès des publics réalisé il y a quelques mois, je n’ai pas grand chose à signaler. Dans le magasin central, il y a un petit inconvénient : les tables uniques sur les côtés et leurs chaises sont installées directement sur les caillebotis sans plaque protectrice ; quand les pieds des chaises raclent sur les grilles, la poussière et les saletés vous tombent dessus, lorsque quelqu’un est installé à l’étage supérieur.

Mon grand rêve : que la bibliothèque reste ouverte jusqu’à minuit ! Très nocturne, j’ai besoin de grandes plages horaires. Mais je suis consciente des efforts accomplis avec l’élargissement du créneau horaire jusqu’à 19h30.