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Histoire et patrimoine de l'INHA
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Bientôt la salle Ovale fermera ses portes pour retrouver une nouvelle jeunesse. Sa restauration fera partie de la phase 2 du projet de rénovation du quadrilatère Richelieu. À partir de 2017, cette phase concernera les bâtiments situés le long de la rue Vivienne : ceux-ci incluent aussi les espaces des départements des Estampes et de la photographie, des Cartes et plans et des Monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France.
Deuxième capacité d’accueil sur le site Richelieu après la salle Labrouste, la salle Ovale a été conçue dans les années 1890 par Jean-Louis Pascal (1837-1920), successeur de Henri Labrouste au poste d’architecte de la Bibliothèque nationale jusqu’en 1912. Son élève Alfred Recoura l’achève en 1932. Inaugurée officiellement par le Président de la République Albert Lebrun le 15 décembre 1936, elle est saluée par la presse qui la qualifie de « paradis ovale ».
L’ouverture de cette salle, en 1936, est l’aboutissement d’un projet vieux de plus de quarante ans, suite des travaux menés dans la deuxième moitié du XIXe siècle sous la direction de Labrouste. À la mort de celui-ci, en 1875, la physionomie du Quadrilatère mêle nouveaux bâtiments et parties anciennes des XVIIe et XVIIIe siècles : les façades longeant la rue de Richelieu, la cour d’honneur, le jardin Vivienne et l’hôtel Tubeuf, du côté de la rue des Petits-Champs, sont dans un état extérieur proche de l’actuel. Cependant, le quadrilatère n’est pas encore complet. En effet, la zone dite « carré Vivienne », au nord-est, entre la rue Colbert et la rue Vivienne, est occupée par quatre maisons particulières. Elles sont acquises par l’État en 1878, puis démolies ; leurs terrains permettent la construction de nouveaux espaces, nécessaires en raison de l’accroissement constant des collections de la Bibliothèque nationale.
Plan d’ensemble du rez-de-chaussée du quadrilatère Richelieu, 1897, dessin, Bibliothèque nationale de France, Mission pour la gestion de la production documentaire et des archives, 2011/001/1072. Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France (ark:/12148/btv1b53034692d)
L’édification de la grande salle de travail (« salle Labrouste ») dans les années 1850-1860, répondait à la nécessité d’espaces de consultation modernes et agrandis pour les lecteurs des Imprimés de la Bibliothèque nationale. Cette salle était cependant réservée à un public assez réduit de chercheurs, et, dépourvue d’éclairage électrique, ses horaires d’ouverture étaient restreints. Aussi, décidée en 1890, la construction de la salle Ovale doit permettre d’accueillir un public plus large et se substituer à l’ancienne « salle publique » de la BN, établie depuis 1881 à l’angle des rues Colbert et Richelieu, ouverte à tous, sans restriction, y compris le dimanche.
Mais la nouvelle salle, dont la construction a été ralentie par les années de guerre, n’est livrée qu’en 1932, et le public de la salle Labrouste, qui s’est considérablement accru depuis la fin du XIXe siècle, manque de places de lecture. On supprime alors la « salle publique » et on décide donc d’affecter la salle Ovale à la consultation de périodiques, journaux, revues. Elle ouvre enfin ses portes au public au mois de mai 1936.
Agence Meurisse, Inauguration de nouvelles salles à la Bibliothèque nationale, photo de la salle ovale transformée, Paris, Agence Meurisse, 1936, BnF, EST EI-13 (2916). Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France (ark:/12148/btv1b90456357)
Salle de lecture des Périodiques jusqu’en 1998, date du transfert des Imprimés sur le site François Mitterrand, la salle Ovale abrite depuis 1999 la Bibliothèque d’art et d’archéologie Jacques Doucet, devenue en 2003 la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art. Une partie de la salle dépend de la Bibliothèque nationale de France et se partage entre le département d’Orientation et Recherche bibliographique (« Salle de références de Richelieu ») et le département de la Reproduction ; depuis 2010, les lecteurs des départements des Manuscrits et des Arts du spectacle peuvent également y consulter des documents microfilmés.
Le nom de la salle vient de son plan elliptique imposant, avec un grand axe de 43,70 mètres et un axe mineur de 32,80 mètres. Ce plan permet une optimisation de l’espace, avec des rayonnages tout autour, et une vision globale de la salle de lecture à partir du bureau central, légèrement surélevé.
Plan de la salle Ovale. Structure, dessin, 1850-1940, Bibliothèque nationale de France, Mission pour la gestion de la production documentaire et des archives, 2011/001/3770. Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France (ark:/12148/btv1b530436463)
Remarquable par sa hauteur de 18 mètres, la salle Ovale est dominée par une verrière centrale entourée de seize œils-de-bœuf vitrés, utilisés jadis pour l’aération. Au-dessus de chacun d’eux sont inscrits les noms de villes importantes dans l’histoire des civilisations et des bibliothèques comme Byzance, Babylone, Jérusalem ou Pékin… Ces ouvertures circulaires surplombent seize arcades à décors de mosaïques et paires de colonnes cannelées en fonte, avec à leurs pieds, les calorifères, système de chauffage de la salle.
Détail du décor en mosaïque de la salle Ovale, dessin aquarellé, Bibliothèque nationale de France, Mission pour la gestion de la production documentaire et des archives, 2011/001/4047. Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France (ark:/12148/btv1b53044621c)
En plus de l’espace de lecture, la lumière de la verrière permet d’éclairer les trois étages de rayonnages en galerie et le magasin en sous-sol, la « crypte Pascal », grâce à un parterre de dalles de verre, aujourd’hui recouvert de moquette. Les larges balcons en fer avec plancher à claire-voie permettent une circulation facile et une consultation aisée des collections conservées dans les galeries.
Plan d’ensemble de la salle ovale, dessin, 1850-1940, Bibliothèque nationale de France, Mission pour la gestion de la production documentaire et des archives, 2011/001/5525. Source: gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France (ark:/12148/btv1b53047639d)
Verrière de la salle Ovale, 2013. Cliché Émilie Groleau / INHA
Le rez-de-chaussée surélevé est équipé de grands casiers « alvéoles » à petits compartiments, à l’origine destinés à accueillir les périodiques en libre accès. Le mobilier d’origine a été conçu par l’entreprise Borgeaud frères, toujours active dans le monde des bibliothèques.
Cet ensemble architectural est inscrit, à la fin des années 1970, à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
Sabine Roulleau et Lucie Fléjou, services de l’informatique documentaire et du patrimoine