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David Douglas Duncan, Picasso & Lump: a Dachshund’s Odyssey, 2006
Tous les jours 20 ans !
Pour les 20 ans de la création de l’INHA, les agents et agentes de l’institut ont sélectionné des documents entrés dans les collections de la bibliothèque ces vingt dernières années et vers lesquels leur cœur les portait. Patrimoniaux ou plus courants, ces documents seront exposés au centre de la salle Labrouste tout au long du mois de janvier 2022, à raison d’un par jour, accompagné d’un texte écrit par la personne qui l’a choisi. Ces présentations reflètent les rapports personnels que nous entretenons toutes et tous à l’art, à son histoire et ses sources, au-delà de la dimension scientifique. Vous retrouverez également ces textes au fil des jours sur le blog de la bibliothèque.
David Douglas Duncan
Picasso & Lump: a Dachshund’s Odyssey, Wabern, Benteli, 2006
24 × 18 cm
INHA, 8 D 8660
Achat, 2006
Vous connaissez sûrement cette race de chiens qu’est le teckel, on l’affuble de tous les surnoms possibles (et pas qu’en France !) : « saucisson sur pattes », « chien-saucisse », « hot-dog » ou encore « salchicha » en Espagne. Son apparence n’est pas épargnée !
Mais pourquoi choisir de présenter cet ouvrage ? Le teckel a toujours été présent dans mon cœur, c’est une histoire de famille. Toutefois, c’est depuis douze ans maintenant qu’Espina, une petite femelle teckel, est entrée dans ma vie. Dès lors, tout ce qui se rapporte à ce chien est devenu une quête : d’achats d’objets du quotidien ou de bibelots futiles, en passant par la recherche d’œuvres d’art ou encore d’ouvrages.
C’est ainsi que j’ai cherché dans le catalogue de la bibliothèque un mot : « teckel » en français, et « dachshund » en anglais. Je suis alors tombée sur l’ouvrage Picasso & Lump: A Dachshund’s Odyssey de David Douglas Duncan (2006). Ponctué de photos et de petits textes réalisés par Duncan, journaliste américain et ami de Picasso, l’ouvrage immortalise la relation de l’artiste à son nouveau compagnon sur pattes. Il raconte également comment le peintre est tombé sous le charme du petit chien, et vice-versa.
Tout commence lorsque Duncan, qui possède deux chiens dont un petit teckel nommé Lump, débarque chez l’artiste dans sa villa du sud de la France, « la Californie », à Cannes. C’est la première fois que Lump et Picasso se rencontrent, et le coup de foudre est immédiat. Le chien n’hésite pas, il saute dans les bras du génie. Duncan est alors fasciné par la rencontre du chien avec Picasso, qui est attendri par l’affection d’un animal.
Ce dernier trouve en la compagnie du teckel l’inspiration pour un bon nombre de ses œuvres. Le journaliste retrouvera ainsi son ancien chien, des mois plus tard, dans une série de toiles réinterprétant la célèbre œuvre de Vélasquez Les Ménines. Le teckel figure à la place du chien au premier plan. Picasso a également peint le teckel sur une assiette, qu’il lui dédicace et lui tend : « Pour Lump, Picasso. Cannes, 19 avril 1957 ».
Picasso s’est amusé avec Lump en lui créant des occupations. Il a, par exemple, donné vie à un lapin en papier qu’il a ensuite posé sur le sol. Lump s’est ensuite précipité sur la forme en enfonçant ses dents dans un grognement prononcé. Ce qui fit rire Picasso qui dit à Duncan : « Tu vois, il adore le lapin ! »
Lump a vécu avec Picasso pendant six ans, jusqu’en 1963. Ils sont morts tous les deux la même année, en 1973, à quelques jours d’intervalle.
Ce livre, illustré de photos en noir et blanc représentant des moments intimes de la vie du peintre et de son chien, est une ode au lien qui unissait l’artiste à son animal de compagnie préféré.
Maëva Taisne, service de l’Informatique documentaire et de la numérisation