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Clément Salviani : un archéologue de terrain à la bibliothèque
Clément Salviani : un archéologue de terrain à la bibliothèque
Clément Salviani, agrégé d’histoire, est titulaire d’un master 2 en archéologie du monde grec et hellénisé, étudiant du diplôme de l’ENS de Paris au département des sciences de l’antiquité. Il fréquente la bibliothèque pour ses recherches depuis 2011.
Il est actuellement chargé d’études et de recherche à l’INHA au sein du domaine Histoire de l’art antique, et en première année de doctorat à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne, sous la direction du professeur Olivier de Cazanove.
Vous en quelques mots ?
Clément Salviani, 24 ans, passionné par l’archéologie de terrain, l’histoire ancienne, l’histoire militaire, l’Italie en général, un peu accro aux réseaux sociaux, et au café Caron servi rue Vivienne par les machines.
Votre fréquentation de la bibliothèque ?
Ma première fois à la salle Ovale, c’était en Licence 3. J’avais pu bénéficier d’une carte de 5 entrées pour un exposé, les ouvrages nécessaires pour réaliser ce dernier n’étant qu’à l’INHA. Durant mes années de Master (septembre 2012 – juin 2014), j’avais une fréquentation quasi quotidienne de la salle Ovale, et mes semaines étaient partagées de chaque côté de la rue Vivienne, tantôt à Gernet & Glotz, tantôt sous la coupole, du lundi au samedi. La richesse du fonds documentaire de l’INHA était particulièrement appréciable. Avec l’informatisation de la demande de documents et le déploiement du wifi de la Galerie Colbert, venir à la bibliothèque de l’INHA est devenu un plaisir encore plus appréciable.
Votre place préférée ?
Au début, quand on commence à venir régulièrement, on se dit que la place importe peu. Il est 10h, on prend son carton, on va l’échanger à l’accueil des lecteurs, on s’installe, on visse ses écouteurs en allumant son ordinateur, et voilà. Puis, on découvre des coins plus silencieux, des endroits où la lumière change, des endroits où les copains se mettent de plus en plus, et donc, forcément, on suit un peu le mouvement. Les places situées le plus loin de l’entrée, notamment la 125, ont toutes mes faveurs.
Un souvenir insolite de la salle de lecture ?
C’était en L3, j’avais un exposé à faire pour un cours d’archéologie de l’Orient ancien, précisément sur la forteresse de Dur-Sharrukin, le palais de Sargon II à Khorsabad, qui a hélas récemment souffert de destructions importantes. Avec mon binôme d’exposé, nous devions consulter ce que nous pensions naïvement être de banals rapports de fouilles du XIXe siècle. Quand nous vîmes arriver les volumes de plus de 60 cm de haut et 12 cm d’épaisseur, aux tranches couvertes de feuilles d’or, pesant chacun plus d’une dizaine de kilos, chargés sur un chariot et ne pouvant être consultés que sur les immenses lutrins, nos mâchoires sont un peu tombées. Tout le monde nous regardait soulever ces immenses volumes et nous émerveiller devant les plans dressés par Paul-Émile Botta dans les années 1840.
P.-É Botta et E. Flandin, Monument de Ninive, 1849-1850, bibliothèque de l’INHA, Pl VA 77. Cliché INHA
Une grande trouvaille dans les collections ?
Des grandes, probablement pas. Plein de petites, jour après jour, ouvrage après ouvrage, article après article, des trouvailles qui n’en sont pas vraiment puisqu’elles existent déjà dans des livres, mais qui permettent à tout apprenti chercheur de se plonger un peu plus dans son sujet au fil des semaines et des mois et parfois, qui sait, d’avoir une idée un peu nouvelle.
Votre sujet du moment ?
Ma thèse ! Qui porte sur les armes, les pratiques guerrières et les armées dans l’Italie centrale et méridionale entre le VIe et le IIIe s. av. J.-C., mais aussi la « digital archaeology » et les destructions patrimoniales en Orient. J’essaye aussi de contribuer sur Wikipédia, ce qui m’amène là encore à consulter des ouvrages en bibliothèque pour sourcer correctement mes informations.
Vos souhaits pour l’avenir de la bibliothèque ?
Que le déménagement futur se passe de la meilleure des façons, pour enfin découvrir la salle Labrouste ! Que les services en bibliothèque continuent de se développer sur la même lancée que les années précédentes, avec éventuellement un programme de numérisation des documents sur microfilms afin d’en simplifier la consultation (qui, il faut bien le dire, fait résonner la salle Ovale comme une petite musique bien rodée).
Béatrice Guillier
Service du patrimoine
Contact : clement.salviani@inha.fr