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Avez-vous vu la girafe ?
Ou l'incontournable bestiaire des magasins
Avez-vous vu la girafe ? Ou l’incontournable bestiaire des magasins
Chaque corps de métier a comme chacun sait sa terminologie spécifique, qui peut surprendre les non initiés. Sous les coupoles vous entraîne à sa suite dans les magasins des sous-sols de la bibliothèque de l’INHA pour une première leçon de vocabulaire…
– Je cherche la « girafe », tu ne l’as pas vue, par hasard ?
– Non, mais j’ai un « pied d’éléphant », si tu veux, à moins que ça ne suffise pas ?
Voilà des paroles que peuvent échanger magasiniers et moniteurs étudiants dans les vastes magasins qui abritent une grande partie des collections de la bibliothèque de l’INHA.
Pourtant, nous ne sommes pas dans les réserves du Muséum national d’histoire naturelle . Le labyrinthe des sous-sols cacherait-il une faune exotique insoupçonnée ?
Wermer, Langlumé, girafe femelle, lithographie, planche 54 de l’Histoire naturelle des mammifères, t. V. Source : gallica.bnf.fr/ BnF
Non, bien sûr !
La « girafe », non pas tachetée mais d’un rouge flamboyant pour les deux spécimens que la bibliothèque possède est en fait un grand escabeau mobile sécurisé. Sans son aide précieuse, les magasiniers ne pourraient ni prélever les livres sur les rayonnages les plus hauts, ni les ranger après consultation.
Quant au « pied d’éléphant », il s’agit d’un marchepied mobile en métal et caoutchouc ou plastique, autrefois souvent de couleur grise et dont la forme évasée vers le bas n’est pas sans rappeler celle du pied d’un pachyderme…
À gauche : bibliothèque de l’INHA, magasin fermé, prélèvement d’un livre en hauteur à l’aide d’une « girafe », mai 2018. À droite : bibliothèque de l’INHA, magasin fermé, utilisation d’un « pied d’éléphant », mai 2018. Clichés INHA
Les consignes de sécurité évoluant, le « pied d’éléphant » est en voie de disparition, peu à peu remplacé par un nouveau marchepied à plateforme bien campé sur quatre roues à ressorts : le stepper. Gageons qu’après quelques années d’utilisation, lui aussi finira par être désigné par un surnom emprunté au registre animalier.
Sans compter que sur d’autres sites, il n’est pas rare de croiser des « gazelles », pardon, des échelles à plateforme !
Et tandis qu’à la bibliothèque de l’INHA, certains collègues s’affairent dans les sous-sols auprès des girafes aux pieds bagués de caoutchouc, d’autres, dans les bureaux, accordent toute leur attention aux dauphins… Ou plutôt aux « dos fins » : c’est la dénomination que les magasiniers de l’équipe du rondage ont adoptée pour différencier les livres au dos étroit des autres. Parce que pour les « dos fins », cette étape minutieuse de l’équipement consistant à apposer une étiquette de cote se fait différemment, en raison de l’étroitesse de cette partie de leur anatomie…
Saviez-vous que dans les magasins de la bibliothèque de l’INHA, il est fréquent de rencontrer des « fantômes », avec lesquels on fait généralement bon ménage ? Aucun revenant, rassurez-vous, ne hante ces lieux, même au deuxième sous-sol, où les lourdes portes grincent et où la soufflerie hulule !
[J. F.], affiche, Samedi 7 mars : La Petite République Française commencera « Le Fantôme » par J. Lermina. Source : gallica.bnf.fr / BnF
En bibliothèque, on désigne par « fantôme » une marque que l’on met à la place d’un document, pour signifier que celui-ci a été retiré provisoirement du rayonnage et pour expliquer la cause de son retrait : communication dans la salle de lecture, prêt à l’extérieur, opération de conservation préventive ou disparition avérée dans certains cas.
Bibliothèque de l’INHA, magasin, différents types de « fantômes » sur une étagère. Cliché INHA
Bibliothèque de l’INHA, magasin, un « fantôme » dans un tiroir de microfiches. Cliché INHA
Généralement, le « fantôme » est constitué par un double ou une partie du bulletin de communication, sur lequel figurent toutes les indications nécessaires pour permettre aux personnels de bibliothèque de comprendre pourquoi le document n’est pas à sa place et ce, pour combien de temps. On le retire bien sûr au retour, lors du rangement, et il finit son existence dans la corbeille à papier. Tandis que d’autres « fantômes » réapparaissent, ici et là, parmi les livres…
Christine Camara
service des Services aux publics