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Angèle Tence, une promenade de la Renaissance à l’âge baroque
Angèle Tence est doctorante en deuxième année en histoire de l’art moderne à Paris I Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Philippe Morel. Elle est spécialisée dans les décors à fresque italiens du XVIe et du XVIIe siècle, et fréquente la bibliothèque depuis le début de son master.
L’an dernier, elle a également effectué un stage à l’INHA dans le cadre de la préparation de l’édition 2015 du Festival de l’histoire de l’art, avant de devenir en septembre dernier chargée de travaux dirigés, toujours à l’université Paris I, dans la mention « Art moderne : Renaissance italienne ».
Vous-même en quelques mots ?
Je suis depuis très longtemps passionnée par l’art italien de la Renaissance. Mon doctorat porte sur la représentation de la chute dans les décors italiens du XVIe au XVIIe siècle (les limites sont encore à préciser !). Mon corpus se compose d’images en rapport avec les mythes judéo-chrétiens, comme la chute des Anges ou la chute de Simon le Mage, et grecs, notamment la chute de Phaéton et celle des Géants qui survient à l’issue de la gigantomachie. Ces images foisonnent dans les palais princiers et les intérieurs d’église au XVIe s et plus encore à l’âge baroque.
Votre fréquentation de la bibliothèque ?
J’y venais déjà ponctuellement en 2011, mais on peut dire que je la fréquente vraiment assidûment depuis 2012. J’y viens toutes les semaines, mais pas tous les jours… Même si ça m’est déjà arrivé par le passé ! Je me rends également dans d’autres bibliothèques, mais celle de l’INHA est vraiment l’une de mes préférées, que ce soit pour son excellent fonds documentaire sur l’art italien, ses places spacieuses ou son confort.
Votre place préférée ?
Il faut savoir que quand j’étais en master, je n’avais aucune place préférée… Je pouvais me mettre n’importe où, dans les courants d’air, au fond de la salle, etc. Et puis finalement, en première année de thèse, j’ai senti tout d’un coup que j’avais envie d’être un petit peu plus tranquille, plus isolée. Et je me suis mise à choisir uniquement les places 123 à 137, les plus proches du bureau de contrôle, mais aussi des rayons où il y a un bel étalage de sources antiques d’Aristote à saint Augustin et (presque) toutes les éditions de la Bible !
Un souvenir insolite de la salle de lecture ?
Oui, j’ai un souvenir vraiment insolite qui remonte à quelques années… Ce qui s’est passé, c’est qu’une jeune femme m’a abordée alors que j’étais assise à l’une de mes places préférées, au fond de la salle. Elle tenait un carton à pâtisserie, et m’a dit « Excusez-moi, j’ai un souci, je dois aller chercher quelqu’un, vous pouvez me garder mes gâteaux ? ». Je n’ai pas osé refuser, et je me suis retrouvée en plein milieu de la salle Ovale avec les pâtisseries sans comprendre ce qui se passait, et sans savoir quoi en faire ! Heureusement, elle est revenue rapidement récupérer son bien… Et m’a même proposé un de ses gâteaux, que j’ai dégusté en encas dehors après la fermeture de la salle Ovale !
Rappelons que, bien entendu, toute consommation de nourriture et de boisson est interdite dans la salle Ovale !
Une grande trouvaille dans les collections ?
Je n’ai pas vraiment fait de grandes trouvailles, mes recherches ont pour l’instant porté leurs fruits (ce qui ne va assurément pas durer…!) sans que j’ai eue besoin de faire appel au service des rendez-vous patrimoniaux, par exemple. En revanche, j’ai pu consulter dans cette bibliothèque, et dans aucune autre, un catalogue sur des fresques de Girolamo Romanino. C’est un grand livre, un folio, à consulter sur la table de Réserve. Ce qui était intéressant, c’est que les reproductions des seize planches photos étaient absolument géniales. Il y a encore un vrai plaisir à voir des photos en couleur sur support papier, surtout que ces fresques sont rarement photographiées et qu’on ne trouve pas ces reproductions sur les bases de données en ligne. C’était le format idéal pour discerner les menus détails que je n’avais pas remarqués auparavant.
Détail d’une fresque de Romanino Girolamo. Gli affreschi del Romanino al Buonconsiglio di Trento, Bruno Passamani, 1965, Fol D 650.
Votre sujet du moment ?
Dans le cadre d’une présentation orale de l’avancée de mes recherches qui va avoir lieu en novembre, je fais le point sur ma bibliographie et j’approfondis mes connaissances sur des décors fondamentaux, d’où les planches de Girolamo Romanino que j’ai consultées récemment. Je viens d’envoyer une proposition de communication pour une journée d’étude intitulée Entre-deux. Mouvements et métamorphoses du corps, de l’âme et de la peinture dans l’Europe de la Renaissance (XIVe-XVIe siècles), dont l’appel a été mis en ligne sur le Carnet de recherche du Centre d’Histoire de l’art de la Renaissance, auquel j’appartiens, et que je vous invite à consulter pour suivre l’actualité des projets et rencontres scientifiques autour de la Renaissance ! J’interviens également le 10 décembre dans le cadre du Séminaire doctoral commun Paris I / Paris IV à l’INHA. Bref, je ne suis pas très loin de la Bibliothèque comme vous le voyez !
Vos souhaits pour l’avenir de la bibliothèque ?
Ce que je souhaiterais avant tout, pour l’avenir de la bibliothèque en elle-même et sans tenir compte de mes convenances personnelles, c’est que le déménagement des collections en salle Labrouste se passe le mieux possible, et que la transition se fasse de manière fluide et sereine, dans l’intérêt de tous. À titre individuel, j’aimerais également que davantage d’ouvrages soient disponibles en libre-accès.
Béatrice Guillier, service du Patrimoine