L’Occupation des sols, texte de Jean Echenoz, lu par Mathieu Amalric
Publié en 1988 aux éditions de Minuit
Lecture suivie d’une conversation avec l’auteur
Une femme, une mère, une épouse disparue a été peinte sur le mur d’un immeuble de Paris au bord du Quai du Valmy, près du Canal Saint-Martin. Un père et un enfant, qui furent aussi mari et fils assistent au recouvrement progressif de son image, du fait de la construction d’un immeuble attenant. Ainsi commence L’Occupation des sols, paru en 1988.
Dans ce texte bref et circonscrit à un espace restreint, celui d’un carrefour de la ville de Paris, Jean Echenoz dans un texte aussi ténu et fulgurant que le passage d’une météorite, nous fait entendre la volonté de ceux qui ne peuvent se résoudre à la disparition d’un corps. Et plus encore à celui de sa représentation. De la seule représentation existante de Sylvie. Son portrait sur pieds pris sur l’ensemble d’une façade latérale d’un immeuble. Peint avant sa disparition. Toutes autres traces d’elle, notamment son corps, ont été pris dans un incendie. Elle est morte. Seulement là, à cet endroit de la ville, sa trace existe. Mais la ville ne cesse de se reconstruire. D’ajouter des strates de pierres aux pierres existantes. Ainsi le corps de Sylvie déjà disparu sera cette fois recouvert. Fabre et Paul vont tenter de la rejoindre en s’attachant au plus près du mur qui viendra la recouvrir. On se souvient de Citröen dans L’Arrache Cœur de Boris Vian qui parvenait à s’évader malgré les fers, ici on perce les murs. Ceux notamment aussi de la littérature.
Les Nuits de la lecture est une manifestation du ministère de la Culture organisée par le Centre national du livre.
Programmation
Zahia Rahmani (INHA)
