Informations sur l’INHA, ses actualités, les domaines et programmes de recherche, l’offre de services et les publications de l’INHA.
Les arts d’Afrique pendant la Seconde Guerre mondiale : Spoliations, destructions, déplacements
Appel à contribution
| Mis à jour le 30 avril 2025
En cours
En lien avec le programme Répertoire des acteurs du marché de l’art en France sous l’Occupation (RAMA) et dans le cadre des projets de l’Institut national d’histoire de l’art liés aux recherches sur le marché de l’art et les provenances, l’INHA organise une journée d’étude intitulée Les arts d’Afrique pendant la Seconde Guerre mondiale : Spoliations, destructions, déplacements, le 13 novembre 2025 à Paris.
Contexte
Les préoccupations actuelles concernant les biens culturels africains spoliés pendant la période coloniale ont participé à repositionner les objets d’Afrique au centre des enjeux historiques du XXe siècle. Mais qu’en est-il de la période de la Seconde Guerre mondiale ? Invisibilisation volontaire, manque d’intérêt ou manque de source, les arts d’Afrique se sont retrouvés en note de bas de page de l’histoire des spoliations, des destructions et des déplacements d’œuvres d’art pendant la période 1933-45, les recherches s’étant largement concentrées sur l’art européen. À la croisée des recherches actuelles sur les biens issus de contextes coloniaux et celles sur les biens spoliés pendant la période 1933-1945, le destin des œuvres africaines pendant la Seconde Guerre mondiale est un impensé de la recherche et un sujet qui demande une lecture fine des archives, entre les lignes et à contre-courant.
Cette journée d’étude vise à une première mise en lumière du sujet, en considérant les conséquences multiples de la guerre sur les arts africains, leur déplacement, leur effacement, leur repositionnement – et ce tant en Afrique même, qu’en Europe. Cette rencontre sera l’occasion d’établir l’actualité de la recherche, d’identifier et de réunir les chercheurs travaillant actuellement ou ayant travaillé sur ces thèmes. Il s’agira de définir de grands axes de recherches dans une démarche collective et ouverte en proposant un cadre qui prenne en considération une pluralité de perspectives et de spécialités : historiens et historiennes de l’art, historiens et historiennes, anthropologues, archéologues, chercheurs et chercheuses en provenance, conservateurs et conservatrices de musées, juristes. Les enjeux sont nombreux tant d’un point de vue de l’histoire des collections, de l’identification des acteurs, des translocations d’œuvres, et du statut spécifique des objets africains dans le cadre des théories racistes du fascisme.
Organisatrices
- Yaëlle Biro, Coordinatrice Scientifique Marché de l’art et provenances, INHA, Paris, France
avec
- Delphine Delamare, doctorante, INHA
- Lola Mirti, doctorante, INHA
Comité scientifique
- Abel Assefa, Directeur et conservateur en chef, Yimtubezina Museum and Cultural Center, Addis Abeba, Ethiopie
- Cécile Bargues, Pensionnaire, responsable du programme RAMA, INHA
- Yaëlle Biro, Historienne de l’art, Coordinatrice Scientifique Marché de l’art et provenances, INHA, Paris, France
- Julien Bondaz, Ethnologue, Laboratoire d’anthropologie des enjeux contemporains, Université Lumière Lyon 2, Chercheur associé, Centre Alexandre Koyré (UMR 8560, EHESS-CNRS-MNHN), France
- Didier Houénoudé, Historien de l’art, Université Abomey-Calavi, Bénin et Musées de Saxe, Allemagne
- Anne-Solène Rolland, Directrice du département du patrimoine et des collections, Musée du quai Branly-Jacques Chirac, Paris, France
- Isabelle Rouge-Ducos, Historienne de l’art, Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945, Paris, France
- Bénédicte Savoy, Historienne de l’art, Professeure Technische Universität Berlin, Allemagne
- Ibrahima Thiaw, Archéologue, professeur, Université Cheick Anta Diop, Dakar, Sénégal
- Esther Tisa Francini, Cheffe des archives et de la recherche de provenance, Museum Rietberg, Zürich, Suisse
Thèmes possibles
- (In)Visibilité des objets africains dans les archives de la Seconde Guerre mondiale
- Acteurs du marché et réseaux commerciaux des œuvres africaines pendant la guerre
- Collections sous les bombes, entre mises à l’abri et destructions
- Répercussions de la guerre sur l’actualité culturelle en Afrique (muséologie, art et archéologie)
- Spécificité des biens africains dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale
- Problématiques communes aux arts d’Afrique et à l’art dit « dégénéré »
- Biens doublement sensibles, doublement spoliés, entre contexte colonial et Seconde Guerre mondiale
Candidature
Si vous désirez y participer, merci d’envoyer un résumé d’une dizaine de lignes de votre projet de communication en français ou en anglais en précisant vos fonctions et institution de rattachement à l’adresse artsafrique2025@inha.fr
Date limite : 1er juin 2025
Biographie de l'organisatrice
Yaëlle Biro est historienne de l’art spécialiste des arts classiques de l’Afrique. Ses recherches portent sur l’histoire des collections africaines en Europe, aux Etats-Unis, et en Afrique ; les pratiques collectionneuses pendant la période coloniale ; les réseaux marchands ; ainsi que la matérialité, la photographie, l’historiographie des arts d’Afrique, la constitution des savoirs et du goût, et la mise en musée.
De 2010 à 2021, elle a été conservatrice pour les arts africains au Metropolitan Museum of Art de New York. Depuis octobre 2024, elle est coordinatrice scientifique à l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA) pour les projets liés au marché de l’art et aux provenances.
Parmi ses publications notoires, on peut mentionner Fabriquer le regard. Marchands, réseaux et objets d’art africains à l’aube du XXe siècle (Les Presses du réel, 2018) et trois ouvrages collectifs : The Brummer Gallery in Paris and New York: From Antiquity to the Avant-Garde, co-dirigé avec Christine Brennan et Christel Force (Brill, 2023) ; Rhapsodic Objects : Art, Agency, and Materiality (1700-2000) co-dirigé avec Noémie Etienne (De Gruyter, 2021) ; et « Arts d’Afrique : Histoire et Dynamique » co-dirigé avec Constantin Petridis, à paraître en septembre 2025 dans la collection « L’Art et les Grandes Civilisations » de Citadelles & Mazenod.