Le XIXe siècle au futurPenser, représenter, imaginer l’avenir au XIXe siècle

Appel pour le VIIe Congrès de la SERD
20, 21, 22 janvier 2016
Paris

Comité scientifique : Claire Barel-Moisan (CNRS), Marta Caraion (Lausanne), Jean-Claude Caron (Clermont-Ferrand II), Aude Déruelle (Orléans), Frédérique Desbuissons (INHA), José-Luis Diaz (Paris-Diderot), Françoise Gaillard (Paris-Diderot), François Hartog (EHESS), Jean-Yves Mollier (Saint-Quentin), Jean-Claude Yon (Saint-Quentin).

Comité d’organisation : Claire Barel-Moisan (CNRS), Aude Déruelle (Orléans), José-Luis Diaz (Paris-Diderot)

On a souvent remarqué que le XIXe siècle a été le premier à se penser en tant que siècle, et le premier aussi à se désigner par un numéral. Une autre de ses caractéristiques, c’est qu’il ne s’est pas centré autour d’une qualification
unique, comme a fini par le faire le siècle des Lumières, mais qu’il a, au contraire, multiplié les appellations censées le caractériser. Nombreuses sont les expressions sous la forme « le siècle de… », insistant sur une de ses déterminations jugées essentielles : le siècle de l’histoire, le siècle des révolutions, le siècle des inventaires (Thibaudet), le siècle des dictionnaires (Larousse), le siècle de l’abstraction (Fortoul), le siècle de la science, le siècle des inventions, le siècle de la vitesse, le siècle positif, le siècle romantique, le siècle de la blague (Goncourt), etc.
Deux précédents Congrès de notre Société ayant déjà entamé la réflexion d’ensemble, tant sur les représentations du XIXe siècle par lui-même que sur ses représentations au siècle suivant, notre prochain Congrès se propose de
prolonger cette réflexion en abordant la question sous un angle complémentaire.
Parmi les formulations récurrentes qui viennent d’être rappelées, nous avons choisi cette fois de mettre l’accent sur le rapport privilégié du « siècle du progrès » à l’avenir et au futur, tout en engageant une réflexion plus large sur les rapports du siècle au temps historique, sur sa manière de se construire dans l’Histoire et de gérer les trois grandes dimensions de la temporalité (Passé, Présent, Futur). En partant de la temporalisation des notions, des concepts et des vécus qui se joue à l’aune du nouveau « régime d’historicité » (François Hartog), l’enquête pourrait se tourner de manière privilégiée vers la manière que le XIXe siècle a eue de penser, de représenter, d’imaginer à la fois le futur, lointain et décroché de toute temporalité, et ce futur plus concrètement pensable et en prise sur les débats contemporains qu’est l’avenir, de les construire et de se construire par rapport à eux, tout en pensant d’emblée son présent au futur antérieur, de manière de plus en plus marquée à mesure que le temps historique s’accélère.