Irene López ArnaizChercheuse invitée

9 avril au 9 juillet 2022

Irene López Arnaiz est chercheuse postdoctorale Juan de la Cierva au Conseil Supérieur de la recherche scientifique (CSIC, Espagne). Elle est docteure en histoire de l’art avec une thèse consacrée aux études interdisciplinaires et transculturelles sur la présence des danses indiennes en France et son influence sur les arts visuelles et scéniques du XIXe et du XXe siècle (Université Complutense de Madrid, 2018, Prix extraordinaire). Elle a réalisé sa thèse de doctorat entre 2014 et 2018, en tant que chercheuse en formation du Département d’histoire de l’art de l’Université Complutense de Madrid, avec un contrat financé par le Ministère de l'Économie et de la Compétitivité (Gouvernement de l’Espagne).

Elle participe aux projets de recherche Trama (HAR2017-82394-R) et Sílfide (PGC2018-093710-A-I00) financés par le gouvernement espagnol, portant respectivement sur l'étude transculturelle de l'art moderne et contemporain et sur l'étude de la danse en Espagne.

Entre 2015 et 2021 elle a effectué des séjours de recherche à l’Institut national d’histoire de l’Art (Paris, 2015), au Victoria and Albert Museum (Londres, 2016), au Centre d’études de l’Inde et de l’Asie du Sud (Paris, 2017 et 2018) et à l’Université de Barcelone (2021).

Elle a enseigné à l'Université Antonio de Nebrija et au Département d'histoire de l'art de l'Université Complutense de Madrid. Entre 2018 et 2020 elle a travaillé au Musée National Thyssen-Bornemisza en contribuant à l'adaptation et la gestion du contenu des visites guidées.

Ses recherches portent sur l’étude de la danse et les arts visuelles du XIXe et du XXe siècles avec une attention particulière aux processus de construction de l'imaginaire orientaliste. Elle s’intéresse également à la relation entre l'ésotérisme et l'art moderne, et se concentre sur le travail des femmes dans le domaine de la danse et des arts visuels de cette période.

Publications (sélection)

- "Sculptures vivantes : la réception des danses indiennes en Occident (1900-1939)", Perspective. Actualité en histoire de l'art. Danser, nº 2, 2020, pp. 179-194. (ISSN : 1777-7852 / E-ISSN : 2269-7721).

- "Auguste Rodin et la danse Śiva. La métaphore de la cosmogonie et de la création artistique", Leucci, Tiziana y Rousseleau, Raphaël (eds.), La danse de Shiva : icone du rhythm et language des gestes (Inde, Europe, Etats Unis), Paris, L'Harmattan (à paraître).

- "Movimientos imaginados, gestos rastreados. Nyota Inyoka, una (re)creación mestiza de las danzas indias", Fernández del Campo, Eva y Román Aliste, Sergio (eds.), Las mujeres que inventaron el arte indio, Madrid, Asimétricas (à paraître).

- "Entre pasos, palabras y pinceles. El mito de la bailarina india en el imaginario occidental", La Investigación en danza, Valencia, Mahali, 2020.

- "De la creación escénica a la ficción autobiográfica. Las bailarinas hindúes encarnan su propio mito", Ramos Frendo, Eva Mª, Géneros y subjetividades en las prácticas artísticas contemporáneas, Sevilla, Arcibel Editores, 2020.

- "El arte despierta al mundo. Una conversación con Shantala Shivalingappa", Boletín de Arte, n. 39, sep. 2018, pp. 289-296,

 - "La estela de las Exposiciones Universales en las colecciones de museos. El caso de India en el South Kensington Museum: modelo para el Museo Nacional de Artes Decorativas de Madrid", Congreso Internacional de Museografía. La Conferencia de Museos de 1934, en perspectiva, Madrid, RABASF, 2018, pp. 171-178 (ISBN: 978-84-96406-48-3).

- "Bayaderas, apsaras, princesas, sacerdotisas y artistas. Las danzas indias en Francia entre el exotismo y la modernidad (1838 -1939)", La Investigación en danza, Valencia Mahali, 2018, pp. 427-432 (ISBN: 978-84-946632-1-5).

- "Yves Klein en Madrid. La fragua de un artista", Anales de Historia del Arte, vol. 24 (2014), pp. 219-236. (ISSN 0214-6452)

Projet

Écrire le geste et dessiner la danse. Nyota Inyoka et ses Clefs des attitudes et du geste esthétique

Ce projet de recherche propose dans une perspective interdisciplinaire l’étude des apports créatifs de la danseuse franco-indienne Nyota Inyoka (1896-1971) en portant l’ attention sur la notation de ses danses, enregistrement, classement et théorisation du mouvement et du geste corporel, et d’autres créations visuelles liées à la mise en scène de ses spectacles.

Ayant grandi en France et développé sa carrière dans le contexte occidental, l’étude en profondeur du travail chorégraphique de Noyta Inyoka à travers des sources visuelles, nous aide à contribuer à la relecture de la danse et de l’art du XXe siècle dans une approche décoloniale En effet, Nyota Inyoka était d’origine métisse, vraisemblablement de mère vendéenne et de père indien. Elle danse aux expositions universelles et coloniales françaises en faisant partie du discours colonial. En outre, dans ce même contexte de l’entre-deux-guerres, elle contribue au développement de la danse moderne insérée dans les courants exotiques qui étaient très populaires jusqu’aux années trente. Son corps métisse et l’hybridation et spiritualisation de son répertoire incarnent alors les échanges culturels établis pendant cette période sous des dynamiques divergentes entre la mission coloniale et les courants ésotériques. En ce sens, et à travers l’étude de la figure de Nyota Inyoka, le projet de recherche propose une relecture du contexte artistique et culturel européen de la première moitié du XXe siècle, en soulignant le rôle des manifestations exotiques et la contribution des corps « autres » et féminins à la modernité artistique et chorégraphique.