La Picardie, terroir pour la production de la waideSéminaire « Couleurs du vivant, l’exemple de l’indigo »

Cuve de pastel. © Hisako Sumi, 2017

Le pastel des teinturiers (Isatis tinctoria) est une plante bisannuelle poussant dans toute l’Europe tempérée en terrain calcaire ou argilo-calcaire bien ensoleillé. La plante forme la première année une rosette de feuilles lancéolées ; l’année suivante, une tige peu ramifiée s’élève jusqu’à 1,50 mètre et produit des graines. Ce sont des feuilles récoltées la première année qu’est extrait l’indigo.

De la fin du Moyen Âge au début des Temps modernes, la Picardie, et particulièrement Amiens, tenait le marché du pastel dans tout le nord de l’Europe. Relancée au début du XIXe siècle à la suite du blocus continental napoléonien, la culture du pastel en Picardie écrit de nos jours une nouvelle page de son histoire.

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Intervenant

Michel Garcia (teinturier, chercheur)

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A propos du séminaire

Avec la pourpre des coquillages, l’indigo est probablement le plus ancien colorant naturel. L’indigo n’est pas une plante et n’existe donc pas à l’état naturel. C’est une matière colorante dont l’extraction est possible à partir de diverses espèces selon les régions tempérées (le pastel ou la persicaire à indigo) ou tropicales (famille des Indigofera) où il est produit. Au sein des quelques végétaux producteurs de colorants bleus, l’indigo est celui qui offre la plus grande solidité à la lumière. Ainsi, nombreux sont les explorateurs, hommes de lettres ou de sciences, artistes, teinturiers… qui ont voyagé sur les traces du bleu le plus largement partagé dans l’histoire de l’humanité, fourni par les plantes à indigo.

Plusieurs techniques existent entre la fabrication d’un pigment végétal d’indigo ou l’usage direct des feuilles de plante préparées pour le montage de cuves réduites naturellement, souvent par fermentation. L’histoire de l’indigo est aussi celle de ces procédés, dont plusieurs exemples seront proposés au cours de ce séminaire, comme la cuve de pastel picarde et la cuve japonaise traditionnelle dénommée sukumo. En 1883, le chimiste allemand Adolf von Baeyer réalise la synthèse chimique de l’indigo. Sa commercialisation nécessite quatorze années de plus pour être rentable. Ce n’est donc qu’à l’extrême fin du XIXe siècle que l’indigo de synthèse concurrença l’indigo naturel.

De nos jours, sous son état naturel comme synthétique, la quasi-totalité de l’indigo produit actuellement dans le monde est utilisée pour la teinture et reste l’un des colorants mondiaux les plus populaires.

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Informations pratiques

15 janvier 2020 - 18H-20H
Galerie Colbert, auditorium
Institut national d’histoire de l’art
2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris

Entrée libre