Bleus et noirs dans les Antilles françaisesSéminaire « Teintures naturelles ou colorants de synthèse ? Indigo »

Cuve d’indigo  (Indigofera) , teinture de coton © Hisako Sumi, 2017 (détail).

La culture de l’indigotier est l’une des premières à avoir été introduite par les colons européens dans le Nouveau Monde. Destinée aux ateliers de teinturiers d’Europe, cette pré-industrie se développe dans la Caraïbe aux xviie et xviiie siècles et joue un rôle économique essentiel avant que la canne à sucre ne s’impose. Assez commun dans la Caraïbe, l’Indigofera tinctoria était complété par une autre espèce, l’Indigofera suffruticosa, dont la culture y a d’ailleurs été relancée avec succès récemment. 

Les indigoteries, installations destinées à la production d’indigo, étaient particulièrement conséquentes dans le Nouveau Monde où un certain nombre d’entre elles sont encore en place et ont fait l’objet d’une prospection systématique de 2004 à 2007. L’analyse de ce corpus comme les sources documentaires anciennes traitant de la fabrication d’indigo ont rendu possible l’introduction d’éléments de datation et l’obtention d’une meilleure compréhension de l’évolution des indigoteries au sein de l’archipel.

Intervenant : 

  • Tristan Yvon (DRAC Guadeloupe)

À propos du séminaire

Alors que l’invention des colorants de synthèse au cours de la seconde moitié du XIXe siècle est la plus célèbre découverte scientifique européenne de l’époque, la transition quant à l’usage dans le textile des teintures naturelles et/ou des colorants de synthèse reste largement méconnue. L’Institut national d’histoire de l’art a ouvert en 2017 un nouveau programme de recherche consacré aux colorants utilisés de 1850 à 1914, à leurs inventeurs, chimistes et teinturiers, et à leurs utilisateurs, manufactures et maisons de couture, avec pour objectif essentiel de lier les données de l’histoire des sciences à des faits textiles, attestés par des pièces conservées dans les collections publiques françaises. Prenant la suite du mouvement d’étude de la mode et du vêtement né dans les années 1980 en Europe et aux États-Unis, le programme en constitue un jalon à même d’en susciter une relecture. Plus largement, il invite à une réévaluation de la réception de la couleur au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle, sur la base des données matérielles. À partir de la présentation de précieux manuels de teinture, de livres d’échantillons historiques ou de textiles teints, le séminaire abordera notamment la question des rapports de couleurs du XVIIIe siècle à nos jours, sur laine et soie.

En partenariat avec l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art et l’École nationale supérieure des arts décoratifs

Voir le programme complet du séminaire

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Informations pratiques

13 novembre 2019 - 18h-20h
Institut national d'histoire de l'art, auditorium
6, rue des Petits-Champs ou 2, rue Vivienne 
75002 Paris

Entrée libre