Collections et collectionneurs d’antiquités en Europe à la Belle Époque (fin XIXe siècle – 1914)

Froehner Wilhelm, Antiquités grecques : vases peints de la Grande-Grèce et de l’Attique, terres cuites de Tanagra, poterie et verres chypriotes, collection de M. Albert B*** [Barre], Paris, 1878, pl.II.

Les années 1880-1914 sont la Belle Époque du collectionnisme d’antiques, sorti du cercle restreint des amateurs érudits et fortunés pour se répandre largement dans la société européenne, qui acquiert des statuettes bon marché aux marbres les plus prestigieux. Lieux centraux où se font et défont les collections, les salles de vente, notamment parisiennes, sont au cœur des pratiques et des modes d’acquisition des différents acteurs du marché.

Alors que certains artistes et collectionneurs initient durant cette période une véritable rupture vis-à-vis de l’art classique, ces décennies sont marquées par la persistance d’un puissant goût pour l’Antiquité, aux sources toutefois toujours plus variées. Si les périodes dites « classiques » des arts grec et romain continuent de dominer les acquisitions sur le marché de l’art, les périodes haute et tardive attirent davantage l’attention des savants et des collectionneurs, de même que les autres cultures du pourtour méditerranéen et du Moyen-Orient. Cette période est aussi l’âge d’or de l’archéologie de terrain, dans un cadre législatif qui empêche largement l’exportation des œuvres ; si les lois sont souvent contournées, la production de faux parfois très élaborés permet aussi d’alimenter l’appétit des collectionneurs. Par ailleurs, les musées sont désormais des acteurs incontournables du marché, ils déploient leurs propres stratégies de développement des collections et recueillent de plus en plus fréquemment les collections privées plus ou moins anciennement constituées.

À partir de l’étude de figures de collectionneurs que les recherches récentes permettent de mieux cerner, ce colloque a pour objectif d’offrir un panorama des collections d’antiques en cette longue fin de siècle qui précède la Première Guerre mondiale. On s’intéressera aux collectionneurs eux-mêmes, des plus fortunés aux plus humbles, aux catégories d’œuvres concernées, à l’ampleur des collections, et aux stratégies mises en place pour constituer ces ensembles. À partir de l’étude de cas particuliers, on visera une synthèse sur cette période charnière dans l’histoire des collections d’antiques, à l’origine de bien des fonds des musées d’aujourd’hui.

En partenariat avec l’École Pratique des Hautes Études, le musée du Louvre et Morphomata International Center for Advanced Studies

Comité d’organisation

  • Dietrich Boschung (université de Cologne)
  • Cécile Colonna (INHA)
  • Néguine Mathieux (musée du Louvre, direction de la recherche et des collections)
  • François Queyrel (École Pratique des Hautes Études, Paris)

Intervenants

  • Claire Barbillon (École du Louvre)
  • Morgan Belzic (INHA)
  • Clara Bernard (Institut national du patrimoine)
  • Yves Coativy (université de Brest)
  • Martine Denoyelle (INHA)
  • Virginie Dupuy (musée Dobrée, Nantes)
  • Edhem Eldem (Collège de France)
  • Olga Gorskaya (musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg)
  • Claudine Jacquet (musée Saint-Raymond, Toulouse)
  • Karolina Kaderka (AOrOc, Paris)
  • Paola La Torre (université La Sapienza, Rome)
  • Marie-Laure Le Brazidec (musée Saint-Raymond, Toulouse)
  • Yannick Le Pape (musée d’Orsay),
  • Joanna Martin (École du Louvre – université Paris-Nanterre)
  • Ana Cristina Martins (université d’Evora)
  • Andras Marton (EPHE – PSL, Paris)
  • Néguine Mathieux (musée du Louvre)
  • Maria Medvedeva (Académie russe des Sciences, Saint-Pétersbourg)
  • Andi Mihalache (Institut d’histoire de l’Académie Roumaine de Iasi)
  • Sophie Montel (université de Besançon)
  • Flavia Morandini (université de Bordeaux)
  • Soline Morinière (musée d’Archéologie nationale et domaine national de Saint-Germain-en-Laye)
  • Guilio Paolucci (université de Bordeaux)
  • Alain Pasquier (Académie des Inscriptions et Belles Lettres)
  • Anna Maria Pastorino (université de Cologne)
  • Paulette Pelletier-Hornby (musée du Petit-Palais, Ville de Paris)
  • Elisabete Pereira (université d’Evora)
  • Léa Pétard (École du Louvre)
  • Karina Pronitcheva (musée Fabergé, Saint-Pétersbourg)
  • François Queyrel (EPHE – PSL, Paris)
  • Muriel Rouaud (musée Dobrée, Nantes)
  • Alain Schnapp (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
  • Sophie Schvalberg (classes préparatoires littéraires)
  • Daniel J. Sherman (université de Caroline du Nord)
  • Susana Stüssi Garcia (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
  • Marion Vincent (université de Besançon)
  • Rossana Vitiello (ministère des Biens et des Activités Culturels, Rome)
  • John Voukelatos (chercheur indépendant)
  • Pauline Walkiewicz, (École du Louvre – université de Poitiers)

Dans le cadre du domaine de recherche Histoire de l’art antique et de l’archéologie, sous la direction de Cécile Colonna.

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Informations pratiques 

7 novembre 2019 - 11H30 - 17H30
INHA, galerie Colbert, auditorium

8 novembre 2019 - 9H30 - 17H
Sur inscription, par mail (isabelle.decise @ louvre.fr)
Musée du Louvre, salle des 80
Accès par le passage Richelieu sur présentation de la confirmation d’inscription

9 novembre 2019 - 9H30 - 17H
INHA, galerie Colbert, auditorium

Entrée libre