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Le « primitivisme » à l’heure de la décolonisation Université Paris 1-Panthéon Sorbonne et Columbia University, NY
Sites Colbert et Richelieu Journée d'études
22mars2019
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors que le mouvement de décolonisation se concrétise un peu partout dans le monde, la persistance d’un attrait pour le « primitif » paraît surprenante. Pourtant la référence à l’origine, au préhistorique, ou au sauvage traverse la création artistique aussi bien en Europe, que hors de l’Europe. Envisageant le primitivisme comme un paradigme aux contours changeants, cette journée d’étude propose d’explorer la persistance et les transformations de ce dernier, à la lumière de plusieurs questionnements : si le primitivisme des premières générations pouvait s’articuler à une réflexion anticoloniale, comment qualifier le rapport au politique des membres du groupe CoBRA, ou de Jean Dubuffet, par exemple ? L’opposition « moderne »/ « primitif » est-elle contestée dans la référence à l’ailleurs, ou bien se voit-elle reconduite ? A quels fondements théoriques s’amarrent les démarches d’artistes qui puisent dans la référence aux lointains (géographiques, comme temporels) ? Et qu’en est-il de ceux censés incarner les « primitifs » d’hier, et qui développent dans ces années-là les fondements d’un art « moderne » et transnational en Algérie, au Soudan ou au Mozambique? Pluridisciplinaire et internationale, cette journée d’étude souhaite associer jeunes chercheurs et enseignants, à une rencontre croisant l’expertise des historiens de l’art, et des artistes.
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After the Second World War, as the process of decolonization built up momentum around the world, it can seem rather surprising to observe the continuing attraction of many artists to the “primitive.” Nonetheless, a longing for the “original,” the prehistoric, the “savage” persisted in Europe, the U.S. and even in some of the former colonies. Considering “primitivism” as a paradigm with shifting contours, this symposium proposes to explore the resiliency and transformations of the primitivist imaginary in light of several questions: Is the classical opposition between the “modern” and the “primitive” contested or reiterated in the 1950’s and 1970’s? If there was an anticolonial dimension in the primitivist language developed by the modernists in the 1910’s to 1930’s, how would one characterize the politics of members of the CoBrA avant-garde movement or Jean Dubuffet? On what theoretical grounds do artists justify their engagement with what is far removed from their own immediate experience (geographically, culturally, temporally)? And what about those who were once believed to embody the “primitive” and yet who were now laying the groundwork for a transnational and “modern” art in Algeria, Senegal, Sudan or Mozambique? Multidisciplinary and international, this symposium will gather Ph.D. students as well as established scholars and artists in order to foster fresh and original research.
Sous la responsabilité scientifique de :
- Maureen Murphy (université Paris 1-Panthéon Sorbonne-HiCSA)
- Zoë Strother (Columbia University, NY)
Programme
9h00 / Accueil des intervenants.
9h30 / Maureen Murphy et Zoë Strother, introduction
10h00 / Baptiste Brun, Université Rennes 2, EA Histoire et critique des arts : Revendiquer l'animisme après-guerre : polémique
10h30 / Maria Stavrinaki, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/Centre Georg Simmel (EHESS) : Primitivisme et préhistoire : la question de l'historicité dans le travail de Jean Dubuffet et de Claes Oldenburg
11h00 : Pause café
11h30 / Deborah Laks, Sciences Po, Paris/Université de Genève : La piste celte de l’ancêtre commun. L’Ecosse au centre de l’Europe dans les années 1970
12h00 / Zoë Strother, Columbia University, New York : Leni Riefenstahl and the Nuba
12h30 / Discussion et pause déjeuner.
14h00 / Maureen Murphy, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, HICSA, Institut universitaire de France : Ernest Mancoba et le mouvement CoBRA : l’histoire d’un malentendu ?
14h30 / Álvaro Luís Lima, Columbia University, New York Primitivism in Mozambique from the End of Colonialism to Revolution
15h00 / Pause café
15h30 / Hassan Musa, artiste, De l’école de Khartoum à « l’art contemporain africain », entretien avec Maureen Murphy
16h15 / Souleymane Bachir Diagne, Columbia University, New York : discussion et clôture.
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Informations pratiques
22 mars 2019 - 9h-17h
Galerie Colbert, salle Vasari
Institut national d’histoire de l’art
2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris
Entrée libre