La marque du nom de Jean-Baptiste Perronneau Conférence du GRHAM

Jean-Baptiste Perroneau, Portrait de Gabriel Huquier, pastel sur papier, H. 0,63 ; L. 0,53 m, signé et daté à la mine de plomb « Perroneau. / en 1747 février », Paris, musée du Louvre, département des arts graphiques.

Deux expositions récentes ont permis de découvrir l’art de Jean-Baptiste Perronneau : l’une a été la rétrospective qui lui a été consacrée par le musée des Beaux-Arts d’Orléans en 2017 et l’autre, l’exposition En société, pastels du Louvre des XVIIe et XVIIIe siècles en 2018. 

Cette présentation s’attachera à l’inscription autographe du nom de Perronneau sur ses portraits – le terme de « signature » serait pour le XVIIIe siècle un anachronisme –en écho à la publication de l’étude de Charlotte Guichard sur La griffe du peintre (2018).

Nous verrons comment Perronneau au cours de ses vingt années de carrière parisienne (1734-1755) se démarque de ses confrères dans le contexte de l’atelier de gravure puis de la concurrence des Salons du Louvre. Reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture, il est devenu l’un des portraitistes les plus en vue à Paris au milieu du siècle et expose aux Salons un nombre de portraits aussi impressionnant que celui du très célébré Maurice Quentin Delatour. Il fait néanmoins le choix paradoxal de poursuivre sa carrière hors Paris, et de peindre une nouvelle France.

Bientôt disséminé au delà des frontières, dans les principales villes d’Europe, son œuvre peut être reconstitué à travers sa marque et à ses variations (1756-1783). Mais alors que celle-ci serait à considérer dans le contexte du marché du portrait, son tracé non ostentatoire, à peine perceptible lorsqu’il est effectué au crayon de mine de plomb miroitant, ne se révèle qu’au spectateur attentif.  Cette marque est caractéristique de la personnalité artistique de Perronneau, et peut-être révélatrice des tensions institutionnelles liées à sa carrière hors normes. Au siècle suivant, l’inscription du nom du peintre participera au devenir de ses portraits comme œuvres d’art à part entière.

Intervenante : 

  • Dominique d’Arnoult (Université de Lausanne) 

Docteur en histoire de l’Art, Dominique d'Arnoult a obtenu un Diplôme d’Études Approfondies en Lettres classiques à l’université de Caen où ses travaux ont porté sur Eschyle. Musicienne, elle a travaillé à France Musique et à l’Institut de pédagogie musicale et chorégraphique (Paris, La Villette). 

À partir de 2001, elle s’est consacrée à la rédaction de la monographie et du catalogue raisonné de l’œuvre de Jean-Baptiste Perronneau, sujet de sa thèse préparée sous la direction du professeur Christian Michel à l’université de Lausanne et soutenue en 2014. L’ouvrage issu de cette thèse, publié par Arthena, a reçu le Prix Eugène Carrière 2015 de l’Académie française. Elle a assuré le commissariat scientifique de l’exposition, Jean-Baptiste Perronneau, au Musée des Beaux-Arts d’Orléans de juin à octobre 2017.

 __

Informations pratiques

28 mars 2019 - 19h

Galerie Colbert, salle Demargne
Institut national d'histoire de l'art
6, rue des Petits-Champs ou 2, rue Vivienne 
75002 Paris

Entrée libre