Nuit Bleue: « La Prison pour sujet »Autour de la collection vidéo du Fonds national d’art contemporain

Élaboré, à l’invitation de l’INHA, par les étudiants du master 2 « Praxis de la programmation » (université Sorbonne-Nouvelle) sous la direction de Nicole Brenez et Pascale Cassagnau (Cnap), le projet « Nuit Bleue » propose un voyage à travers la collection vidéo des œuvres du Fonds national d’art contemporain (Fnac) du Centre national des arts plastiques (Cnap). Dans le cadre de ce séminaire, les étudiants sont conviés à explorer la collection de films réunie par le Cnap, à y choisir ce qui paraît le plus éloquent pour le temps présent et à expliciter leurs choix. La programmation sera donc réalisée au fur et à mesure du séminaire.

 

Projection dans l'ordre 

  • Tout dépendait du temps de Jean-Michel Pancin, 2012. 
  • Les Derniers jours de l’hiver ("Akharin Rouzhaye Zemestan"), 2012. 

"À l’occasion de ce cycle de programmation estudiantine proposé par l’INHA, nous avons choisi de mettre en avant la question de la prison à la fois comme thème universel mais aussi comme une divergence formelle. On pense à la prison comme seul espace matérielle; nous verrons au contraire que celle-ci est surtout un espace mental, un déterminisme qui va au-delà des murs. 

Pour mettre en évidence ces faits, la séance sera composée de deux films aux traits très différents mais dont la vision enchaînée sera des plus édifiants :
- d’abord une très belle installation (appartenant à la collection du CNAP) "Tout dépendait du temps" de Jean-Michel Pancin, présenté en 2012 à l’occasion de son exposition au Palais de Tokyo.
- On confrontera cette proposition plastique avec le magnifique film documentaire "Les Derniers jours de l’hiver" ("Akharin Rouzhaye Zemestan") réalisé par Mehrdad Oskouei sorti dans les salles françaises en 2012.

Notre programmation s’est constituée à partir du film "Les Derniers jours de l’hiver". Ce documentaire, tourné dans un centre correctionnel pour mineurs de Téhéran, donne la parole à des jeunes âgés de 10 à 15 ans placés pour vols ou trafic de drogue. Les récits de chacun s’enchaînent entre des instants de jeu qu’ils créent ou d’activités imposées par le centre. Les témoignages de ces adolescents conduisent à déplacer l’impression d’enfermement étant dans un premier temps relié à ce lieu pour s’étendre aux sphères familiales respectives puis enfin atteindre la société dans son ensemble.

A l'opposé (du moins en apparence),"Tout dépendait du temps" est une installation filmique qui laisse également une grande place à la parole, celle d’un ancien prisonnier détenu pendant vingt ans dans la maison d’arrêt Sainte-Anne à Avignon. Dans un gros plan en plongée sur une feuille de papier blanc, la main de cet homme vient accompagner le récit de ses souvenirs en prison pour dessiner le plan des lieux, indiquer les trajets effectués dans la journée, le travail qu’il y faisait, l’emplacement de sa cellule et représenter les quelques liens avec l’extérieur qui pouvaient exister. Cette mise en scène aide à comprendre l’architecture de la prison, son fonctionnement ainsi que les conditions de vie des détenus tout en laissant au spectateur la possibilité d’imaginer.
Les différents traitements formels proposés par ces œuvres permettent deux représentations de l’expérience d’enfermement et nous pensons que la programmation de ces deux films lors d’une même séance peut être intéressante pour interroger les systèmes d’incarcération qui y sont exposés. Afin de présenter son documentaire et de discuter avec le public à l’issue de la projection, nous inviterons le cinéaste Mehrdad Oskouei à participer à cette séance pour discuter de son œuvre et des exigences qu’implique la prison comme sujet filmique." 

Adrien Malossanne
Setareh Pirkhedri
Sophie Walle

 

Les curateurs : Etienne Bomba, Gabrielle Allais, Léo Gilles, Juliette Morini, Emily Curtis, Gauthier Beaucourt, Clémence Arrivé.

En partenariat avec l’université Sorbonne-Nouvelle et le Centre national des arts plastiques

Voir le programme complet du séminaire

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Informations pratiques

9 avril 2019 - 19h-21h

Galerie Colbert, auditorium
Institut national d'histoire de l'art
2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris

Entrée libre