Serge Bahuchet : Ethno-écologie et paysages tropicaux ?Séminaire « Paradis perdus - Colonisation des paysages et destruction des éco-anthroposystèmes »

Portfolio colonial, dépeignant les paysages, les villes et les industries des possessions et 	dépendances françaises, ainsi que des pays qui, quoique n’étant pas effectivement sous notre 	protectorat, font néanmoins partie de la France coloniale en raison de leurs mœurs, leurs traditions et leur langage, photographies rassemblées par John L. Stoddard, Paris, The Werner Company de Chicago, 1895.

Éthnoécologue, spécialiste de l’étude des relations entre les sociétés humaines et les forêts tropicales, il est professeur au Muséum national d’histoire naturelle,  où il a créé le département « Hommes, natures, sociétés ». Grand observateur des pratiques agricoles et culinaires, des techniques de chasse, de pêche ou de domestication des animaux et des plantes, il rend compte par ses travaux de la longue histoire de l’homme dans son rapport avec la nature. Son dernier ouvrage, Les Jardiniers de la nature (Odile Jacob, 2017), retrace sa longue expérience d’éthnoécologue notamment en Afrique centrale, en Guyane mais aussi en Europe. De tout temps l’homme est intervenu sur la nature. Son exposé portera sur les paysages tropicaux.

En partenariat avec le Centre André-Chastel/CNRS

Intervenant

  • Serge Bahuchet (Muséum national d’histoire naturelle)

À propos du séminaire

L’idée que la nature comme espace essentiel et vital de l’être humain a été contaminée à jamais par un processus irréversible de destruction des écosystèmes fait naître de par le monde la manifestation d’un désenchantement qui dit qu’un équilibre fondamental à l’existence humaine a été rompu. Nombre de travaux relevant des humanités environnementales tentent grâce aux ressources iconographiques et textuelles de faire le récit de cette rupture. En amont il y aurait eu un autre monde à jamais perdu. C’est l’enseignement de ces travaux et les sources auxquelles ils font appel que ce programme souhaite distinguer et mettre en perspective. Ces sources sont pour certaines encore trop méconnues, notamment celles produites par les scientifiques – botanistes, zoologues, géologues, géographes, etc. – et les artistes qui ont accompagné, sans nécessairement les soutenir, les déploiements coloniaux. Pour des raisons politiques et culturelles, ces sources ont été recouvertes.  Le programme « Paradis perdus : colonisation des paysages et destruction des  éco-anthroposystèmes » vise à contribuer auprès de la communauté scientifique et au-delà, par l’élaboration de connaissances sur les images, les textes et les transformations de lieux, au mouvement actuel des humanités environnementales qui cherche à dépasser le dualisme entre nature et culture et à repenser l’action humaine sur Terre face aux urgences climatiques et écologiques, aussi bien du point de vue des intentions qui sont à l’origine de ces productions, que de leurs modes de présentation, de réception et de la continuité de leurs effets.

Les étudiants de Sorbonne Université inscrits en master d’histoire de l’art pourront valider des crédits en suivant ce séminaire.

Voir le programme complet du séminaire

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Informations pratiques

2 octobre 2018 - 18h30-21H30

La séance se déroulera finalement dans l'auditorium de la galerie Colbert
Institut national d’histoire de l’art
2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris

Entrée libre dans la limite des places disponibles