Quels nuanciers chromatiques pour quels clients : manuels et livres d'échantillons en LanguedocSéminaire « Teintures naturelles ou colorants de synthèse ? »

Le Mémoire d’Antoine Janot, manuscrit daté du 31 mai 1744.

Frappants visuellement, les manuels et livres d’échantillons qui ont été conservés racontent des histoires hautes en couleurs : celle de la teinture, des modes en matière de couleurs et des dénominations. 

Maître-teinturier à Saint-Chinian en Languedoc, commune connue pour être l’un des principaux centres de production d’un type de drap de laine fin exporté vers l’Empire ottoman, Antoine Janot (1700-1778) est l’auteur de trois mémoires sur la teinture conservés aux Archives départementales de l’Hérault. Le plus conséquent d’entre eux, daté du 31 mai 1744, comprend 59 échantillons et décrit les procédés de teinture pour 65 couleurs et nuances de couleurs distinctes. Il constitue le plus ancien recueil connu de recettes de teinture sur laine précises, complètes, illustrées d’échantillons permettant d’obtenir toutes les gammes de coloris de grand teint.

Intervenants

  • Dominique Cardon (directrice de recherche émérite au CNRS [Médaille d’Argent 2011] CIHAM/UMR 5648, Lyon)
  • Fanny Reboul (directrice adjointe des Archives départementales de l'Hérault, Montpellier)

À propos du séminaire

En dépit de la richesse et de la diversité des sources qui en sont issues (brevets, cahiers de laboratoire et manuels de teinture, expositions universelles, périodiques de mode, archives et catalogues commerciaux...), le champ d’étude des colorants et de leur mutation au cours de la seconde moitié du XIXe siècle est un domaine de recherche inexploré en France. Comme le programme de recherche qu’il accompagne, le séminaire proposé est consacré aux colorants de synthèse utilisés de 1850 à 1914, à leurs inventeurs, chimistes et teinturiers, et à leurs utilisateurs,manufactures et maisons de coutures. Il croise donc histoire des arts, histoire industrielle et histoire des sciences et techniques, avec pour objectif essentiel de lier les données de l’histoire des sciences à des faits textiles, attestés par des pièces conservées dans les collections publiques françaises. Prenant la suite du mouvement d’étude de la mode et du vêtement né dans les années 1980 en Europe et aux États-Unis, le programme en constitue un jalon à même d’en susciter une relecture. Plus largement, il invite à une réévaluation de la réception de la couleur en France au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle, sur la base des données matérielles. L’ensemble des aspects du programme de recherche sera abordé lors du séminaire, à partir d’études de cas, et en lien avec un atelier proposé aux élèves de deux écoles nationales supérieures d’art et de design textile (élaboration de deux nuanciers en teintures naturelles et en colorants de synthèse à partir d’un rapport de couleurs choisi par les professeurs et nourri par la recherche).

En partenariat avec l’École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art et l’École nationale supérieure des arts décoratifs

Voir le programme complet du séminaire

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Informations pratiques

19 décembre 2018 - 18H-20H

Galerie Colbert, auditorium
Institut national d’histoire de l’art
2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris

Entrée libre