« Ce que le concept fait à l’œuvre »Journée d’étude internationale de la revue Marges

Les termes « concept » et « conceptuel » ont pu être utilisés pour désigner diverses pratiques relatives au groupe restreint d’artistes évoluant à New York à la fin des années 1960. Mais la dimension conceptuelle de l’œuvre est désormais à considérer dans une définition plus générale, qui touche aussi à d’autres pratiques et domaines que les arts visuels. On assiste ainsi à une « autonomisation de l’état conceptuel » de l’œuvre (Schaeffer ; 1996), qui dépendrait également de son contexte de réception. Déplaçant l’attention de l’objet à l’acte et de l’acte à l’idée, les œuvres conceptuelles, qu’elles relèvent de champs artistiques aussi différents que la littérature, la musique ou encore les arts visuels, ont constitué et constituent encore le lieu d’une interrogation due notamment à l’indétermination du « régime » conceptuel. Cette indétermination crée la possibilité d’une réception ouverte et multiple, non nécessairement conforme à l’intention de l’artiste et issue d’une attention, de la part du spectateur, plus ou moins adéquate, relevant d’un regard collectif ou individuel. Que fait le concept à l’œuvre ? De quelle manière l’« autonomisation » ou le primat du concept au détriment des propriétés perceptives immédiates de l’œuvre affectent, modifient ou questionnent sa réception ? Comment concevoir cette « relation fluctuante » dont parle Genette (Genette ; 1994), qui ouvre la réflexion sur une considération plus générale des œuvres, qu’elles se revendiquent ou non, comme conceptuelles ? En ce sens, cette nouvelle journée d’étude deMargesaimerait interroger la notion de « concept » et ses dérivés, non pas en partant uniquement du point de vue défendu par les artistes mais en se concentrant sur la réception des œuvres dites conceptuelles.

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The terms “concept” and “conceptual” have been used to designate diverse practices which refer to the group of New York artists who worked at the end of the sixties. But, the conceptual dimension of the work is now considered in a more general sense and also extends to practices and domains other than visual arts. One has thus witnessed an “autonomization of the conceptual state” of the work, that also depends on the context of its reception (Schaeffer; 1996). Displacing attention from the object to the act and from the act to the idea, conceptual works originate in fields as diverse as literature, music, or visual art. Such works constitute a site of interrogation due to the indeterminate nature of the conceptual “regime”. This indeterminacy creates the possibility of open and multiple receptions, which need not conform to the intention of the artist, but result rather from the spectator’s (more or less adequate) attention. How does the concept affect the work? In what ways does the “autonomization”, or the primacy of the concept over the immediately perceivable properties of the work, affect, modify, or question its reception? How does this “fluctuating relation” (Genette; 1994) open up a more general consideration of works, whether or not they claim themselves to be conceptual? The 27th issue of Marges will question the notion of “concept” and its derivations, not only from the point of view of artists, but also by concentrating on the reception of works identified as conceptual.

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Informations pratiques

7 octobre 2017 - 9H-13H et 14H-17H

Galerie Colbert, salle Giorgio Vasari
Institut national d’histoire de l’art
2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris

entrée libre