Musée national/musée universel, musée global/musée local : les musées de la rive sud de la Méditerranée

© Institut français de Tunisie, 2017

Vecteurs identitaires à forte charge symbolique, religieuse, politique, ou plus simplement économique, le patrimoine culturel et ses lieux de conservation constituent actuellement une cible privilégiée dans le climat d’instabilité faisant suite aux révolutions du « printemps arabe ». À la fois outils de diffusion de la connaissance de l’histoire de l’art, terrains pour des expériences individuelles des œuvres, lieux de constitution d’une communauté internationale à visée universelle et de représentation d’un état ou de construction d’une nation, les musées sont les scènes et objets d’attaques sans précédents pour ces valeurs partagées, dont la plus monstrueuse est sans doute celle qui a visé le Musée national du Bardo le 18 mars 2015, faisant vingt-quatre morts (dont les deux assaillants).

Dans le monde globalisé qui est désormais le nôtre, caractérisé par la circulation des informations, des personnes et des œuvres, comment les musées, ceux qui existent depuis longtemps aussi bien que ceux qui sont en préparation, ceux qui émanent de décisions étatiques aussi bien que d’initiatives privées, peuvent-ils être des espaces de construction du sens commun, particulièrement au sein de sociétés caractérisées par la tentation du repli sur un passé mythifié ou de la fusion dans une suspension de l’histoire transnationale ? Comment peuvent-ils articuler leur insertion dans le global tout en faisant place aux préoccupations et aux publics locaux ? Comment ces lieux de mémoire contribuent-ils à la construction d’une narration historique dans un environnement arabo-musulman, intégrant de multiples façons des passés qui ne l’ont pas toujours été ?

Ces questions, qui se posent avec une acuité particulière dans le cadre des sociétés postcoloniales de la rive sud de la Méditerranée, ont valeur exemplaire, dont les musées de la rive nord auraient beaucoup à apprendre, eux dont le modèle universaliste a souvent été le masque des constructions nationalistes agressives ou de l’insertion passive dans le système marchand et touristique déterritorialisé.

Ces questions et quelques autres qui leur sont liées feront l’objet d’une table-ronde qui se tiendra à Tunis, en préparation du numéro spécial que la revue Perspective, revue de l’Institut national d’histoire de l’art, consacrera prochainement à l’histoire de l’art du/au Maghreb.

Intervenants

  • Éric de Chassey (INHA, Paris)
  • Moncef Ben Moussa (conservateur en chef du Musée national du Bardo, Tunis)
  • Meriem Berrada (chargée de projets pour l’action culturelle, musée d’Art contemporain africain Al Maaden de Marrakech – MACAAL, Fondation Alliances)
  • Malika Dorbani-Bouabdellah (ancienne directrice du Musée public national des beaux-arts, Alger)
  • Taher  Ghalia (directeur du développement muséographique, Institut national du patrimoine, Tunis)
  • Abdellah Karroum (directeur artistique, Arab Museum of Modern Art – Mathaf, Doha)

Perspective 2│2017, Le Maghreb

Judith Delfiner, rédactrice en chef
Éditions INHA
ISSN : 1777-7852 │ ISBN : 978-2-917902-38-7

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Informations pratiques

17 novembre 2017 – 18h

Institut français de Tunisie
20-22 avenue de Paris
1080 Tunis

www.institutfrancais-tunisie.com

 entrée libre